Défense antiaérienne, «la priorité» de Kiev après une série de frappes russes massives
Le centre-ville de Kamianske, dans la région de Dnipro, privé en partie d’électricité après que des missiles russes ont été tirés sur des infrastructures énergétiques, le 11 octobre 2022. © STRINGER / REUTERS
Les forces armées russes, qui ont récemment essuyé de nombreux revers militaires, poursuivent leurs tirs de moindre ampleur. «Depuis ce matin [ndlr. mardi], 28 missiles ennemis ont été lancés, dont 20 ont été abattus. Plus de 15 drones, principalement des drones d’attaque iraniens. Quasiment tous ont été abattus», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’état-major ukrainien a signalé des frappes aériennes, de missiles de croisière et de lance-roquettes multiples russes sur plus d’une vingtaine de villes et villages dans tout le pays. La veille déjà, des bombardements russes d’une ampleur inégalée depuis des mois avaient touché Kiev et d’autres villes d’Ukraine, faisant au moins 19 morts et 105 blessés.
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Dans son dernier bulletin d’information, le ministère britannique de la Défense affirme que «60 % [ndlr., des drones Shahed-136, fabriqués par l’Iran et qui ont été lancés par la Russie le 10 octobre] ont été détruits dans les airs». Londres explique qu’«il y a une possibilité réaliste que la Russie ait obtenu un certain succès en attaquant avec plusieurs drones en même temps. Malgré une autonomie annoncée de 2 500 kilomètres, le Shahed-136 n’a qu’une petite charge utile explosive. Il est peu probable qu’il remplisse de manière satisfaisante la fonction de frappe en profondeur pour laquelle la Russie aspirait probablement à l’utiliser».
En seulement deux jours, les frappes de missiles effectuées par la Russie ont touché près de 30 % des infrastructures énergétiques d’Ukraine, a déclaré tard mardi soir le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galushchenko, dans un entretien accordé à CNN. Les Russes «se fichent de tous les accords et conventions internationaux», a-t-il estimé. Les autorités de Kiev ont appelé mardi les Ukrainiens à ne pas utiliser leurs appareils électroménagers afin de réduire la consommation globale d’électricité alors que des millions d’habitants sont confrontés à des coupures de courant après ces attaques russes contre le réseau électrique, d’une ampleur sans précédent depuis le début de l’offensive russe fin février dernier.
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Toutefois, Kiev a annoncé, ce mercredi matin, la reprise aux forces russes de cinq localités de la région méridionale de Kherson, où l’Ukraine mène une contre-offensive, faisant reculer les troupes russes dans la région. «Les forces armées de l’Ukraine ont libéré cinq localités de plus dans le raïon de Beryslav, dans l’oblast de Kherson : Novovassylivka, Novohryhorivka, Nova Kamianka, Tryfonivka, Tchervone», a détaillé la présidence ukrainienne. La région de Kherson est l’une des quatre régions d’Ukraine dont Moscou a revendiqué l’annexion, une décision dénoncée par Kiev et ses alliés occidentaux.
Ce mercredi à Bruxelles, les alliés de Kiev se sont réunis pour renforcer sa défense antiaérienne, «la priorité» après cette série de frappes russes massives. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait la veille déclaré espérer «des progrès de nos partenaires sur la question des défenses antiaériennes et antimissiles». À son arrivée au siège de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, a résumé laconiquement l’ordre du jour : «Systèmes de défense antiaérienne».
A new era of air defence has begun in 🇺🇦. IRIS-Ts from 🇩🇪 are already here. 🇺🇸 NASAMS are coming. This is only the beginning. And we need more. No doubt that russia is a terrorist state.
There is a moral imperative to protect the sky over 🇺🇦 in order to save our people. pic.twitter.com/jvbXUwDjc8— Oleksii Reznikov (@oleksiireznikov) October 11, 2022
La fourniture de systèmes de défense anti-aérienne à Kiev est « la priorité » pour les Alliés, car les Ukrainiens en ont «un besoin urgent» pour faire face aux bombardements de la Russie, a affirmé au début de la réunion des ministres de la Défense de l’Alliance le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Et de souligner «certains Alliés ont fourni de tels systèmes de défense. Mais les Ukrainiens ont besoin de plus. Ils ont besoin de différents types de défense aérienne, à courte portée, à longue portée, de systèmes contre les missiles balistiques, les missiles de croisière, les drones. Différents systèmes pour différentes tâches».
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L’autre priorité de cette réunion était «la reconstitution des stocks d’armements et de munitions des pays de l’Alliance», car ils «se sont réduits» avec les livraisons à l’Ukraine, a averti Jens Stoltenberg. «Nous avons besoin de les reconstituer pour assurer notre défense et pouvoir continuer à soutenir l’Ukraine», a-t-il expliqué. Le soutien à l’Ukraine sera également discuté mercredi soir lors du dîner de travail des ministres des 30 pays de l’Alliance et «des annonces sont attendues», a assuré le représentant d’un pays membre.
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