Des palestiniens à la recherche de survivants après une frappe aérienne en plein cœur de Gaza lundi 9 octobre 2023 © Mohamed ABED / AFP)
Une opération d’une ampleur historique, baptisée «Toufane Al-Aqsa» (Déluge d’Al-Aqsa), a été lancée le samedi 7 octobre 2023 par les brigades d’Izz al-din al-Qassam, la branche armée du Hamas palestinien. Cette opération a eu un impact majeur, avec un bilan tragique et elle a choqué le monde entier. Elle a été initiée en réponse aux incursions répétées d’extrémistes, de militaires et de politiciens israéliens dans la mosquée d’Al-Aqsa. Cette opération, unique depuis la guerre du Kippour d’octobre 1973, qui célèbre son cinquantième anniversaire, risque de raviver de manière brutale le conflit israélo-arabe, engendrant des conséquences psychologiques, politiques et militaires considérables. Paradoxalement, elle met également en évidence la nécessité urgente d’une solution de paix durable reposant sur le concept des deux États.
Lire aussi : Proche-Orient : qui a terre ne vit sans guerre
Une guerre sans terme prévisible
L’armée israélienne a décrété un «siège complet» de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, au troisième jour de l’offensive massive lancée par le mouvement palestinien. Cette offensive a débuté de manière inattendue le samedi, lors du dernier jour des fêtes juives de Souccot et du Shabbat, le jour de repos juif.
L’armée israélienne a annoncé qu’elle avait «le contrôle» des localités du sud du pays qui étaient prises pour cible. Mais elle a également averti qu’il pourrait y avoir encore des combattants dans la zone. Le bilan de la guerre s’élève à près de 1.300 morts des deux côtés. Du côté israélien, près de 800 personnes ont perdu la vie alors que les Palestiniens déplorent près de 600 morts.
Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a imposé un «siège complet» à la bande de Gaza, incluant la coupure d’électricité, d’eau, et de gaz. L’armée israélienne est également engagée dans des opérations visant à libérer les Israéliens pris en otage par le Hamas, une situation sans précédent dans l’histoire d’Israël. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prévenu que la guerre pourrait être «longue et difficile» et a encouragé les habitants de certaines zones de Gaza à évacuer.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, la bande de Gaza a connu plus de 123.000 personnes déplacées. Le porte-parole de l’armée israélienne estime à environ un millier le nombre de combattants du Hamas ayant participé à l’offensive contre Israël.
Lundi, les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti à Al-Qods occupée et dans le centre d’Israël, tandis que les tirs de roquettes en provenance de Gaza se poursuivaient principalement dans le sud d’Israël.
Jonathan Panikoff, directeur de l’initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient, a noté qu’Israël avait été pris de court par cette attaque sans précédent et que de nombreux Israéliens avaient du mal à comprendre comment cela avait pu se produire.
Pour Yaakov Shoshani, un habitant de Sdérot, dans le sud d’Israël, «c’est de loin le pire jour de l’histoire d’Israël».
Lire aussi : Al Qods : nuit de chaos dans la mosquée Al-Aqsa
Aucune médiation possible
Un responsable du Hamas palestinien basé à Doha a déclaré qu’actuellement, aucune négociation n’est envisageable avec Israël alors que les hostilités se poursuivent. «L’opération militaire se poursuit et la résistance, menée par les Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas), continue de défendre les droits de notre peuple, donc il n’y a actuellement aucune négociation possible sur la question des prisonniers ou autre» avec Israël, a déclaré Hossam Badrane, membre du bureau politique du Hamas dans la capitale du Qatar. «Notre mission consiste désormais à tout mettre en œuvre pour empêcher l’occupation de continuer à commettre des massacres contre notre peuple à Gaza, qui visent directement les habitations civiles».
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé pour sa part que son pays allait «changer le Moyen-Orient» dans le contexte de la guerre avec le Hamas. «Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (…) Nous sommes déjà au cœur de la campagne, mais ce n’est que le début», a affirmé Netanyahu lors de cette rencontre avec de hauts responsables locaux dans le sud d’Israël.
Lire aussi : La diplomatie arabe d’Israël mise à mal par le gouvernement
Réactions contrastées
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a lancé un appel à la fin du conflit entre Israël et le groupe palestinien Hamas, qui a engendré un lourd bilan de victimes depuis le 7 octobre. Moussa Faki Mahamat a exhorté les deux parties à revenir à la table des négociations sans condition préalable, afin de mettre en œuvre le principe de deux États vivant côte à côte, selon un communiqué publié par l’organisation panafricaine.
Dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient, les réactions à l’offensive du Hamas contre Israël varient en fonction des relations avec Tel-Aviv.
Au Maroc, où des liens plus étroits ont été établis avec Israël, le ministère des Affaires étrangères marocain a condamné les attaques contre les civils et appelé au dialogue et aux négociations pour parvenir à une solution durable à la question palestinienne, conformément aux résolutions internationales et au principe des deux États. Cependant, des voix discordantes se font entendre au Maroc, notamment celles du Parti du progrès et du socialisme (PPS), qui a qualifié l’attaque du Hamas de réponse naturelle à l’oppression, à la violence et à la colonisation pratiquées par Israël. Même son de cloche du côté du Parti de la justice et du développement (PJD). Le parti de la lampe, qui a des liens étroits avec le Hamas, a exprimé sa satisfaction face à l’attaque contre Israël, la qualifiant d’opération héroïque. Dans un communiqué signé par son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, le PJD a déclaré suivre avec fierté les développements en Palestine et salué cette action de la résistance palestinienne en réponse aux violations quotidiennes commises par Israël.
