Image d’illustration. © DR
Le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) a publié, le 28 juillet 2023, les délais de paiement déclarés par les Établissements et Entreprises Publics concernant le mois de juin 2023.
Lire aussi : Fin de partie pour les mauvais payeurs ?
Il en ressort que la moyenne a atteint 38,4 jours à fin juin 2023. Alors qu’ils s’inscrivaient dans une tendance baissière depuis plusieurs mois, les délais de paiement des EEP ont augmenté de 1,5 jour au deuxième trimestre de l’année par rapport à fin mars, indique la Direction des entreprises publiques et de la privatisation (DEPP), relevant du MEF.
Cette publication à caractère trimestriel, note la tutelle, s’inscrit dans le cadre de la démarche progressive adoptée par le MEF depuis la première publication effectuée le 31 octobre 2019.
Des délais encore anormalement longs
La société Casablanca Iskane et Équipements, se place en tête des mauvais payeurs, affiche des délais de paiement de 302 jours, la Société d’études et de réalisations audiovisuelles (Soread) avec 278 jours ou encore l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), qui met en moyenne 132 jours pour s’acquitter de ses factures auprès de ses prestataires.
Lire aussi : Les dirigeants d’entreprises marocains à la recherche d’un délicat équilibre (PwC)
Pour rappel, la loi fixe le délai de paiement à 60 jours à compter de la date de facturation, en l’absence d’un accord spécifique entre les parties. Si un accord est convenu, le délai ne peut pas dépasser 120 jours. Toutefois, pour certains secteurs spécifiques ou saisonniers, un délai maximal de 180 jours peut exceptionnellement être prévu par décret.
Côté bons payeurs, on retrouve en tête de liste les Agences urbaines de Rabat-Salé et de Tétouan avec seulement un jour de délai, suivies de celle de Kénitra, et l’Institut Prince Sidi Mohammed des techniciens spécialisés en gestion et commerce agricole comptabilisant deux jours de délai.
Dans son rapport annuel présenté au Souverain, Bank Al-Maghrib avait fait état d’une nette amélioration en 2021 après une forte détérioration l’année précédente dans le contexte de la crise pandémique. Les calculs réalisés par Bank Al-Maghrib, sur la base des données d’un échantillon de 69.000 entreprises non financières privées, ont fait ressortir une baisse quasi généralisée, bien que les niveaux demeuraient globalement supérieurs aux délais réglementaires.
Lire aussi : Jouahri remet au Roi le rapport annuel 2022 de Bank Al-Maghrib
Ainsi, 55% des entreprises, au lieu de 51% en 2020, ont été payées dans les délais réglementaires de 60 jours. Les améliorations les plus notables ont été enregistrées dans les activités de transport et entreposage avec des diminutions du délai moyen de 24 jours pour les grandes entreprises (GE) et de 16 jours pour les petites et moyennes entreprises (PME). En revanche, dans le secteur de la construction, les délais se sont allongés de 32 jours pour les GE et de 17 jours pour les très petites entreprises (TPE).
Le rappel à l’ordre de Nadia Fettah Alaoui
Dans une circulaire, datée du 25 juillet, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui rappelle aux directeurs généraux et aux gestionnaires d’administrations publiques l’importance de se conformer à la loi sur les délais de paiement et de prendre les mesures nécessaires pour éviter les sanctions, rapporte le quotidien Les Inspirations Éco dans son édition du lundi 31 juillet.
«Des écarts importants persistent entre les différents EEP, comme le montrent les déclarations des dix établissements et entreprises publics ayant les délais de paiement les plus longs. À cette dizaine de mauvais élèves s’ajoute une quarantaine de structures publiques qui ne répondent pas aux réclamations des fournisseurs sur la plateforme Ajal», déplore la tutelle. Sans compter les 26 EEP qui n’ont pas enregistré leurs délais de paiement sur la plateforme Massar.
La circulaire du département de Fettah Alaoui appelle également les établissements publics à mettre en place des systèmes d’information pour suivre les paiements et les échéances de facturation afin d’identifier les factures impayées et les traiter en temps opportun. «Elle les exhorte aussi à fournir les données et les analyses nécessaires pour prendre des décisions en matière d’amélioration des délais de paiement et de gestion de trésorerie», précise le média.
Enfin, elle encourage les entreprises à adopter des pratiques de dématérialisation des factures pour faciliter leur gestion et leur suivi, tout en rappelant que les entreprises qui ne disposent pas de plateformes électroniques peuvent utiliser le site «Ajal» pour déposer leurs factures.
La loi en vigueur depuis le 1ᵉʳ juillet
La loi 69.21, publiée au Bulletin officiel (BO) le 15 juin dernier, est appliquée depuis un mois aux entreprises du secteur privé, opérant dans n’importe quel secteur d’activité, ayant un chiffre d’affaires hors taxe supérieur à 50 millions de dirhams (MDH) ainsi que les entreprises publiques à caractère marchand dès lors qu’il y a transaction commerciale. Les entreprises dont le chiffre d’affaires varie entre 10 et 50 MDH seront concernées dès janvier 2024, tandis que celles dont le chiffre d’affaires est compris entre 2 et 10 MDH, le seront l’année suivante.
