Temps de lecture : 22 minutes
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Ne nous laissons pas abattre par de telles révélations ! Après tout, deux minutes, c’est suffisant pour lire un poème court, un proverbe marocain plein de sagesse (partagé sur Instagram) ou même la notice d’un paquet de spaghettis. Pourtant, force est de constater que deux minutes, c’est un peu court pour faire de la lecture une grande aventure quotidienne. Alors, comment se fait-il que les citoyens de ce royaume merveilleux, qui a donné naissance à des génies littéraires et des conteurs extraordinaires, aient réduit leur appétit pour les mots à une simple bouchée ?
Pour percer le mystère, il faudra se pencher sur les labyrinthes les plus laborieux de l’école publique, des bibliothèques qui n’ornent que les plus grandes villes, et des salons de familles où les livres prennent la poussière. Mais rassurez-vous, chers lecteurs, l’histoire ne s’arrête pas là. Car avec un peu de magie éducative, un zeste de parentalité éclairée, et quelques rayons de lumière dans les bibliothèques, peut-être pourrons-nous transformer ces deux minutes en une belle épopée littéraire.
Il était une fois l’école publique…
L’école publique au Maroc est l’une des principales institutions responsables de l’éducation des enfants. Cependant, elle est confrontée à de nombreux défis qui impactent directement la promotion de la lecture.
L’une des raisons principales du faible intérêt pour la lecture réside dans le manque de ressources pédagogiques adaptées dans les écoles publiques. Les bibliothèques scolaires sont souvent sous-équipées, avec un choix limité de livres qui ne répondent pas toujours aux intérêts des élèves.
De plus, l’accès à des livres de qualité, rédigés en arabe ou en amazigh, est souvent restreint, ce qui limite les opportunités de développer une habitude de lecture dès le jeune âge.Le système éducatif marocain met souvent l’accent sur la mémorisation des connaissances plutôt que sur le développement d’une pensée critique ou d’un amour pour la lecture. Les élèves sont principalement évalués sur leur capacité à reproduire des informations plutôt que sur leur compréhension ou leur appréciation de la lecture. Cette approche éducative décourage l’exploration personnelle et le plaisir de lire. « Il est malheureusement difficile d’imaginer la mise en place de prix littéraires ou l’ouverture de plusieurs bibliothèques nationales alors que le niveau de lecture dans les écoles publiques est insuffisant. De nombreux élèves ne maîtrisent même pas la lecture de phrases simples, ce qui rend inaccessibles de nombreuses initiatives littéraires. L’enseignement actuel, tant à l’école qu’à la maison, ne prépare pas adéquatement les enfants à lire. Les conditions de lecture sont souvent absentes, tant dans les familles que dans les établissements scolaires. Pour lire, il est essentiel d’avoir un environnement propice. Malheureusement, beaucoup de familles vivent dans des conditions précaires, sans espace adéquat pour la lecture. Cet écart entre les conditions de vie et les attentes en matière de lecture est problématique », précise Meriem Berrada, avocate au Barreau de Casablanca et bibliothérapeute.
Les enseignants jouent un rôle crucial dans la formation des habitudes de lecture chez les élèves. Cependant, au Maroc, beaucoup d’enseignants ne reçoivent pas de formation suffisante pour encourager activement la lecture en classe. La plupart des enseignants sont eux-mêmes produits d’un système éducatif qui ne valorise pas suffisamment la lecture, ce qui limite leur capacité à inspirer leurs élèves.
La famille joue également un rôle déterminant dans l’inculcation de l’amour de la lecture chez les enfants. Cependant, ce rôle est souvent négligé dans le contexte marocain. Beaucoup de familles marocaines ne considèrent pas la lecture comme une activité essentielle. La culture de la lecture n’est pas ancrée dans les habitudes familiales, et les parents ne voient pas toujours l’importance d’encourager leurs enfants à lire. Ce manque de sensibilisation est souvent lié au faible niveau d’éducation des parents eux-mêmes, qui n’ont pas eu l’opportunité de développer une habitude de lecture. « L’éducation et la lecture sont étroitement liées, et les enfants imitent souvent les comportements de leurs parents. Si les parents intègrent la lecture dans leur quotidien et affichent leur passion pour les livres, les enfants sont plus susceptibles d’adopter ces habitudes. Il est donc essentiel que les parents et les enseignants se montrent engagés dans la promotion de la lecture », développe Meriem Berrada.
