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«David face à Goliath»

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La nuit dernière, Gaza, déjà en décombres, a connu des raids israéliens encore plus intenses. Ces bombardements nocturnes ont porté le bilan des morts à 9.227, dont 3.826 enfants et 2.405 femmes. Du côté d’Israël, les forces de défense ont confirmé l’encerclement complet de la ville, et le début de la démolition des tunnels de Hamas. Et on en est qu’aux prémisses d’une guerre, dont l’ampleur est incertaine, surtout que le Hezbollah promet des attaques imminentes contre l’État hébreu, impliquant de fait un Liban déjà très fragilisé.

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La nuit dernière, les raids israéliens ont été tellement intenses que le ciel de Gaza en était éclairé. A date, le ministère gazaouie de la Santé fait état de 9.227 morts, dont 3.826 enfants et 2.405 femmes.

Le ciblage aveugle et les pertes civiles disproportionnées suscitent vivement les inquiétudes. 40% des victimes ont moins de 18 ans, cette frange représentant 47% de la population. Et 43% d’entre elles sont des femmes, alors que ce groupe constitue 49% de la population.

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En près de 25 jours, la guerre au Proche-Orient aura fait cinq fois plus d’enfants morts qu’en 563 jours de guerre en Ukraine. Et pour Israël, les experts des Nations unies «répètent une propagande faite par l’organisation terroriste Hamas», lorsqu’ils estiment que le peuple palestinien «court un grave risque de génocide».

GazaDésormais, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont «achevé l’encerclement de la ville de Gaza», une semaine après le début de son opération terrestre dans le territoire palestinien. Les ingénieurs militaires israéliens ont, eux, commencé à détruire les tunnels du Hamas dans la partie encerclée de la bande de Gaza, a rapporté jeudi le Times of Israel.

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Une centaine de tunnels, qui forment le vaste réseau communément appelé «Métro de Gaza», ont été détruits jusqu’à présent, sans compter ceux bombardés lors des frappes aériennes israéliennes.

Au grand bonheur de certains, au grand dam des Palestiniens.

Israël a commencé à renvoyer dans la bande de Gaza des milliers de travailleurs palestiniens qui se trouvaient sur son sol lorsque la guerre a éclaté. Ils sont décrits par l’Agence France-Presse (AFP) comme des «hommes exténués [arrivant] par petits groupes, hagards».

Quelque 18.500 Gazaouis bénéficiaient d’un permis de travail en Israël au moment du déclenchement de la guerre, selon le Cogat, l’organe du ministère de la défense israélien supervisant les activités civiles dans les territoires palestiniens, avant qu’Israël n’annule ces permis de travail, trois jours après l’attaque du Hamas.

Un de ces travailleurs a déclaré que «la police est rentrée chez nous et nous a emmenés», quelques jours après le début de la guerre. «Ils nous ont mis dans un camp qui ne serait même pas assez décent pour des animaux (…). Ils nous ont torturés avec de l’électricité, ils ont lancé des chiens sur nous», assure-t-il à l’AFP.

L’ONU se dit «profondément inquiète» de ces retours forcés dans le territoire palestinien sous les bombes israéliennes.

«End game» ?

Et ce vendredi 3 novembre, l’ultimatum lancé par le chef du parti chiite Hezbollah, Cheikh Hassan Nasrallah, exigeant la fin immédiate des opérations militaires israéliennes à Gaza, est arrivé à échéance. Selon des sources diplomatiques, Cheikh Nasrallah a transmis un message sévère selon lequel, si les États-Unis ne répondent pas à cette demande, il annoncera une «mobilisation générale des unités chiites pour la guerre contre Israël» lors de son discours télévisé aujourd’hui-même.

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Ce discours intervient un jour après l’escalade la plus significative des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes à la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre – et le même jour que la visite en Israël du plus haut diplomate américain.

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis une réponse d’une ampleur «inimaginable» si le Hezbollah ouvrait un deuxième front dans le conflit. Et les États-Unis, qui auraient exhorté Israël à ne pas lancer une attaque à grande échelle contre le groupe, ont envoyé deux porte-avions en Méditerranée orientale pour empêcher la propagation du conflit, rapporte la BBC.

«David face à Goliath»

Une foule de milliers de personnes suivent en direct le discours de Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, prononcé depuis un lieu non identifié. © AP

Une guerre à grande échelle serait désastreuse pour le Liban, et elle ne bénéficie que de peu de soutien public en dehors des partisans du Hezbollah. Le pays souffre de plusieurs années de crise économique et l’impasse politique l’a laissé sans gouvernement fonctionnant correctement. Et beaucoup au Liban se souviennent encore de la guerre dévastatrice d’un mois que le Hezbollah a menée contre Israël en 2006, et craignent que le groupe n’entraîne le pays dans un autre conflit.

Et ce vendredi, dans un discours plus ou moins ambigu, le secrétaire général du Hezbollah, reconnaissant les actions menées par le groupe depuis que la guerre a éclaté, a déclaré : «Certains nous disent naïvement d’entrer en guerre en force. Mais ce qui se fait actuellement est très important, croyez-moi».

Avant de nuance : «Ce que nous avons fait ne suffira pas et la situation ne fera qu’empirer». Pour Nasrallah, «la victoire dans la bande de Gaza est dans l’intérêt national de la Syrie, de l’Égypte et de tous les autres pays (régions). Mais l’important est que la victoire dans la bande de Gaza est dans l’intérêt national du Liban».

Faisant porter l’entière responsabilité de cette guerre aux États-Unis, Israël pour Nasrallah n’étant qu’un simple outil, le chef du Hezbollah a affirmé que «la guerre dans la bande de Gaza n’est pas une simple bataille. Il s’agit d’une guerre historique et il n’y en aura plus après».

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Si le leader chiite n’a, pour le moment, pas entièrement déclaré la guerre, il a assuré que les combats à la frontière israélo-libanaise «ne seraient pas limités» à l’échelle observée jusqu’à présent. Les opérations du Hezbollah vont s’intensifier «de jour en jour», a-t-il dit. Nasrallah a, toutefois, averti que la perspective d’une «guerre totale est réaliste», soulignant que «toutes les options» étaient sur la table concernant le front libanais avec Israël. «Nous disons à l’ennemi qui peut songer à attaquer le Liban ou à mener une opération préventive que ce serait la plus grande bêtise de son existence», a déclaré Hassan Nasrallah.

L’histoire à écrire sera peut-être à l’opposé de celle racontée par la mythologie. Car après des décennies à être occultés, les Palestiniens méritent désormais d’être reconnus. Les Israéliens, aussi. Tous deux, dans l’humanité, dans la dignité et surtout jusqu’à la fin des temps. Il en va de notre responsabilité à tous.

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