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Eau : une ressource qui se fait toujours plus rare !

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Le Maroc est aux prises avec une crise hydrique d’envergure. Les effets conjugués du changement climatique, de la croissance démographique et de la surexploitation des ressources en eau ont engendré une situation alarmante qui met en péril l’approvisionnement en eau du pays. Cette crise soulève des préoccupations majeures quant à l’avenir de l’eau douce au Maroc et appelle à une action immédiate pour trouver des solutions viables.

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La sécheresse, exacerbée par les conséquences du changement climatique, est l’une des principales causes de la crise de l’eau au Maroc. Les schémas météorologiques imprévisibles ont provoqué des précipitations en dents de scie, engendrant des périodes prolongées de sécheresse suivies de pluies torrentielles. Cette variabilité climatique a un impact dévastateur sur les ressources en eau, mettant en danger les réserves d’eau douce et les écosystèmes aquatiques du pays. De plus, la surexploitation des ressources en eau pour l’agriculture, l’industrie et les besoins domestiques a exacerbé la pénurie.

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Situation actuelle des barrages

Le taux de remplissage des barrages au Maroc a augmenté légèrement par rapport à l’année écoulée. Selon les dernières données officielles fournies par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, le taux de remplissage des barrages dans le pays se situe à 27,2%, ce lundi 28 août 2023, contre 26% à la même période l’an dernier.

Les réserves d’eau des barrages du Royaume se situent ainsi à près de 4.378,3 millions de mètres cubes (Mm3), alors que la capacité totale de remplissage s’élève à 16.122,6 Mm3.

Pour le barrage Al-Wahda, le plus grand à l’échelle nationale, il contient actuellement 1.694 Mm3, avec un taux de remplissage de 48,1%, contre 44,3% l’année dernière (1.560,7 Mm3).

Le barrage Sidi Mohamed Benabdallah, qui alimente Rabat et sa région, a quant à lui, vu son taux de remplissage passer de 28,7% l’an dernier à 15,3% cette année. Sa capacité de remplissage est de 974,8 Mm3.

Quant au barrage d’Al Massira, qui alimente en eau Marrakech, il contient 63,4 Mm3. Sa capacité naturelle est de 2.657 Mm3, ce qui porte le taux de remplissage à 2,4%, contre 4,4% l’année dernière.

De son côté, le barrage Moulay Youssef à Tansift, qui approvisionne aussi Marrakech en eau, a atteint un taux de remplissage de 39,4% contre 11,8% l’année dernière. Il contient actuellement 56,3 Mm3 et sa capacité de stockage est de 142,8 Mm3.

S’agissant du barrage de Bin El Ouidane, situé dans la région d’Azilal, qui approvisionne le sud de Casablanca, il a atteint un taux de remplissage de 13,8%, contre 9,4% l’an dernier. Il contient désormais 167,7 Mm3. Pour sa capacité de remplissage, elle est de 1.215,5 Mm3.

Lire aussi : Eau potable : MoU et contrat de concession entre le gouvernement et l’OCP

Mesures d’urgence

Face à cette crise hydrique aiguë, le gouvernement a pris des mesures d’urgence pour atténuer les impacts. Cela comprend la mise en place de restrictions sur la consommation d’eau dans certaines régions, ainsi que des campagnes de sensibilisation pour encourager la population à utiliser l’eau de manière plus responsable. À cela s’ajoutent des programmes de modernisation de l’irrigation pour une utilisation plus efficace de l’eau agricole et des investissements dans des technologies de dessalement pour diversifier les sources d’approvisionnement en eau.

Samedi 26 août, le ministère de l’Équipement et de l’Eau a annoncé que, conformément à un accord entre le gouvernement et le groupe Office chérifien des phosphates (OCP), les villes de Safi et d’El Jadida ainsi que les régions avoisinantes seront approvisionnées en eau potable par dessalement de l’eau de mer. Ce projet, initié en juillet 2023, vise à fournir 10 Mm3 d’eau dessalée à Safi et 30 Mm3 à El Jadida en 2023. La production augmentera progressivement, atteignant 15 Mm3 et 32 Mm3 respectivement en 2024-2025, puis 30 Mm3 pour Safi et 45 Mm3 pour El Jadida à partir de 2026.

En outre, le contrat comprend la production de 35 Mm3 d’eau par an à des fins industrielles pour l’OCP. Ce projet s’aligne sur les directives royales pour répondre aux besoins en eau du pays en utilisant des sources non conventionnelles, compte tenu des défis liés aux changements climatiques et à la diminution des ressources en eau conventionnelles. L’initiative comprend l’utilisation de technologies de pointe et d’énergies renouvelables pour garantir des tarifs compétitifs et un approvisionnement durable en eau potable.

La tutelle souligne l’importance de ce projet pour répondre aux besoins en eau, notamment dans un contexte de pressions environnementales et territoriales. Cette démarche marque un pas significatif vers la gestion intégrée des ressources en eau et contribue à alléger la demande sur les ressources en eau du bassin d’Oum Er-Rbia.

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Situation hydrique mondiale : la BM tire la sonnette d’alarme

Dans le monde, d’ici à 2030, la Banque mondiale (BM) tire la sonnette d’alarme en indiquant que près de 1,6 milliard de personnes pourraient toujours être privées d’un accès sûr à une eau potable. Tandis que 2,8 milliards ne disposeraient pas de systèmes sanitaires fiables. Et que 1,9 milliard de personnes manqueraient encore d’installations d’hygiène.

Selon la même source, les menaces liées à l’excès, à la rareté de l’eau et à la pollution se présentent comme un trio préoccupant, d’autant plus que le changement climatique aggrave ces défis, privant ainsi des milliards de personnes d’une ressource en eau et d’un assainissement fiables. Ces enjeux mettent en péril les économies, nourrissent les déplacements de populations et peuvent engendrer des tensions conflictuelles.

De ce fait, l’institution de Bretton Woods appelle à une action mondiale pour instaurer une sécurité hydrique qui s’harmonise avec un développement durable, résilient et inclusif, tout en s’attaquant aux liens interdépendants entre l’eau, le climat et les conflits.

La meilleure gestion de l’eau repose sur les «quatre i» : l’investissement, l’innovation, l’information et les institutions. Pour satisfaire la demande croissante en eau, le secteur hydrique doit bénéficier d’une augmentation significative des investissements, tant publics que privés, ainsi que d’une dose d’innovation visant à accroître l’efficacité, à réduire les coûts et à minimiser les pertes, ajoute la BM.

Ainsi, la nécessité d’investir et d’agir se fait ressentir à la fois au sein du secteur public et privé, tout en mettant un accent particulier sur les pays et les régions qui sont loin d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) liés à l’eau. L’institution financière internationale souligne que ces efforts seront fructueux : chaque dollar investi dans la résilience génère 4 dollars grâce aux économies réalisées en matière de santé et à l’amélioration de la productivité, avec à la clé une meilleure qualité de vie et des opportunités d’emploi renforcées, en particulier pour les femmes et les jeunes.

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La crise hydrique actuelle au Maroc est une alerte claire sur la nécessité de protéger et de gérer judicieusement les ressources en eau. Le pays doit travailler sur plusieurs fronts pour relever ce défi, en adoptant des politiques de conservation, en encourageant l’innovation technologique et en sensibilisant la population à l’importance cruciale de l’eau douce. Une action coordonnée et rapide est essentielle pour préserver l’avenir hydrique du Maroc et assurer la durabilité environnementale et socio-économique du pays.

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