Les parents ont un rôle crucial à jouer dans l’accès à la lecture pour leurs enfants. Ils peuvent fournir des livres à la maison, lire des histoires à leurs enfants, et leur montrer l’importance de la lecture. Cependant, en raison de contraintes économiques, de nombreux parents ne peuvent pas se permettre d’acheter des livres, et ils dépendent souvent des ressources limitées disponibles dans les écoles.
La problématique de l’accès à la lecture
L’accès à la lecture au Maroc est un problème complexe, influencé par plusieurs facteurs, dont le taux d’analphabétisme élevé et les inégalités socio-économiques.
En septembre 2023, l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme (ANLCA) a publié des chiffres préoccupants sur le taux d’analphabétisme au Maroc. Environ dix millions de Marocains, sur une population totale de 36,47 millions, sont touchés par l’illettrisme. Ces individus manquent des compétences fondamentales nécessaires pour mener une vie autonome, telles que la lecture, l’écriture, le calcul, et la maîtrise des outils numériques. Ce fléau affecte particulièrement les jeunes et les adultes issus de milieux défavorisés, en grande majorité dans les zones rurales.
Le taux d’alphabétisation global au Maroc a progressé de 52,3% en 2004 à environ 64,1% en 2019. Pour les hommes, ce taux est monté à 74,6% en 2019, contre 65,6% en 2004, tandis que pour les femmes, il a atteint 53,9%, contre 39,6% il y a deux décennies. Bien que l’analphabétisme ait diminué de 87% en 1960 à 32% en 2014, des efforts significatifs restent nécessaires.
L’accès aux livres est également influencé par les inégalités socio-économiques. Certains ouvrages de maisons d’édition sont relativement abordables. En revanche, certaines publications, peuvent atteindre des prix similaires voire plus élevés pour des livres très courts. Cette situation peut rendre l’accès à la littérature difficile pour de nombreux lecteurs. « Indéniablement, le prix des livres est assez rédhibitoire pour les lecteurs au Maroc. Dans le même temps, des personnes issues de milieux relativement simples arborent des I-Phone dernière mode à des milliers de dirhams. Relativement, un livre n’est pas si cher que cela quand on sait combien de personnes sont impliquées pour le « fabriquer ». Il faudrait que l’État procède à des subventions plus importantes. Le véritable frein, ce sont aussi les difficultés administratives pour importer des livres », détaille Stéphanie Gaou, libraire, galeriste, auteure. Le problème des stocks de livres souhaités par les Marocains a aussi été abordé par Meriem Berrada : « Il est clair qu’il y a un problème majeur d’approvisionnement en livres au Maroc. Ce constat est particulièrement évident pour ceux qui, comme moi, gèrent des clubs de lecture. Lors de la création du Book Club Therapy, un défi majeur a été de trouver les livres nécessaires. Au début, il était fréquent que les membres ne trouvent pas les livres proposés, ce qui m’a contraint à commander des centaines d’exemplaires chaque mois. Cette situation est loin d’être idéale. La gestion du stock de livres est une tâche complexe et chronophage ».
Par ailleurs, dans les zones rurales et les quartiers défavorisés, les bibliothèques sont rares et souvent mal équipées, dépendant de la générosité de donneurs privés. Les familles vivant dans la pauvreté n’ont pas les moyens d’acheter des livres, et les enfants grandissent sans exposition suffisante à la lecture. De plus, les infrastructures numériques, telles que l’accès à des bibliothèques en ligne, sont limitées, ce qui aggrave encore la situation. « Il serait souhaitable d’augmenter le nombre de bibliothèques publiques à travers le pays. Actuellement, la Bibliothèque nationale de Rabat est un modèle remarquable, mais il serait bénéfique d’avoir des installations similaires dans d’autres villes. Des bibliothèques accessibles dans divers quartiers, y compris des bibliothèques de plage, pourraient faciliter l’accès à la lecture pour un plus grand nombre de citoyens. Par ailleurs, la possibilité d’emprunter des livres à faible coût dans ces bibliothèques nationales serait un atout considérable. Cela permettrait de soutenir les personnes qui n’ont pas toujours les moyens d’acheter des livres régulièrement », avance la bibliothérapeute.