Lire aussi : Politique étrangère : le PJD s’embourbe
Plusieurs militants du parti ont pris part à la manifestation organisée samedi devant le Parlement à Rabat. Des acteurs politiques et des défenseurs des droits de l’Homme ont organisé un sit-in de solidarité qui a rassemblé près de 1.500 personnes en soutien au peuple palestinien. La manifestation a réuni un large éventail d’acteurs politiques et de défenseurs des droits de l’homme au Maroc, allant de la gauche aux islamistes, en passant par les dirigeants syndicaux, entre autres. Les participants ont arboré des banderoles hostiles à l’occupation israélienne et exprimé leur soutien au peuple palestinien.
Un conseil de la Ligue arabe
Par ailleurs, sur instructions royales, le Royaume a appelé à une réunion d’urgence du conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères pour discuter du conflit entre Israël et le Hamas. La réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères est prévue pour mercredi au siège de la Ligue arabe au Caire. Cette annonce a été faite par Hossam Zaki, le numéro deux de l’institution panarabe, alors que le conflit entre Israël et le Hamas palestinien en est à son troisième jour. La réunion, présidée par le Maroc, réunira les chefs de la diplomatie arabes pour discuter des moyens d’engager des actions politiques à l’échelle arabe et internationale visant à mettre fin à l’agression israélienne en cours dans la bande de Gaza.
Pour ce qui est du reste des pays d’Afrique du Nord, l’Algérie a accusé Israël de mener des agressions barbares contre Gaza et a appelé la communauté internationale à intervenir pour protéger les droits nationaux légitimes du peuple palestinien. En Tunisie, où le soutien à la cause palestinienne est traditionnellement fort, des manifestations ont eu lieu pour dénoncer la normalisation des relations avec Israël. Le pays a exprimé son soutien total au peuple palestinien et son droit à se défendre. L’Égypte, de son côté, a appelé les deux parties à la retenue et a averti du danger de l’escalade. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le ministre des Affaires étrangères ont discuté de la situation avec des responsables européens et arabes.
Nabil El Halfawy, disparition d’une légende égyptienne
Monde - L’acteur Nabil El Halfawy, est décédé dimanche à l’âge de 77 ans, des suites d’une dégradation soudaine de son état de santé.
Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024Corée du Sud : le président Yoon destitué après un coup de force avorté
Monde - Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a été officiellement destitué samedi par le Parlement, suite à sa tentative avortée d’instaurer la loi martiale.
Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024France : Emmanuel Macron nomme François Bayrou premier ministre
Monde - Ce vendredi 13 décembre, Emmanuel Macron a levé le voile sur la nomination de son nouveau premier ministre.
Farah Nadifi - 13 décembre 2024UE : les transferts personnels vers les pays tiers dépassent 50 milliards d’euros en 2023
Monde - En 2023, les résidents de l'Union européenne (UE) ont transféré 50,9 milliards d’euros vers des pays tiers.
Rédaction LeBrief - 12 décembre 2024Changement de cap à la tête du FBI
Monde - Christopher Wray a déclaré mercredi son intention de se retirer de ses fonctions avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Suisse : Karin Keller-Sutter élue présidente pour 2025
Monde - Karin Keller-Sutter, actuelle ministre des Finances de la Suisse, a été élue présidente de la Confédération helvétique pour l’année 2025.
Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024Syrie : appel du premier ministre aux expatriés pour reconstruire le pays
Monde - Dans une interview, Mohammad El Bachir a invité les Syriens résidant à l’étranger à rentrer en Syrie.
Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024Un épisode La Niña attendu : faible intensité et courte durée selon l’OMM
Monde - L'OMM prévoit le développement d'un épisode La Niña dans les trois prochains mois, mais il devrait être de faible intensité.
Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024Danemark : qu’est-ce que le coronapas ?
Nora Jaafar - 3 mai 2021UE : cap sur l’hydrogène renouvelable
Monde - L’Union européenne s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa politique en faveur de l’hydrogène renouvelable.
Ilyasse Rhamir - 5 novembre 2024Qui est John Zegrus, l’homme venu d’un univers parallèle ?
Rédaction LeBrief - 13 février 2024France : le gouvernement de Michel Barnier renversé par l’Assemblée nationale
Monde - Après plusieurs heures de débats très agités, 331 députés ont finalement décidé de faire chuter l'exécutif, alors que 288 voix étaient requises.
Mbaye Gueye - 5 décembre 2024Leon l’Africain
Monde - En 1518, un ambassadeur maghrébin, de retour d’un pèlerinage à La Mecque, est capturé par des pirates siciliens, et offert en cadeau à Léon X. Ce voyageur s’appelait Hassan al-Wazzan. Il devint le géographe Jean-Léon de Médicis, dit Léon l’Africain.
Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023Mercosur-UE : un accord historique après 25 ans de négociations
Monde - Après un quart de siècle de discussions, le Mercosur et l’UE ont signé ce vendredi un accord historique de libre-échange.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Le Mexique met en garde contre les tarifs douaniers américains
Monde - Selon Ebrard, ces tarifs douaniers risquent de coûter 400.000 emplois aux États-Unis et de freiner la croissance économique
Farah Nadifi - 28 novembre 2024L’Espagne dévoile sa stratégie pour l’Afrique 2025-2028
Monde - Le gouvernement espagnol a présenté son plan 2025-2028 pour l'Afrique, axé sur le renforcement des relations économiques et diplomatiques avec les pays africains.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024