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Décompensation du gaz butane : le gouvernement passe à l’action

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C’était prévu. Le gouvernement a lancé la première phase de la décompensation des subventions sur les produits de première nécessité. Dès aujourd’hui, le prix du gaz butane augmente, marquant le début d’une série de hausses annuelles jusqu’en 2026. L’objectif est de réduire progressivement la charge financière de l’État tout en optimisant l’utilisation des ressources publiques. Les détails.

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C’est décidé depuis plusieurs mois : le gouvernement Akhannouch a opté pour une suppression progressive des subventions des produits de première nécessité, tels que le gaz butane, le blé tendre et le sucre. Cette décision s’inscrit dans une volonté de réformer en profondeur le système de soutien économique du pays, visant à réduire la charge financière qui pèse sur les finances publiques. En allégeant progressivement ces subventions, l’exécutif espère rediriger les ressources ainsi économisées vers des programmes d’aide sociale plus ciblés et plus efficaces. Cela permettrait de mieux soutenir les ménages vulnérables, mais aussi de garantir une utilisation plus rationnelle des fonds publics.

Le gaz butane constitue la première étape de cette transition. Depuis ce lundi matin, les bonbonnes de gaz connaissent une hausse de prix, marquant le début d’une série d’augmentations annuelles prévues jusqu’en 2026. En procédant de manière graduelle, le gouvernement entend limiter l’impact immédiat sur les consommateurs tout en préparant le terrain pour une libéralisation progressive des tarifs.

Ce qui va changer

Cette subvention est partiellement levée à partir de ce lundi. Concrètement, le prix de la bonbonne de 3 kg augmentera de 2,5 DH, tandis que celui de la bouteille de 12 kg subira une hausse de 10 DH. Cette mesure vient compléter le schéma de financement du programme plus global des aides sociales directes. Ce dernier que le gouvernement a d’ailleurs mis en application depuis décembre 2023 et dont 3,6 millions de ménages ont déjà bénéficié mensuellement jusqu’à fin avril.

Basé sur le principe du ciblage direct et plus efficient des familles réellement dans le besoin grâce au Registre social unifié (RSU), le programme des aides directes est complété, par ailleurs, par d’autres dispositifs sociaux notamment la généralisation de la protection sociale (au profit de 4,2 millions de ménages), les aides au logement (pour 330.000 ménages) ou encore, plus récemment, la hausse générale des salaires dans le privé et le public découlant du dialogue social.

En mettant cette réforme, l’exécutif entend rendre le soutien social plus efficace et plus juste. La décompensation progressive des subventions, qui débute par le gaz butane, s’inscrit donc dans une démarche globale qui vise à optimiser les ressources publiques, tout en renforçant les mécanismes d’appui pour les ménages vulnérables.

Lire aussi : Compensation : une charge à rallonge

Une série d’augmentations annoncées

Cette hausse dans les prix des bonbonnes de gaz n’est que la première d’une série prévue par le gouvernement. En effet, le prix de la bonbonne de gaz butane connaîtra une augmentation annuelle de 10 DH jusqu’en 2026. Actuellement, la bonbonne coûte désormais 50 DH, mais ce montant augmentera progressivement chaque année pour atteindre 70 DH d’ici deux ans.

À l’heure actuelle, la différence entre le prix payé par le consommateur, soit 50 DH, et le prix réel, qui est d’environ 140 DH, continue à être supportée par l’État. Cela signifie que le gouvernement couvre encore 90 DH par bonbonne. Avec l’augmentation annuelle prévue, cette subvention sera réduite à 70 DH en 2026, laissant au consommateur la charge de payer une bonbonne de gaz à 70 DH.

Il est important de noter que cette première étape de décompensation contribuera à réaliser d’importantes économies. En prenant en considération les besoins de consommation annuels du Maroc en gaz butane en 2022, l’État pourrait économiser jusqu’à 2,27 milliards de DH cette année. Cette enveloppe devra, entre autres, servir à financer le grand chantier d’octroi d’aides directes aux populations les plus vulnérables, qui devra mobiliser 25 MMDH cette année et 40 MMDH annuellement à l’horizon 2026. Ce financement portera sur les deux volets de la généralisation de la protection sociale, incluant la couverture médicale et l’aide sociale directe.

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