Aussi, au Maroc, la diversité linguistique pose également des défis. Le pays est plurilingue, avec l’arabe, l’amazigh et le français comme langues principales. Cependant, la production littéraire en amazigh est encore marginale, et l’accès à des livres dans cette langue est limité. « À la librairie Les Insolites, nous mettons en avant très particulièrement les voix marocaines, qu’elles soient locales, tangéroises ou issues de la diaspora internationale. Et depuis quelques années, le lectorat marocain y est sensible. Il n’en demeure pas moins que, comme beaucoup de lecteurs, le public est aussi attiré par les livres étrangers (une manière de découvrir le monde, sans avoir à payer un billet d’avion exorbitant) », expose Stéphanie Gaou.
Améliorer l’accès à la lecture au Maroc
Pour améliorer l’accès à la lecture au Maroc, il est essentiel d’adopter une approche globale qui englobe l’éducation, la sensibilisation des familles, et l’amélioration des infrastructures.
Le système éducatif marocain doit être réformé pour encourager davantage la lecture dès le plus jeune âge. Il est crucial d’intégrer des programmes qui mettent l’accent sur la lecture plaisir, plutôt que sur la simple mémorisation des textes. « Il serait également judicieux d’organiser davantage de concours et de prix littéraires pour encourager l’écriture et la lecture. Le salon international de l’édition et du livre, qui se tient à Rabat, est une excellente initiative, mais il serait bénéfique d’en organiser également à d’autres endroits. Cet événement pourrait ainsi toucher un plus large public et stimuler l’intérêt pour la littérature dans plusieurs régions. », soutient Meriem Berrada.
Il est aussi important de sensibiliser les parents à l’importance de la lecture. Des campagnes de sensibilisation peuvent être organisées pour montrer aux parents comment ils peuvent encourager la lecture à la maison, même avec des ressources limitées. Par exemple, des bibliothèques mobiles ou des programmes d’échange de livres peuvent être mis en place dans les communautés pour faciliter l’accès aux livres. Pour initier les adultes au monde de la littérature, des clubs de lecture en entreprise pourraient favoriser une meilleure communication entre dirigeants et employés, tout en contribuant au bien-être général au travail. Ces clubs pourraient aussi stimuler la performance en entreprise en encourageant la lecture et les échanges d’idées.
L’amélioration des infrastructures de lecture est, par ailleurs, essentielle pour accroître l’accès à la lecture. Cela inclut la création et l’équipement de bibliothèques dans les écoles et les communautés, en particulier dans les zones rurales et défavorisées. Il est également important de développer des bibliothèques numériques accessibles à tous, permettant aux personnes même dans les régions éloignées d’accéder à une large gamme de livres.
La promotion de la production littéraire en arabe et en amazigh est un autre élément clé pour améliorer l’accès à la lecture. Il est important de soutenir les écrivains locaux et de publier des œuvres qui reflètent les réalités et les cultures marocaines.
Il faudrait aussi faciliter l’accès aux stocks pour l’ensemble des acteurs du secteur, afin de fournir aux Marocains les livres qui les animent le plus. « A la librairie, le public marocain a des attentes très précises et des lectures plutôt pointues : philosophie, sciences humaines, histoire, sociologie… Les plus jeunes générations prisent particulièrement les grands romans classiques, avec en tête de recherche Kafka, Dostoïevski, Milan Kundera… Une quête nouvelle pour re-découvrir le monde à travers les livres, lassés peut-être des discours tout faits des grands médias », affirme Stéphanie Gaou.
