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Le 1er octobre 2024 marque un tourant majeur pour la région de Casablanca-Settat. Après plusieurs décennies sous la gestion de la société française Lydec, la gestion des services publics essentiels (eau potable, électricité, et assainissement liquide) est désormais confiée à la société régionale multiservices (SRM) Casablanca-Settat. Ce nouveau modèle de gestion, qui s’inscrit dans le cadre de la régionalisation avancée, entend offrir aux habitants de la région des services de meilleure qualité, tout en adoptant une approche plus locale et durable.
Cette initiative, portée par les autorités locales et le ministère de l’Intérieur, vise à doter la région d’une structure innovante, capable de répondre aux défis actuels en matière de services publics. La SRM Casa-Settat, première du genre au Maroc, se distingue par sa gouvernance régionale et son ambition de devenir un modèle de gestion pour d’autres régions du Royaume. La mise en place de cette entité est d’ailleurs perçue comme un levier pour améliorer les services de base, souvent critiqués sous l’ère Lydec.
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Ce qui va changer
Le transfert de la gestion des services publics de Lydec à la SRM Casablanca-Settat s’accompagne de nombreux changements concrets qui toucheront directement les habitants de la région. Parmi les premières transformations, les citoyens constateront une modification des factures d’eau, d’électricité et d’assainissement. Les logos et slogans apposés sur les véhicules de service, autrefois associés à Lydec, seront remplacés par l’identité visuelle de la SRM.
Mais au-delà de ces changements, c’est une toute nouvelle approche de gestion des services publics qui se met en place. En effet, la SRM repose sur un modèle de gouvernance régionale. Son capital, de 200 millions de DH (MDH), est réparti entre plusieurs acteurs locaux et nationaux. L’État détient 25% des actions, le Groupement des collectivités territoriales Casablanca-Settat en possède 40%, tandis que la Région de Casablanca-Settat et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) détiennent respectivement 10% et 25%. Ce schéma de participation permet d’assurer une gestion locale, en lien direct avec les besoins spécifiques de la région.
Autre changement : la durée de la gestion est désormais fixée à 30 ans, grâce à un contrat signé entre la SRM et le Groupement des collectivités territoriales Casablanca-Settat. Ce contrat de longue durée vise à garantir la stabilité nécessaire pour mener à bien les projets d’investissement et de réhabilitation des infrastructures. La gestion centralisée, couplée à une autonomie financière accrue, permettra à la SRM de mener des projets ambitieux tout en optimisant les coûts.
Les autorités locales ont également tenu à rassurer les citoyens quant à la continuité du service. La transition entre Lydec et la SRM se fera de manière fluide, sans interruption des services. Pour les employés de Lydec, la transition ne se traduira pas par des pertes d’emplois. Le ministère de l’Intérieur a veillé à ce que les droits des employés soient préservés, et ceux-ci continueront d’exercer leurs fonctions sous la nouvelle direction.
Les attentes et les objectifs
L’une des ambitions majeures de la SRM Casablanca-Settat est de relever les défis liés à la croissance démographique et à l’urbanisation rapide de la région. Avec une population dépassant les 7 millions d’habitants, répartie sur les préfectures de Casablanca et Mohammedia ainsi que sur sept provinces, la région connaît une demande croissante en services publics. Consciente de ces enjeux, la SRM s’est engagée dans un vaste programme d’investissement de 60 milliards de DH (MMDH) sur une période de 30 ans, de 2024 à 2054.
Ce programme vise à moderniser et à étendre les réseaux de distribution d’eau potable, d’électricité et d’assainissement liquide. Objectif : répondre aux besoins de la population tout en assurant une gestion durable des ressources naturelles. D’ailleurs, l’un des objectifs clés de la SRM est de réduire les disparités entre les zones urbaines bien desservies et les zones rurales souvent en retrait. Ce défi est au cœur de la stratégie de développement de la société, qui souhaite garantir un accès équitable aux services publics, quel que soit le lieu de résidence des citoyens.
La réhabilitation des infrastructures existantes est une autre priorité de la SRM. Les réseaux d’eau potable et d’assainissement, souvent vieillissants, nécessitent d’importantes mises à jour pour améliorer leur efficacité et leur résilience. De même, le réseau électrique sera renforcé pour garantir une alimentation stable et fiable, y compris dans les zones rurales isolées.
Sur le plan environnemental, la SRM place la durabilité au cœur de ses préoccupations. Avec la raréfaction des ressources en eau et les enjeux liés au changement climatique, la société mettra en œuvre des stratégies de gestion optimisée des ressources naturelles. Cela passe par des projets de récupération et de traitement des eaux usées, ainsi que par des initiatives de sensibilisation des citoyens à l’utilisation rationnelle des ressources. Le but est d’assurer la continuité du service, mais aussi de préserver ces ressources pour les générations futures.
Au-delà de ces investissements matériels, la SRM entend également améliorer la qualité de service. Les critiques récurrentes envers Lydec, en particulier concernant la lenteur des interventions et la gestion des infrastructures, ont suscité de fortes attentes de la part des citoyens. La nouvelle structure devra donc faire preuve de réactivité et de transparence dans sa gestion quotidienne, afin de regagner la confiance des habitants. Des mécanismes de contrôle et d’évaluation de la qualité des services seront mis en place pour s’assurer que les objectifs fixés sont atteints.
Enfin, la SRM Casa-Settat ne se limite pas à une simple gestion des infrastructures. La société souhaite aussi jouer un rôle clé dans le développement économique et social de la région. En investissant dans des projets d’envergure, elle entend créer de nouveaux emplois, notamment dans les secteurs de l’ingénierie et des travaux publics. De plus, la modernisation des services publics, en particulier dans les zones rurales, devrait permettre de réduire les inégalités territoriales et de stimuler le développement local.
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