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Dialogue social : Aziz Akhannouch ouvre les discussions avec l’UMT

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Initialement reporté par le chef du gouvernement en raison du séisme dévastateur qui a touché la région d’Al Haouz, le dialogue social entre le gouvernement et les principaux syndicats se résume enfin. Cette reprise vise à surmonter les différends en prévision de déclarations importantes prévues le 30 avril, veille traditionnelle de la Fête du travail, marquant ainsi un pas en avant dans la consolidation des relations sociales.

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Ce mardi 26 mars à Rabat, une nouvelle phase du dialogue social a été lancée sous la présidence d’Aziz Akhannouch, chef du gouvernement. L’événement a vu la participation de plusieurs membres du cabinet, notamment la ministre de l’Économie et des Finances, le ministre de l’Intégration économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, le ministre délégué chargé du Budget, le ministre délégué chargé des relations avec le parlement – porte-parole du gouvernement, et la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration.

Un communiqué de la chefferie du gouvernement a informé que Aziz Akhannouch a reçu hier une délégation de l’Union Marocaine du Travail (UMT), conduite par son secrétaire général, Miloudi Moukharik. Cette rencontre, marquée par une atmosphère positive caractérisée par un dialogue responsable et constructif, a permis d’aborder les chantiers de réforme que le gouvernement met en œuvre conformément aux directives royales. L’accord a été trouvé pour continuer le travail et la réflexion commune afin de répondre aux différents défis sociaux, comme le projet de réforme des systèmes de retraite que le gouvernement prévoit de mettre en place au cours de l’année en cours.

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Syndicats en quête de renouveau

Le lancement du nouveau cycle de dialogue social représente un tournant pour les syndicats. Ces derniers sont, en effet, désireux de redorer leur blason après avoir été mis à l’épreuve par diverses controverses. Il s’agit notamment des grèves prolongées dans le secteur de l’éducation et de l’ascension de groupes de coordination qui ont questionné leur représentativité. Face à ces défis, les organisations syndicales intensifient leurs demandes. En particulier, celles qui concernent l’augmentation des rémunérations, dans l’espoir de restaurer la confiance publique. Elles revendiquent notamment une revalorisation nette des salaires des fonctionnaires de 1.000 DH et une élévation du salaire minimum à 4.000 DH net dans le secteur public. Elles placent également la réduction de l’impôt sur le revenu en haut de leur agenda pour améliorer le niveau de vie des travailleurs.

Lire aussi : Dialogue social : le flou entoure l’augmentation du SMIG

Miloudi Moukharik, le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), a mis l’accent sur l’importance de l’augmentation des salaires comme sujet phare de ces négociations, englobant à la fois les secteurs public et privé ainsi que les institutions publiques. Devant la presse, il a souligné que les discussions s’étendent à d’autres points critiques, tels que la diminution de l’Impôt sur le revenu, la modernisation des régimes de retraite, et l’amélioration des salaires de base dans les milieux industriel et agricole.

En outre, la réunion a servi de plateforme pour traiter des problématiques liées aux droits syndicaux, incluant la législation sur le droit de grève. Moukharik a salué la détermination du gouvernement à perpétuer un dialogue social constructif, ouvrant la voie à des avancées dans le renforcement des relations entre les syndicats, les employeurs et les autorités.

Code du Travail et droit de grève

Au cœur des discussions du dialogue social actuel, la réforme du Code du travail, instauré en 2004, et la nouvelle proposition de loi régissant le droit de grève, actuellement en débat au Parlement, se positionnent comme des enjeux cruciaux. Ces modifications législatives sont perçues comme vitales pour renforcer l’attrait du Maroc aux yeux des investisseurs, en alignement avec l’objectif national de faire grimper la part de l’investissement privé à 65% de l’ensemble des investissements à l’horizon 2035. La mise en place rapide et efficace de la loi organique sur le droit de grève et du nouveau Code du travail est jugée indispensable pour améliorer le climat social et booster l’investissement dans le pays.

Néanmoins, harmoniser les points de vue des syndicats, du gouvernement et du patronat sur ces dossiers, promet d’être une entreprise délicate. Miloudi Moukharik, s’exprimant sur Atlantique Radio, a manifesté son soutien à la réforme du droit de grève, tout en s’interrogeant sur la véritable essence de la future loi. Constituera-t-elle une protection effective du droit de grève, ou sera-t-elle alourdie par des procédures fastidieuses et des restrictions draconiennes ?

Quant au Code du travail, le secrétaire général de l’UMT a salué l’approche moderne et progressiste de l’actuelle version. Laquelle version est le fruit d’une année de négociations sous l’égide du gouvernement de Driss Jettou, qui a su fédérer autour de la table la CGEM, les Chambres de commerce et les syndicats. Miloudi Moukharik a cependant exprimé des réserves quant aux appels de certaines franges patronales en faveur d’une plus grande «flexibilité» dans le licenciement des employés, de l’ouvrier au cadre supérieur, selon leur bon vouloir. Face à cette demande, l’UMT se montre intransigeante, escomptant des pourparlers serrés et une difficulté évidente à atteindre un accord rapide sur ce dossier.

Engagement du gouvernement dans le dialogue social

Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a réaffirmé l’engagement inébranlable du gouvernement à respecter scrupuleusement les accords préalablement établis. Soulignant la détermination de l’exécutif à suivre la voie tracée et à poursuivre l’implémentation des mesures convenues lors de l’accord social du 30 avril 2022, Sekkouri a mis en lumière la confiance du gouvernement dans les orientations adoptées.

Le ministre a par ailleurs mis en avant le rôle primordial du dialogue social, considéré comme un pilier du plan d’action gouvernemental. Il a annoncé que le nouveau cycle de discussions ne se limiterait pas aux avancées déjà réalisées mais s’élargirait à d’autres thèmes, dans l’optique de parvenir à des progrès remarquables. Cette démarche témoigne de la volonté du gouvernement de renforcer davantage le dialogue avec les partenaires sociaux et économiques, dans le but de consolider les fondements d’une société plus juste et prospère.

Aziz Akhannouch valorise le partenariat avec les syndicats et la CGEM

Aziz Akhannouch a, lors de cette réunion, souligné la conviction du gouvernement concernant le rôle essentiel des syndicats et de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) dans le renforcement des bases de l’État social. Il a mis en avant leur contribution à la dynamique économique nationale grâce à une approche participative, fondant ainsi un partenariat solide et durable avec les partenaires sociaux et économiques.

Le chef du gouvernement a également qualifié le bilan du dialogue social de positif et honorable, en notant le succès du gouvernement à établir un dialogue sérieux et responsable avec les syndicats. Ce dialogue a contribué à améliorer la condition matérielle et le statut des travailleurs dans divers secteurs et à aborder les questions sectorielles en attente.

La réunion sera suivie, au cours de cette semaine, par une série de rencontres avec des délégations de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), de la Confédération démocratique du travail (CDT) et de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

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