La lecture est un outil puissant, capable de transformer des vies. Elle offre un refuge et une ouverture sur le monde, permettant de voyager sans bouger et d’explorer des horizons infinis. Un livre peut ouvrir des perspectives nouvelles, même pour les enfants dans des situations précaires. Il est crucial de se rappeler que, malgré les difficultés actuelles, la lecture peut offrir une échappatoire et un moyen de développement personnel. Elle est un ami fidèle, toujours disponible, sans besoin de connexion ou de matériel supplémentaire.
Bibliothérapie
Il s’agit d’une nouvelle discipline au Maroc, introduite par Meriem Berrada, avocate de formation et bibliothérapeute, il y a deux ans. Créée par Sadie Peterson Delaney en Alabama, cette approche a vu le jour lorsque Delaney, travaillant avec des vétérans traumatisés par la guerre dans un hôpital de l’Alabama, mit en place des cercles de lecture pour les aider à surmonter leurs blessures émotionnelles.
La bibliothérapie repose sur l’idée que les livres possèdent des vertus thérapeutiques importantes. En d’autres termes, cette méthode utilise les mots pour traiter les maux. La lecture, en tant que thérapie, peut jouer un rôle crucial dans l’élévation de l’âme, la guérison des blessures intérieures, ainsi que dans la compréhension de soi et du monde environnant. Elle favorise la connaissance de soi-même, l’empathie envers les autres et une meilleure appréhension du monde, ce qui peut contribuer à une vie plus épanouie.
Cette approche a connu un grand succès, notamment en Europe, où elle s’est répandue avec force dans les années 2000, faisant fureur en Irlande, en Grande-Bretagne et dans les pays nordiques. La bibliothérapie a reçu une reconnaissance telle que certaines compagnies d’assurance y ont intégré des prescriptions littéraires dans leurs couvertures, les remboursant comme des ordonnances médicales. Cependant, cette pratique reste encore à un stade préliminaire au Maroc.
Des associations en France et dans les pays anglophones soutiennent activement cette discipline. Meriem Berrada a pour projet de créer une association de bibliothérapie marocaine. Cette initiative, prévue pour la rentrée prochaine, en plus de la création du premier magazine de bibliothérapie ont pour but de promouvoir et développer la bibliothérapie au Maroc, offrant ainsi une nouvelle perspective pour le soutien émotionnel et psychologique par le biais de la lecture.
Le choix des experts
Le choix de Dr Mohamed Talal Lahlou, Docteur en économie et expert en finance islamique.
L’Islam entre l’Orient et l’Occident de Alija Izetbegovic. L’ouvrage a su captiver les lecteurs. Izetbegovic ne présente pas un affrontement entre christianisme et islam, mais défend l’Islam comme une religion moderne alliant matière et esprit. Le livre analyse la civilisation occidentale à travers une approche philosophique, abordant des thèmes tels que la relation entre art, religion et loi. Il propose également une réflexion sur la culture et la civilisation, incitant à un changement personnel pour améliorer la société.
Les choix de Dr Valérie Alighieri, médecin généraliste, nutritionniste et gériatre
La vérité sur l’affaire Harry Quebert, de Joël Dicker. Au printemps 2008 à New York, Marcus Goldman, jeune écrivain en panne d’inspiration, est en crise alors qu’il doit livrer un nouveau roman. Soudain, son ami et mentor, Harry Quebert, est accusé du meurtre en 1975 de Nola Kellergan, une adolescente avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de son innocence, Marcus se rend dans le New Hampshire pour enquêter, mais il se retrouve vite dépassé par les événements et menacé. Cherchant à sauver son ami et sa carrière, Marcus doit résoudre trois mystères : le meurtre de Nola, les événements de 1975, et comment écrire un succès. Ce thriller est aussi une réflexion sur l’Amérique contemporaine, la justice, et les médias.
