Driss Benwahoud, alias Daz, artiste-peintre marocain © DR
Driss Benwahoud, alias Daz, ancien assureur devenu artiste-peintre, défend la liberté d’expression et dénonce les limites et les contraintes d’une vie conventionnelle à travers son art. Il a exposé ses œuvres à Paris, Casablanca, Marrakech ou encore Abu Dhabi. Et dans tous ces pays, il est resté fidèle à son identité et aux messages forts de ses toiles, tableaux et fresques. Daz affiche un goût prononcé pour le Pop Street-Art en mêlant graffiti, personnages emblématiques et sujets controversés, tout en utilisant sa propre technique de peinture en monochromie.
Le jeune artiste a bien voulu accorder à LeBrief.ma un petit moment pour parler de ses motivations, inspirations, messages et ses projets, dont la nouvelle fresque Blue Waters.
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LeBrief.ma : Qu’est-ce qui vous a motivé pour vous lancer dans le Pop Street-Art ?
Daz : Honnêtement, je pense que c’est plutôt cet art qui m’a choisi, et non le contraire. Ce que j’apprécie le plus dans le Pop Street-Art c’est qu’il n’a pas de limites et qu’il est libre. On ne peut pas vraiment le caser ou l’inscrire dans un genre spécifique ou académique. Il permet de s’exprimer librement et d’envoyer des messages assez fort sans contrarier ni agresser les gens.
LeBrief.ma : Quels sont les principaux messages que vous essayez de véhiculer à travers vos œuvres ?
Daz : Toutes mes créations défendent en particulier la liberté, sous toutes ses formes : être libre, se battre pour sa liberté de vivre ou de penser sans heurter qui que ce soit et dans le respect des autres. J’essaie d’encourager les gens à lâcher prise pour se défaire des contraintes et des moules qui les oppressent ainsi que d’oser la liberté, que ce soit au Maroc ou à l’étranger. À travers mes tableaux, je cherche à briser les notions conventionnelles et les étiquettes qui nous privent d’être nous même, de laisser libre cours à nos passions ainsi que d’assumer et d’être fiers de ce que nous sommes.
LeBrief.ma : D’assureur à artiste, comment s’est produite cette reconversion ?
Daz : Pour moi, la transition était magnifique. Elle était cependant brutale pour mon entourage et était truffée de jugements et de préjugés. Mais j’étais toujours sûr et confiant de mon choix, qui m’a permis de me réconcilier avec moi-même et de me dépasser un peu plus avec chaque nouveau projet.
LeBrief.ma : Pour la fresque « Blue waters » réalisée à Dar Bouzza, quelle a été l’inspiration derrière cette œuvre et quel est son message ?
Daz : Cette fresque murale est le fruit d’un travail collectif avec Simo Aouina, un artiste avec lequel j’ai précédemment fait une exposition à la galerie « Atelier 21 » à Casablanca. Nous avons travaillé en duo sur ce projet. Le personnage représenté dans cette fresque est une femme d’affaires, qui porte un costume et une cravate, et qui tourne le dos à la capitale économique. Elle fuit ainsi le stress et le cadre conventionnel de la ville blanche pour se réfugier dans le petit village qu’est Dar Bouazza, pour profiter de la mer. Le message de cette toile est qu’aujourd’hui le monde change. Qu’être chef d’entreprises, président-directeur général, cadre ou autre ne vous empêche pas de choisir de finir votre journée loin du rythme effréné de Casablanca ou n’importe quel ville ou espace stressants. Qu’aujourd’hui, on peut se faire plaisir, que ce soit en faisant du surf, du sport ou manger du bon poisson, etc.
LeBrief.ma : Pourquoi « Blue waters » ?
Daz : Parce que la fresque a été réalisée dans la résidence Blue Waters House du groupe Chaabane Immobilier. Les responsables de ce groupe m’ont laissé libre cours pour peindre sans imposer une thématique ou des caractéristiques particulières. D’ailleurs, je ne peux jamais travailler avec quelqu’un qui limite ma liberté d’expression.
LeBrief.ma : Pouvez-vous partager avec nous vos projets en cours ?
Daz : Je travaille actuellement avec une designer marocaine, Rita Benabbes Taarji. Nous allons créer une collection de vêtements, principalement des vestes, qui sera limitée et qui sera signée Berbertouch. C’est une marque qui existe depuis trois ans et qui se spécialise dans le prêt-à-porter et la décoration. Et tous ses produits sont réalisés par des artisans marocains. À travers ce genre de collaboration, j’essaie de promouvoir à la fois les talents des jeunes de notre Royaume, mais aussi de valoriser la richesse de notre culture.
LeBrief.ma : En tant qu’artiste qui se consacre à 100% à son art, quels conseils donneriez-vous aux jeunes talents en herbe ?
Daz : La première chose : ne jamais écouter les autres (rire). Ne jamais se laisser abattre par les « c’est trop difficile » et les « tu n’es pas le fils/la fille de telle famille », ce sont des commentaires et des critiques vides et absurdes. Il faut surtout apprendre à s’écouter soi-même, à se faire confiance et à suivre son instinct.
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