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Une opération d’une ampleur historique, baptisée «Toufane Al-Aqsa» (Déluge d’Al-Aqsa), a été lancée le samedi 7 octobre 2023 par les brigades d’Izz al-din al-Qassam, la branche armée du Hamas palestinien. Cette opération a eu un impact majeur, avec un bilan tragique et elle a choqué le monde entier. Elle a été initiée en réponse aux incursions répétées d’extrémistes, de militaires et de politiciens israéliens dans la mosquée d’Al-Aqsa. Cette opération, unique depuis la guerre du Kippour d’octobre 1973, qui célèbre son cinquantième anniversaire, risque de raviver de manière brutale le conflit israélo-arabe, engendrant des conséquences psychologiques, politiques et militaires considérables. Paradoxalement, elle met également en évidence la nécessité urgente d’une solution de paix durable reposant sur le concept des deux États.
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Une guerre sans terme prévisible
L’armée israélienne a décrété un «siège complet» de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, au troisième jour de l’offensive massive lancée par le mouvement palestinien. Cette offensive a débuté de manière inattendue le samedi, lors du dernier jour des fêtes juives de Souccot et du Shabbat, le jour de repos juif.
L’armée israélienne a annoncé qu’elle avait «le contrôle» des localités du sud du pays qui étaient prises pour cible. Mais elle a également averti qu’il pourrait y avoir encore des combattants dans la zone. Le bilan de la guerre s’élève à près de 1.300 morts des deux côtés. Du côté israélien, près de 800 personnes ont perdu la vie alors que les Palestiniens déplorent près de 600 morts.
Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a imposé un «siège complet» à la bande de Gaza, incluant la coupure d’électricité, d’eau, et de gaz. L’armée israélienne est également engagée dans des opérations visant à libérer les Israéliens pris en otage par le Hamas, une situation sans précédent dans l’histoire d’Israël. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prévenu que la guerre pourrait être «longue et difficile» et a encouragé les habitants de certaines zones de Gaza à évacuer.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, la bande de Gaza a connu plus de 123.000 personnes déplacées. Le porte-parole de l’armée israélienne estime à environ un millier le nombre de combattants du Hamas ayant participé à l’offensive contre Israël.
Lundi, les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti à Al-Qods occupée et dans le centre d’Israël, tandis que les tirs de roquettes en provenance de Gaza se poursuivaient principalement dans le sud d’Israël.
Jonathan Panikoff, directeur de l’initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient, a noté qu’Israël avait été pris de court par cette attaque sans précédent et que de nombreux Israéliens avaient du mal à comprendre comment cela avait pu se produire.
Pour Yaakov Shoshani, un habitant de Sdérot, dans le sud d’Israël, «c’est de loin le pire jour de l’histoire d’Israël».
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Aucune médiation possible
Un responsable du Hamas palestinien basé à Doha a déclaré qu’actuellement, aucune négociation n’est envisageable avec Israël alors que les hostilités se poursuivent. «L’opération militaire se poursuit et la résistance, menée par les Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas), continue de défendre les droits de notre peuple, donc il n’y a actuellement aucune négociation possible sur la question des prisonniers ou autre» avec Israël, a déclaré Hossam Badrane, membre du bureau politique du Hamas dans la capitale du Qatar. «Notre mission consiste désormais à tout mettre en œuvre pour empêcher l’occupation de continuer à commettre des massacres contre notre peuple à Gaza, qui visent directement les habitations civiles».
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé pour sa part que son pays allait «changer le Moyen-Orient» dans le contexte de la guerre avec le Hamas. «Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (…) Nous sommes déjà au cœur de la campagne, mais ce n’est que le début», a affirmé Netanyahu lors de cette rencontre avec de hauts responsables locaux dans le sud d’Israël.
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Réactions contrastées
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a lancé un appel à la fin du conflit entre Israël et le groupe palestinien Hamas, qui a engendré un lourd bilan de victimes depuis le 7 octobre. Moussa Faki Mahamat a exhorté les deux parties à revenir à la table des négociations sans condition préalable, afin de mettre en œuvre le principe de deux États vivant côte à côte, selon un communiqué publié par l’organisation panafricaine.
Dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient, les réactions à l’offensive du Hamas contre Israël varient en fonction des relations avec Tel-Aviv.
Au Maroc, où des liens plus étroits ont été établis avec Israël, le ministère des Affaires étrangères marocain a condamné les attaques contre les civils et appelé au dialogue et aux négociations pour parvenir à une solution durable à la question palestinienne, conformément aux résolutions internationales et au principe des deux États. Cependant, des voix discordantes se font entendre au Maroc, notamment celles du Parti du progrès et du socialisme (PPS), qui a qualifié l’attaque du Hamas de réponse naturelle à l’oppression, à la violence et à la colonisation pratiquées par Israël. Même son de cloche du côté du Parti de la justice et du développement (PJD). Le parti de la lampe, qui a des liens étroits avec le Hamas, a exprimé sa satisfaction face à l’attaque contre Israël, la qualifiant d’opération héroïque. Dans un communiqué signé par son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, le PJD a déclaré suivre avec fierté les développements en Palestine et salué cette action de la résistance palestinienne en réponse aux violations quotidiennes commises par Israël.
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Plusieurs militants du parti ont pris part à la manifestation organisée samedi devant le Parlement à Rabat. Des acteurs politiques et des défenseurs des droits de l’Homme ont organisé un sit-in de solidarité qui a rassemblé près de 1.500 personnes en soutien au peuple palestinien. La manifestation a réuni un large éventail d’acteurs politiques et de défenseurs des droits de l’homme au Maroc, allant de la gauche aux islamistes, en passant par les dirigeants syndicaux, entre autres. Les participants ont arboré des banderoles hostiles à l’occupation israélienne et exprimé leur soutien au peuple palestinien.
Un conseil de la Ligue arabe
Par ailleurs, sur instructions royales, le Royaume a appelé à une réunion d’urgence du conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères pour discuter du conflit entre Israël et le Hamas. La réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères est prévue pour mercredi au siège de la Ligue arabe au Caire. Cette annonce a été faite par Hossam Zaki, le numéro deux de l’institution panarabe, alors que le conflit entre Israël et le Hamas palestinien en est à son troisième jour. La réunion, présidée par le Maroc, réunira les chefs de la diplomatie arabes pour discuter des moyens d’engager des actions politiques à l’échelle arabe et internationale visant à mettre fin à l’agression israélienne en cours dans la bande de Gaza.
Pour ce qui est du reste des pays d’Afrique du Nord, l’Algérie a accusé Israël de mener des agressions barbares contre Gaza et a appelé la communauté internationale à intervenir pour protéger les droits nationaux légitimes du peuple palestinien. En Tunisie, où le soutien à la cause palestinienne est traditionnellement fort, des manifestations ont eu lieu pour dénoncer la normalisation des relations avec Israël. Le pays a exprimé son soutien total au peuple palestinien et son droit à se défendre. L’Égypte, de son côté, a appelé les deux parties à la retenue et a averti du danger de l’escalade. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le ministre des Affaires étrangères ont discuté de la situation avec des responsables européens et arabes.
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