La tresse, de Laetitia Colombani. En Inde, Smita, une Intouchable, rêve d’offrir un avenir meilleur à sa fille en l’envoyant à l’école. En Sicile, Giulia, qui travaille dans l’atelier familial, découvre que l’entreprise est en faillite après un accident de son père. Au Canada, Sarah, avocate réputée, se prépare à diriger son cabinet lorsqu’elle apprend qu’elle est gravement malade. Ces trois femmes, séparées par des continents mais unies par des luttes personnelles, refusent de subir leur sort et se battent pour leur liberté. Leurs parcours vibrants d’humanité tissent une tresse d’espoir et de solidarité à travers leurs vies et leurs combats.
Trois de Valérie Perrin. En 1986, Adrien, Étienne et Nina se lient d’amitié en CM2 et se promettent de quitter leur province pour vivre à Paris et rester unis. En 2017, une voiture est retrouvée au fond d’un lac près de leur village natal. Virginie, une journaliste au passé mystérieux, enquête sur cet événement et découvre les liens profonds qui unissent ces amis d’enfance. L’enquête révèle leur évolution et le lien entre cette épave et leur histoire. Avec une intrigue poignante, Valérie Perrin explore la profondeur des relations humaines et le passage du temps, comme dans ses précédents succès mondiaux, Les Oubliés du dimanche et Changer l’eau des fleurs.
Katherine Pancol en 3 romans: Les yeux jaunes des crocodiles; La valse lente des tortues; Les écureuils de Central Park sont tristes le Lundi
Créatures du petit pays de Juhea Kim. En 1918, à Séoul, Jade, une jeune courtisane, découvre une capitale dynamique et en pleine effervescence, tout en prenant conscience du désir d’indépendance de ses compatriotes face à l’oppression japonaise. À l’instar de Pachinko, ce roman immerge le lecteur dans la Corée du XXe siècle. Dans le Séoul des Années folles, sous le joug japonais, la ville vibrante voit ses habitants se déchirer entre désirs et idéaux : Jade, la gisaeng, aime Hanchol, un étudiant déclassé, mais trouve en Jungho, le chef de bande orphelin, un allié précieux. Juhea Kim dépeint avec finesse l’espoir et les tourments d’un peuple en quête de liberté.
Amistad de Joyce Barnes. 1839 : une mutinerie éclate à bord de l’Amistad, un bateau espagnol transportant des « Noirs » arrachés à leur terre natale. Capturés par la marine américaine, ces hommes sont accusés de meurtre. Ils risquent d’être condamnés à mort. Si nul ne comprend leur langue, comment pourront-ils se défendre, retrouver la liberté et rentrer chez eux ? Une histoire vraie et un procès historique, qui deviendra celui de l’esclavage.
Les choix de Maître Khadija El Amrani, avocate, fondatrice et présidente de l’Association W-Lady.
Le temps des combats. « J’ai voulu prendre le lecteur par la main, lui faire vivre ces années à l’Élysée comme s’il avait été à mes côtés tout au long de ces évènements. », Nicolas Sarkozy.
Devenir de Michelle Obama : « Il y a encore tant de choses que j’ignore au sujet de l’Amérique, de la vie, et de ce que l’avenir nous réserve. Mais je sais qui je suis. Mon père, Fraser, m’a appris à travailler dur, à rire souvent et à tenir parole. Ma mère, Marian, à penser par moi-même et à faire entendre ma voix. Tous les deux ensemble, dans notre petit appartement du quartier du South Side de Chicago, ils m’ont aidée à saisir ce qui faisait la valeur de notre histoire, de mon histoire, et plus largement de l’histoire de notre pays. Même quand elle est loin d’être belle et parfaite. Même quand la réalité se rappelle à vous plus que vous ne l’auriez souhaité. Votre histoire vous appartient, et elle vous appartiendra toujours. À vous de vous en emparer. »
Libertés fondamentales au maroc : Propositions de réformes, de Asma Lamrabet, Yasmina Baddou, Khadija El Amrani, Monique Elgrichi, Driwss Benhima, Jalil Benabbès-Taarji, Chafik Chraïbi, et Mohamed Gaïzi. Depuis le printemps 2022, un collectif de huit citoyens a élaboré une analyse et des propositions en ligne avec les orientations du roi Mohammed VI, exprimées dans son discours du 30 juillet 2022. Le Roi avait appelé à renforcer les libertés au Maroc, notamment en réformant la Moudawana, après 19 ans de sa dernière réforme, tout en respectant la Charia, l’ouverture et la modération. En réponse, le collectif a proposé une réflexion sur la Moudawana, la Constitution, le Code pénal et le Code de la nationalité, visant à moderniser et renforcer le cadre juridique marocain. Ils soulignent l’opportunité pour le gouvernement actuel de marquer un tournant en adoptant ces réformes pour promouvoir les libertés fondamentales et protéger la famille, et appellent à un dialogue inclusif pour nourrir ces propositions.