Lire aussi : 20 entreprises marocaines génèrent plus d’un milliard de dollars (McKinsey)
Car, en effet, cette loi repose sur le principe de progressivité, en tenant compte de la taille des entreprises. Un principe qui permet «aux petites entreprises de bénéficier des mises à jour des grandes entreprises pour améliorer leur trésorerie», indiquait à Médias 24, Youssef Alaoui, président du comité ad hoc des délais de paiement au sein de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Cela permet de prendre en considération les capacités financières des différentes sociétés et d’éviter d’imposer des exigences trop lourdes aux petites entreprises qui auraient du mal à respecter les délais de paiement.
Par ailleurs, soulignait l’intervenant, cette loi a été conçue «de sorte qu’elle soit applicable, contrairement à la précédente réglementation». Depuis le 1ᵉʳ juillet, chaque entreprise concernée par la loi, doit déclarer ses propres délais de paiement, «évitant ainsi la double peine pour les entreprises et les risques associés à la dénonciation de leurs clients en retard», précisait Youssef Alaoui. Cette mesure vise à instaurer une gestion plus efficace des flux financiers entre les entreprises et à lutter contre les retards de paiement qui peuvent avoir un impact néfaste sur l’économie du pays.
Lire aussi : Baromètre des entreprises : regain d’optimisme et préoccupation accrue
En cas de non-respect des délais de paiement, des sanctions financières sont prévues par la loi et se divisent en deux catégories. Une amende, équivalente au taux directeur de la banque centrale, maintenu à 3%, pour le premier mois de retard et une majoration de 0,85% pour chaque mois ou fraction de mois supplémentaire, seront imposées sur le montant impayé dans les délais impartis. Cette amende devra être versée au Trésor et est exigible lors de la déclaration trimestrielle. La seconde catégorie de sanctions vise à assurer la conformité des déclarations fiscales produites par les opérateurs économiques et à sanctionner tout comportement dilatoire.
Mohamed Belkhayat, expert-comptable et commissaire aux comptes, encourage dans les colonnes de Challenge les entreprises à commencer dès maintenant à suivre de près les délais de paiement et à régler les factures arrivées à échéance pour éviter les amendes. Il souligne «l’importance de rester informé de la mise en œuvre de la loi à travers la plateforme SIMPL de la DGI, ainsi que de se familiariser avec son guide d’utilisation». Il mentionne également «l’attente d’une directive de l’administration fiscale concernant la mise en place des amendes, bien que celles-ci ne soient pas prévues explicitement dans le Code général des impôts (CGI) version 2023».
Al Haouz : +16% de nuitées à fin octobre 2024
Économie - Les EHTC de la province d’Al Haouz ont connu une augmentation notable de leur activité au cours des dix premiers mois de l’année 2024.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024HCP : une croissance record en 2023, mais des défis à relever
Économie - Le Revenu national brut disponible (RNBD) a enregistré une augmentation de 9,7% pour s’établir à 1.575,6 MMDH en 2023, selon HCP.
Mbaye Gueye - 9 décembre 2024AMMC : dépôt d’un projet d’OPA obligatoire sur les actions « Eqdom »
Économie - Les sociétés Saham Finances, Société Générale Marocaine de Banques et Investima ont décidé auprès du l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) un projet d’offre publique d’achat (OPA) obligatoire visant les actions « Eqdom ».
Mbaye Gueye - 9 décembre 2024Crypto-monnaies : Nadia Fettah plaide pour une régulation
Économie - Les crypto-monnaies pourraient devenir un levier essentiel pour renforcer l’inclusion financière au Maroc, a affirmé Nadia Fettah, lors de l'AFIS 2024.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024RAM : reprise des vols directs entre Casablanca et Sao Paulo
Économie - Après cinq ans d’interruption, Royal Air Maroc (RAM) a repris ses vols directs entre Casablanca et Sao Paulo.
Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024Casablanca accueille l’Africa Financial Summit 2024
Économie - Casablanca accueille depuis ce lundi les travaux de l'Africa Financial Summit, un événement phare du secteur financier africain.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce
Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.
Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024Nadia Fettah présente une vision ambitieuse pour la finance en Afrique
Économie - À l’occasion du AFIS 2024 tenu à Casablanca, Nadia Fettah a esquissé une feuille de route pour faire de la finance un levier de développement durable en Afrique.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans
Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.
Mbaye Gueye - 7 décembre 2024Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?
Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.
Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024Un record historique pour le tourisme marocain
Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024COMADER : Rachid Benali élu président
Économie - La Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) a un nouveau président.
Hajar Toufik - 20 mars 2023De Lydec à la SRM : ce qui va vraiment changer pour les habitants de Casablanca-Settat
Économie - La gestion des services publics dans la région de Casablanca-Settat entre désormais dans une nouvelle ère.
Hajar Toufik - 2 octobre 2024Francfort : le Maroc engagé pour des partenariats économiques renforcés au forum « Africa Trade & Invest »
Économie - Le Forum annuel "Africa Trade & Invest meets Managing Risk" a ouvert ses portes à Francfort.
Farah Nadifi - 7 novembre 2024