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Le choc Raja-Ahly s’est soldé par un drame avant même le coup d’envoi. Samedi dernier, Nora, 29 ans, est décédée alors qu’elle tentait d’accéder au complexe Mohammed V pour partager sa passion et soutenir son équipe favorite, elle qui est habituée à suivre le Raja depuis les gradins.
Sa mort a entrainé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Si une enquête judiciaire a été ouverte pour «déterminer les circonstances de l’incident», des voix se sont élevées pour réclamer une enquête approfondie sur les défaillances dans l’organisation de cette affiche.
Que s’est-il vraiment passé ?
Il faut savoir que les incidents autour de cette affiche étaient prévisibles au regard des problèmes déjà connus de sécurisation des matchs à Donor, où à chaque occasion, des défaillances aussi bien dans l’exécution que dans la préparation de l’événement sont constatées.
Un chaos et c’est du déjà-vu. Les vidéos publiées sur les réseaux ou par certains médias montrent clairement que de très nombreux supporters tentent d’entrer dans un stade déjà plein. Des fans, dont beaucoup d’entre eux disposaient pourtant de leur billet pour y accéder. Les images de ce mouvement de foule ont fait le tour de la planète, suscitant de fortes critiques.
Il y avait aussi des images de certains [supporteurs], vraisemblablement sans billets, escaladant la clôture et passant devant les stadiers, mais la grande majorité est restée dans les files d’attente surpeuplées en vue des contrôleurs.
Pour revenir à ce qui s’est passé : la tension est montée quatre heures avant le coup d’envoi. Des foules immenses se sont formées aux abords du complexe alors que les portes étaient déjà fermées. Des milliers de fans se sont ainsi retrouvés bloqués, criant «ouvrez la porte». Et pour empêcher ceux qui tentaient d’investir les portes d’accès ou d’escalader les barrières, les forces de l’ordre étaient contraintes de réagir en utilisant les canons à eau afin de préserver la sécurité publique. La préfecture de police de Casablanca a d’ailleurs catégoriquement démenti les rumeurs mettant en cause les canons à eau dans le décès de Nora.
En effet, des milliers de personnes étaient munis de billets falsifiés ou dépourvus de billet pour assister à cette affiche. Une version confirmée par un membre de la commission d’organisation au sein du club casablancais et aussi par certains témoins qui étaient présents sur place et qui ont attesté de l’horreur qu’ils ont vécu ce jour-là.
Casa Events face à ses responsabilités
Une chose est sûre. Le grand problème vient de l’organisation de Casablanca Events et Animation, qui s’occupe de tout événement au sein de l’enceinte. D’abord, parce que c’est l’organisateur et aussi parce qu’il n’a pas pris les bonnes mesures pour assurer la sécurité : mauvais pré-filtrage, manque d’effectif, mauvaise gestion des flux de personnes…Il s’agit du «mal racine» des dysfonctionnements aux alentours du stade et pourtant, la société continue de reproduire les mêmes schémas d’organisation qui ont déjà échoué dans le passé.
Encore une fois, la société dirigée par Mohamed Jouahri est pointée du doigt et elle était appelée à s’expliquer sur ces incidents, mais, hélas, silence radio.
Une prise de parole de son directeur général Mohamed Jouahri était jugée nécessaire, étant donné que les incidents se répètent et entrainent un sérieux doute dans la capacité de Casa Events à organiser de grands événements.
Incapable de s’exprimer publiquement, Mohamed Jouahri doit le faire à la mairie où il a été convoqué pour faire son autocritique et analyser les dysfonctionnements observés sur tous les plans. Des réunions de crise sont d’ailleurs organisées depuis lundi pour se pencher sur cet épineux dossier de la gestion de Donor.
De ce match Raja-Ahly, il ne reste donc que les scènes de chaos et les images de Nora qui nous a quittés très jeune. Paix à son âme !
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