Les choix de Driss Aissaoui, économiste, analyste et acteur politique.
Le Parlement et les droits de l’Homme : Référentiel et pratiques, de Abderrazak El Hammouchi est une première dans le domaine. Ce volume de 285 pages, aux éditions Al Manahil, examine le bilan des deux chambres du Parlement marocain sur les droits humains durant la dixième législature (2016-2021). Il aborde le cadre international des droits de l’Homme, l’implication parlementaire, et l’application des Principes de Belgrade en pratique marocaine. L’ouvrage analyse aussi le suivi des conventions, les projets de loi, et les interactions internationales, incluant la relation avec l’APCE et les événements mondiaux comme le Forum mondial des droits de l’homme et la COP22.
Le Maroc et ses riverains méditerranéens : émergence économique, réformes, défis et enjeux, de Abdelghani Youmni. Dans quelle mesure les politiques économiques mises en œuvre dans certains pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM) au cours des trois dernières décennies ont-elles influencé leur développement économique et social ? Ce livre examine ces politiques pour en tirer des conclusions et des enseignements, mettant en évidence leur incapacité à ajuster efficacement les économies de ces pays. Il révèle comment les inégalités se sont accentuées dans des sociétés de plus en plus inéquitables et fragmentées. Les « printemps dits arabes » ont exposé le décalage entre le temps politique, économique, social et administratif dans cette région.
Les choix de Meriem Barada, avocate au Barreau de Casablanca et bibliothérapeute : « Pas de guérison sans spiritualité et pas de développement personnel sans l’amour de soi qui est le socle de l’identité ».
Soufi mon amour, de Elif Shafak. Ella Rubinstein semble avoir une vie idéale : une belle maison dans le Massachusetts, trois enfants charmants et un fidèle compagnon à quatre pattes. Cependant, à l’aube de ses quarante ans, elle se questionne sur la véritable essence de son bonheur. Les infidélités de son mari sont désormais évidentes, et les cours de cuisine hebdomadaires ne parviennent pas à élever sa vie monotone. Résolue à changer de cap, elle accepte un poste de lectrice pour un agent littéraire. Sa première mission l’amène à examiner un manuscrit d’Aziz Z. Zahara, un roman sur la rencontre entre le poète Rûmi et le célèbre derviche Shams de Tabriz. À travers ce récit, Ella découvre le soufisme, la quête de liberté et la beauté de l’amour véritable. Cette lecture devient un miroir de sa propre existence, et elle se demande si Aziz – comme Shams l’a fait pour Rûmi il y a sept siècles – pourrait être celui qui va la libérer.
Plus jamais sans moi de Maud Ankaoua. Constance, avocate brillante, a enfin décroché le poste prestigieux qu’elle désirait dans un cabinet d’élite. Cependant, alors qu’elle approche de la quarantaine, elle se sent vulnérable et incertaine. Amoureuse passionnée de Lucas, elle attend le moment où il tiendra sa promesse de quitter sa femme pour elle. À peine son contrat signé, elle découvre qu’une période d’essai atypique l’attend. Soutenue par ses amis, elle se lance dans cette épreuve hors de sa zone de confort. Cette aventure remet en question sa perception d’elle-même et de l’amour. Maud Ankaoua nous plonge une fois de plus dans un monde captivant et émouvant, offrant avec générosité et conviction les clés d’un amour véritable, source de bonheur profond.
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