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L’affaire a débuté quand des femmes ont découvert leurs photos intimes sur Telebox, un service de stockage en ligne, via des liens partagés sur Telegram dans des groupes privés spécialisés dans la diffusion de contenus compromettants. Sur ces images, des personnes de nationalité marocaine, algérienne ou du Moyen-Orient, dont l’intimité a été bafouée, parfois sans leur consentement, via des moyens technologiques intrusifs. Face à cette situation, une des victimes a pris contact avec Amine Raghib, spécialiste en informatique et qui dirige un cabinet de consulting en cybersécurité basé à Marrakech. Il est également influenceur. Suivi par plus de 4 millions de followers sur YouTube.
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Découverte de liens Telebox par Amine Raghib
Le 6 février dernier, Amine Raghib a captivé l’attention du public lors d’une diffusion en direct, au cours de laquelle il a révélé la découverte de deux liens Telebox. Ces liens donnaient accès à une myriade de dossiers méticuleusement organisés, régulièrement mis à jour par deux utilisateurs. La révélation a suscité un vif intérêt, la vidéo de Raghib ayant depuis accumulé près de 2 millions de vues. Toutefois, les liens en question ont été désactivés, mettant fin à la possibilité de consulter directement les données exposées lors de ce live.
L’investigation du spécialiste a rapidement dévoilé que ces informations n’étaient pas le fruit d’un piratage direct de SnapChat, mais plutôt issues de comptes individuels compromis, notamment sur Instagram. Les dossiers révélaient une variété de contenus, allant de personnes filmées à leur insu à des travailleuses du sexe capturées durant des séquences privées. De plus, des enregistrements provenant de caméras de surveillance clandestines complétaient ce sombre tableau, certains datant d’août 2023, a révélé Amine Raghib durant son live.
Contrairement à ce que certains pourraient penser, les applications victimes de telles intrusions ne communiquent pas systématiquement sur ces incidents, laissant les utilisateurs dans l’ignorance des risques encourus. L’analyse des fichiers a montré que la majorité des données étaient récentes, datés de l’année 2023, contredisant l’hypothèse selon laquelle il s’agirait de vieilles images simplement regroupées, a précisé Raghib. Ces révélations soulèvent de graves questions quant à la diffamation et à l’atteinte à la vie privée.
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Mobilisation de l’ATEC
Face à ce scandale, l’Association Tahadi pour l’Égalité et la Citoyenneté (ATEC) se mobilise. Avec sa nouvelle initiative intitulée «Tu n’es pas seule !», l’ATEC entend offrir un soutien aux victimes et a exprimé sa profonde indignation, soulignant que cet incident soulève de graves questions sur la violence numérique à l’encontre des femmes et l’atteinte à la vie privée sur les plateformes en ligne. L’association rappelle l’importance fondamentale du respect de la vie privée, un principe ancré dans la Constitution et affirmé par divers accords internationaux auxquels le Maroc fait partie.
L’ATEC met également en avant l’arsenal juridique développé par le Maroc pour combattre la violence en ligne et protéger les femmes des abus. Parmi les textes législatifs cités, la loi 103.13 contre les violences faites aux femmes, la loi 27.14 contre la traite des êtres humains et la loi n° 09.08 relative à la protection des données personnelles. Ces mesures légales témoignent de l’engagement du Royaume dans la lutte contre la cyber-violence et l’exploitation en ligne.
La directrice de l’ATEC, Bouchra Abdou, exprime une profonde inquiétude face à l’ampleur des dommages causés par ces actes illicites, qui menacent gravement le bien-être physique et psychologique des victimes, majoritairement des femmes et des jeunes filles. Elle met en garde contre le risque de conséquences irréversibles, telles que le suicide, résultant du désespoir et de la détresse extrême vécus par les personnes exposées malgré elles.
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Soutien aux victimes et appel à l’action
Pour contrer cette situation alarmante, l’ATEC se positionne en première ligne pour apporter une aide précieuse aux victimes de cette violation de la vie privée. Un service d’assistance téléphonique (0522995168) est disponible pour celles qui cherchent à se confier, à obtenir des orientations ou à bénéficier d’un soutien psychologique et juridique adapté à leur situation. L’association appelle également les médias à jouer un rôle dans la sensibilisation et le soutien des victimes, les encourageant à briser le silence et à poursuivre en justice leurs agresseurs.
Elle met en lumière la responsabilité individuelle et collective dans la non-diffusion de contenus obtenus de manière illégale, rappelant que de tels actes ne sont pas seulement répréhensibles d’un point de vue moral, mais aussi pénal. Elle insiste sur le rôle essentiel du soutien familial dans ces moments difficiles, invitant les proches des victimes à faire preuve de compréhension, d’empathie et à les inciter à engager des démarches légales pour faire valoir leurs droits.
Face à l’urgence de la situation, l’association adresse une demande formelle aux autorités judiciaires pour une enquête approfondie et efficace sur les incidents de cyber-violence, afin de traduire les coupables en justice. Parallèlement, l’ATEC interpelle le gouvernement sur la nécessité impérieuse d’adopter une législation plus stricte en matière de confidentialité sur les réseaux sociaux et les médias, pour renforcer la protection de la vie privée des citoyens et de prévenir de futures atteintes.
Sensibilisation, plaidoyer et soutien aux victimes sont cruciaux pour rompre le silence et assurer que chacun, quel que soit son genre ou son âge, puisse vivre sans violence ni discrimination dans le monde numérique et au-delà.
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