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Alors que la communauté internationale continue à appeler Israël à «minimiser le nombre de civils morts», le bilan ne cesse de s’alourdir : 11.470 Palestiniens – dont 4.707 mineurs et 3.155 femmes – ont été tués dans la bande de Gaza par les frappes israéliennes. Le ministère gazaoui de la Santé a fait, en outre, état de 29.800 personnes blessées.
Pour le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, «chaque mort civile est une tragédie». «Nous ne devrions pas en voir, car nous faisons tout notre possible pour mettre les civils hors de danger, alors que les combattants du Hamas font tout pour les mettre en danger», a-t-il dit. «Nous envoyons des tracts, nous les appelons sur leurs téléphones portables et nous disons : “Partez”. Et beaucoup l’ont fait», a-t-il ajouté.
Mais si l’armée israélienne appelle les civils à se diriger vers le Sud, cette zone n’est pas plus sécurisée que le Nord de la bande où Tsahal s’est dit «près à détruire le système militaire qui y existait». Israël a dit vouloir «éradiquer» le mouvement palestinien en réponse à l’attaque du 7 octobre. Depuis jeudi soir, plusieurs bombardements ont été signalés dans le Sud de l’enclave palestinienne et ont fait au moins 35 morts, selon Mohammed Zaqout, le directeur des hôpitaux. Selon l’agence Associated Press, l’armée israélienne, qui commente rarement ses frappes, a dit que celles-ci visaient des cibles du Hamas.
Pas de carburant, pas d’aide
Plusieurs agences onusiennes et des ONG estiment que la création d’une «zone sécurisée» au sud de Gaza est trop dangereuse. Parmi elle figurent le haut-commissariat aux réfugiés, l’OMS, l’Unicef, ou encore l’ONG Care International. «Nous ne participerons pas à la création d’une “zone sécurisée” à Gaza établie sans l’accord de toutes les parties» estiment ces agences, dans un communiqué commun publié jeudi. La création «unilatérale» de telles zones risque «de nuire aux civils», estiment-elles. Outre le fait que de telles zones doivent réunir l’accord de tous les belligérants, ces zones doivent fournir aux civils «de l’eau, des abris, de la nourriture et une assistance médicale», poursuivent-elles.
Et ce vendredi, il n’y aura pas de livraisons d’aide humanitaire à Gaza en provenance d’Égypte au poste frontière de Rafah, selon le directeur de la communication de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Malgré le besoin urgent, les systèmes de communication de la bande côtière sont hors service, interrompant les livraisons transfrontalières d’aide humanitaire.
Le principal fournisseur d’accès à Internet de l’enclave, Paltel, a annoncé avec regret que «que tous les services de télécom de la bande de Gaza sont hors service». «Toutes les sources d’énergie sont taries», explique l’opérateur, faute de carburant. De son côté, l’agence onusienne a fait savoir jeudi soir que «les réseaux de communication à Gaza sont hors service faute de carburant. Cela rend impossible la gestion ou la coordination des convois d’aide humanitaire».
Les organisations humanitaires ont prévenu que la plupart des habitants ne disposaient déjà plus de nourriture suffisante ni d’eau potable : «Nous avons vu le carburant, la nourriture, l’eau et l’aide humanitaire être utilisés comme une arme de guerre», a déclaré Juliette Touma, porte-parole de l’UNRWA. En ce sens, le Programme alimentaire mondial des Nations unies a alerté sur le «risque immédiat de famine». «Avec l’hiver qui approche à grands pas, les abris précaires et surpeuplés, ainsi que le manque d’eau potable, les civils sont confrontés à un risque immédiat de famine», a déclaré dans un communiqué la directrice exécutive de l’agence onusienne basée à Rome, Cindy McCain.
Dans l’enfer des hôpitaux
La situation ne s’améliore pas dans les hôpitaux de la bande de Gaza. Le ministère de la Santé dans la bande de Gaza a affirmé que l’armée israélienne avait frappé plusieurs services, notamment ceux de radiologie, des grands brûlés et des dialyses, de l’hôpital Al-Shifa, plus grand hôpital de la bande. Les opérations israéliennes s’y sont poursuivies jeudi : «Les soldats procèdent à la fouille de chaque étage, bâtiment après bâtiment, alors que des centaines de patients et de membres du personnel médical se trouvent encore dans le complexe».
Youssef Abou Rich, vice-ministre de la Santé de la bande de Gaza, présent lui-même à Al-Shifa, a fait savoir que «les Israéliens ont demandé que quelqu’un sorte avec un drapeau blanc pour négocier l’évacuation d’Al-Shifa».
Selon le premier ministre israélien, il y avait de «fortes indications» selon lesquelles des otages du Hamas étaient retenus dans l’hôpital Al-Shifa. C’est l’une des raisons qui ont poussé l’armée israélienne à entrer et faire le siège de l’établissement depuis mercredi. «Si [des otages] y étaient, ils ont été déplacés», a affirmé Netanyahu qui a ajouté qu’Israël disposait de «renseignements sur les otages». «Moins j’en dirai, mieux ce sera», a-t-il dit.
Le directeur de l’hôpital indonésien, Atef Al-Kahlout, a déclaré à Al Jazeera que son établissement avait complètement cessé de fonctionner jeudi soir, «en raison de l’incapacité clinique à s’occuper des patients de Gaza et du nord de la bande de Gaza». L’hôpital Al-Ahli, où le Croissant-Rouge palestinien a rapporté une «violente attaque» israélienne, n’est, quant à lui, «plus en mesure d’effectuer des opérations chirurgicales et est devenu un simple poste de secours», a écrit sur X (anciennement Twitter) le chirurgien Ghassan Abu Sitta.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), six hôpitaux fonctionnent de manière très «limitée», sans pouvoir accueillir de nouveaux patients. «Dix-huit hôpitaux ont été fermés et évacués depuis le début des hostilités, dont trois – Al-Nasr, Al-Rantissi et Al-Qods – ces trois derniers jours», a précisé l’OCHA.
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