Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Ce n’est vraiment pas un temps à être agriculteur. Ces dernières années, ils ont été parmi les premières victimes des changements climatiques que connaissent le Maroc et le monde. Dans les régions du Sud, en particulier, des voix s’élèvent pour annoncer une culture quasi-nulle en pastèques et melons.
Ces doux fruits sucrés, qui accompagnent généralement nos étés, ne seront pas forcément au rendez-vous cette année. Ou en tout cas, moins nombreux… et plus chers.
Ahmed Bouljid, un exportateur de fruits divers, explique la situation sur le média espagnol, Fresh Plaza : «Nous assistons à une quasi-suspension de la campagne. Toutes les régions productrices de pastèques, de Souss, Al Haouz et El Kelaa des Sraghna jusqu’à Settat et Beni Mellal, connaissent des températures inhabituellement froides pour cette période de l’année, ce qui retarde le développement des melons et des pastèques». La sécheresse et les règles de délimitation (voir plus bas dans l’article) impacteront immanquablement les volumes, limitant fortement la production.
Lire aussi : Fraises marocaines : comment l’UE s’est prise à son propre jeu
Les premières récoltes de la région de Zagora sont déjà épuisées, révèle la même source. «Au début de la campagne, les exportations de pastèques de Zagora atteignaient environ 400 à 500 tonnes par jour, allant jusqu’à 1.000 tonnes lors des jours très actifs. À présent, les ports sont presque vides de pastèques».
Bouljid prévoit une reprise de la production dans quelques semaines, avec un pic attendu pour la deuxième semaine de juin.
Sur le plan administratif, les exportateurs s’adaptent bien aux nouvelles exigences d’exportation, malgré les difficultés rencontrées en début de campagne en raison de niveaux élevés de résidus de pesticides. Les autorités sanitaires marocaines ont imposé des conditions d’exportation plus strictes, mais les organismes comme l’ONSSA et Morocco Foodex ont apporté leur soutien pour garantir la qualité des pastèques et des melons marocains. Le processus d’exportation est désormais fluide, bien que rigoureux, assurant ainsi la satisfaction des exigences de qualité des marchés internationaux.
Une débâcle annoncée
Il faut dire que l’année avait déjà très mal démarré pour les agriculteurs, spécialisés dans le melon et la pastèque. Dans la région d’Agadir-Zagora, citée en exemple pour sa gestion des ressources hydriques, une décision radicale avait été prise en janvier 2024, pour limiter la culture des pastèques et des melons. Sous l’égide du gouverneur de la province, il a été décidé que la zone de culture de ces fruits ne dépasserait pas un hectare… maximum !
Pour garantir le respect strict de cette consigne, des commissions conjointes avaient été mises en place et dépêchées sur le terrain. Ces commissions ont alors procédé à la destruction de toute plantation dépassant la superficie autorisée.
Ainsi, des étendues de culture de pastèques ont été anéanties dans plusieurs communes de la province. Une intervention des autorités avait été nécessaire pour faire appliquer cette nouvelle règle aux agriculteurs récalcitrants. Les champs concernés ont été restaurés à leur état initial après le passage des pelleteuses.
Lire aussi : Campagne agricole 2023/24 : quelles solutions en temps de crise?
Cette décision n’est pas récente, car elle a été rendue publique en octobre 2022, régulant la culture de ces fruits sur l’ensemble du territoire provincial. Selon cette réglementation, la culture des pastèques et des melons est strictement limitée à un demi-hectare, voire un hectare dans certains cas, et est interdite dans les zones d’alimentation en eau potable.
Une commission locale avait également été mise en place pour surveiller la consommation d’eau à partir des compteurs installés sur les puits, évaluant les quantités d’eau utilisées pour l’irrigation et surveillant le niveau de la nappe phréatique. De plus, une liste des agriculteurs souhaitant cultiver ces fruits avait été dressée, permettant à la commission de s’assurer du respect des règles et de prendre des mesures disciplinaires en cas d’infraction.
2024 n’aura décidément pas été une bonne année pour ces fruits ronds…
Temps de lecture : 4 minutes
TGR : «Il est essentiel d’être agile afin de protéger nos entreprises et nos citoyens», Noureddine BensoudaLa seizième édition du Colloque international des Finances publiques, organisée par la Trésorerie générale du Royaume, se déroule les 1ᵉʳ et… |
Alstom décroche le contrat pour les rames de la LGV Kénitra à MarrakechLe constructeur ferroviaire français Alstom a été sélectionné pour fournir les rames automotrices de la future ligne à grande vitesse (LGV) … |
Agriculture : l’OCP dévoile une vision ambitieuse pour l’AfriqueLa sécurité alimentaire est un enjeu majeur du 21ᵉ siècle, particulièrement dans un contexte où les défis climatiques et démographiques se f… |
MAS 2024 : quelles stratégies pour l’aéronautique au Maroc ?Sous patronage royal, le MAS 2024 accueille cette année 200 exposants, 75 délégations officielles et des professionnels de plus de 20 pays p… |
PLF 2025 : bilan d’exécution des budgets des SEGMALe bilan d'exécution des budgets des Services de l'État gérés de manière autonome (SEGMA) pour les années 2022 et 2023 révèle des dynamiques… |
PLF 2025 : évolution de la performance portefeuille publicsLe rapport sur les établissements et entreprises publics a révélé que le chiffre d’affaires (CA) des établissements et entreprises Publics (… |
PLF 2025 : le foncier, un catalyseur d’investissement et de développement durableFace à la pression sur le foncier, l'État a lancé une stratégie pour valoriser ses terres. C’est ce qu’a révélé le rapport sur le foncier pu… |
PLF 2025 : évolution de la charge de la compensationLes subventions jouent un rôle crucial pour compenser les fluctuations des prix des produits de base. Ces subventions visent à préserver le … |