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Échanges extérieurs : les exportations et importations toujours en hausse

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Au Maroc, les exportations se sont accrues de 34,2% en 2022 par rapport à l’année précédente. Aussi, le déficit commercial marocain a atteint environ 91,04 milliards de DH au cours des premiers mois de cette année. L’Office de change a indiqué, dans son récent bulletin sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs, que ce déficit a enregistré une hausse de 43,6% comparée à la même période en 2021. Le point avec Mohammed Rahj, économiste et expert dans le domaine de la fiscalité.

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En avril 2022, le déficit commercial marocain a augmenté de 43,6%, soit de près de 91,04 milliards de DH (MMDH), par rapport à la même période une année auparavant. Dans sa dernière note, l’Office de change s’est penché sur les raisons de ce déficit. Il cite ainsi la hausse des importations de marchandises de 37,8% à 230,05 MMDH, ainsi que la hausse des exportations de plus de 34,2% à 139,01 MMDH.  

L’Office a également indiqué que le taux de couverture a perdu 1,6 point pour atteindre 60,4%. L’augmentation des importations de biens concerne la quasi-totalité des groupes de produits, en sus de la facture énergétique qui a plus que doublé, s’élevant à 43,79 MMDH. Cette tendance haussière résulte d’une augmentation de 12,14 MMDH de l’offre gas-oil et fuel-oils. Leur prix a grimpé, passant à 8.833 DH/tonne contre 4.490 DH/tonne par rapport à l’année précédente.«Au niveau des importations, il y a l’aggravation du déficit pour deux postes majeurs, notamment l’énergie et les produits alimentaires. Avant, on avait La Samir, donc on achetait le brut au marché international à un prix abordable et on procédait au raffinage à Mohammedia et à Sidi Kacem. Maintenant, ces villes sont sinistrées depuis la fermeture de La Samir, qui créait des opportunités d’emploi pour les habitants de ces régions», explique Mohamed Rahj, économiste et expert dans le domaine de la fiscalité. Ce dernier préconise en plus de relancer l’activité de La Samir, entreprise marocaine spécialisée dans le raffinage des produits pétroliers. Il explique que «certains experts estiment qu’on aurait besoin de 700 à 800 millions de dollars pour acheter du brut lorsqu’il sera moins cher. Il faudrait ensuite le raffiner afin d’assurer une importante marge de bénéfice», souligne Mohamed Rahj.

La note montre par ailleurs que les quantités importées enregistrent une hausse de 15,8%. En comparaison avec les importations des produits semi-finis, elles ont enregistré une augmentation de 53%, en raison de la forte croissance des achats de l’ammoniac. Aussi, les importations de produits bruts ont grimpé de 72,6%, suite à la hausse des achats des soufres bruts et non raffinés. Ces derniers ont presque triplé, dépassant les 3,971 MMDH.

Lire aussi : Carburants : la hausse de prix se poursuit

Produits alimentaires et non alimentaires : la hausse continue

Concernant les importations des produits alimentaires, ces derniers affichent une hausse de 25,4%, soit plus de 5,830 MMDH. Cet accroissement est dû à la hausse importante des achats d’orge. Pour les approvisionnements en blé, ils affichent une croissance de 16% et une baisse de 16,4% en matière de quantités. Selon Mohamed Rahj, «on est en train d’importer le blé, car le pain chez nous est une culture. Et en même temps, nous sommes de grands gaspilleurs, nous gaspillions plus de 30 millions de pains par jour, d’après les dernières informations. Nous avons, en effet, de mauvaises habitudes de consommation». Il ajoute : «les tendances liées aux produits agricoles attirent aussi l’attention. Comme je le dis souvent, on exporte les fruits et légumes aux Européens et on importe le blé pour les Marocains». 

Pour les exportations, la hausse implique la majorité des secteurs, à savoir les phosphates et dérivés, l’agriculture et l’agroalimentaire, le textile et cuir, ainsi que l’automobile. Cette évolution résulte de l’augmentation des ventes des engrais naturels et chimiques. A contrario, les quantités exportées ont baissé de 5,1%. «Le Maroc a opté pour une politique d’industrialisation. Pour ce faire, il a choisi deux métiers : l’automobile et l’offshoring. Ce qui dérange, ce sont les produits pétroliers, car nous n’avons pas su y faire face. On a procédé à libéralisation au détriment de l’économie et du consommateur marocain», explique l’expert.

De fait, à la fin du mois d’avril 2022, la balance des échanges de services montre un excédent en hausse de 72,5%, soit plus de 9,656 MMDH. Cette progression fait suite à une hausse plus importante des exportations que celle des importations.

Lire aussi : HCP : le prix à la consommation poursuit sa tendance haussière

Recettes des Marocains résidant à l’étranger (MRE)

Selon la note rendue publique par l’office, les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger sont établis à 30,562 MMDH contre 29,037 MMDH pendant la même période l’année précédente. Ils ont affiché une hausse de 5,3%, soit plus de 1,525 MMDH.

S’agissant des Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc, leurs recettes ont connu une baisse de 7%, soit de 739 MDH, affichant ainsi 9,8 MMDH à fin avril 2022 contre 10,539 MMDH enregistrés une année auparavant. Pour les dépenses, celles-ci ont baissé de 22%, soit de 1,031 MMDH.

En revanche, les Investissements directs marocains à l’étranger (IDME) ont affiché une baisse de 20%, en comparaison avec la même période l’année dernière. En effet, ils se situent à 5,173 MMDH, ipso facto, le flux net des IDME a reculé de 50,9%.

Enfin pour l’expert en économie, le point le plus pertinent de la note de l’Office «reste les chiffres des importations de l’énergie et des produits alimentaires».

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