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L’Observatoire des délais de paiement a publié, vendredi 14 octobre, son second rapport sur l’évolution des délais de paiement durant 2020-2021, notamment concernant le secteur privé.
D’après les observations et chiffres de Bank Al-Maghrib (BAM) qui a analysé l’évolution des délais de paiement des entreprises privées, il ressort une dégradation des pratiques de paiement durant l’exercice 2020 fortement marqué par les répercussions économiques de la crise liée à la pandémie de la Covid-19.
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Les délais de paiement atteignent des niveaux élevés
L’analyse des comportements de paiement des entreprises en 2020 fait état d’une dégradation, avec des délais de paiement fournisseurs moyens atteignant 123 jours d’achats (JA).
Du côté clients, la moyenne globale se situe autour de 193 jours de chiffre d’affaires (JCA), mettant en évidence l’ampleur des retards supportés par les entreprises.
Dans ces conditions, le niveau du solde commercial s’est inscrit en hausse, s’établissant à 89 jours de chiffre d’affaires.
Dépassement des délais réglementaires
L’analyse des ratios individuels des délais de paiement fournisseurs fait ressortir que la tranche d’entreprises qui règlent leurs factures dans les délais réglementaires de 60 jours a baissé en 2020, passant de 64% à seulement 59%. Cela reflète les difficultés rencontrées par ces entreprises pendant la crise sanitaire. En parallèle, celles qui payent leurs fournisseurs au-delà de 120j représentent désormais un peu plus du quart des entreprises étudiées, soit 26%, contre 24% en 2019 et 2018, et 21% en 2017.
Du côté clients, si la part des entreprises payées dans des délais inférieurs à 60j reste relativement stable au cours de ces quatre dernières années, autour de la moitié des entreprises, celle des entreprises qui attendent au-delà de 120 jours pour récupérer leurs créances n’a cessé d’augmenter. Elle est passée de 32% e 2017 à 34% en 2018 et 2019 et à 36% en 2020.
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En 2020, les TPE et autres catégories ont rencontré de nombreuses difficultés
L’examen des délais de paiement au titre de 2020 laisse indiquer que la Toute petite entreprise (TPE) reste la catégorie d’entreprises qui attend le plus avant de récupérer ses créances clients, avec une moyenne de 201 JCA, soit 68j de plus qu’en 2019. De même, les délais de paiement clients des PME (Petites et moyennes entreprises) ont progressé, d’une année à l’autre, de 37j pour atteindre 118 JCA et ceux des GE de 11j à 100 JCA.
Pour les délais fournisseurs, et contrairement aux années précédentes, où une certaine stabilité s’était affichée, l’exercice 2020 a connu une dégradation qui a touché les différentes catégories d’entreprises. Ils ont ainsi connu une hausse de 27j chez les TPE, de 24j chez les PME et de 21j pour les GE (Grandes entreprises), pour s’établir respectivement à 123 JA, à 126 JA et à 136 JA.
La dégradation observée en 2020, significative et généralisée
En termes d’évolution, la dégradation des pratiques de paiement fournisseurs se poursuit et se généralise dans la majorité des secteurs d’activité. La hausse la plus conséquente en 2020 a été observée au niveau du secteur de « la Restauration « , où la moyenne se situe autour de 107 JA, et dont la plupart des entreprises ont repoussé le règlement de leurs factures de plus d’un mois par rapport à 2019 (+37 jours).
Pour ce qui est des niveaux de délais les plus longs, ils ont été enregistrés dans le secteur des « Industries manufacturières » avec une moyenne de 165 JA, dans les « Activités de servies » à 150 JA et dans le « Commerce », Réparation d’automobile avec 143 JA, avec des hausses respectives de 28 et 26 jours.
Quant au secteur de la « Construction », les entreprises y opérant ont enregistré une moyenne de 78 JA, ayant maitrisé relativement leurs délais dans ce contexte de crise, avec une progression de 17 jours, soit l’évolution la mois prononcée de tous les secteurs.
Appel à sauver la situation des TPE
Dans un communiqué publié à l’occasion du discours royal prononcé à l’ouverture de la première session de la deuxième année législative, Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des TPE/PME, a affirmé que «la situation des TPE au Maroc est très grave après deux années de crise causée par la Covid-19. À cette dernière s’ajoute la crise de l’inflation».
«Les prix des matières premières ont parfois doublé et triplé sans parler des prix du carburant qui devient un vrai obstacle aux TPE. Malheureusement, le gouvernement n’a rien fait pour accompagner ces millions de TPE ce qui entraine des centaines de milliers des TPE qui sont menacées de faillites et par la suite des centaines de milliers de postes d’emplois qui vont disparaître», a-t-il déploré.
El Fergui a ainsi appelé le gouvernement et le patronat à tenir compte que «plus de 95% de l’ensemble du secteur privé au Maroc est constitué des TPE qui sont délaissées et que le patronat ne représente plus tout le secteur privé».
«Si on veut créer des centaines de milliers de postes d’emplois pour les jeunes, doubler l’investissement privé par rapport au public et trouver des sources de financement aux différents programmes sociaux et de développement, il faut donner la voix aux TPE et les intégrer dans tous les programmes», a-t-il estimé.
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