Image d'illustration. © DR
Face à l’actuelle crise hydrique, les autorités ont été contraintes d’adopter des mesures strictes pour optimiser l’usage de l’eau. De la limitation de certaines activités agricoles gourmandes en eau à la mise en place de campagnes de sensibilisation, le Maroc s’engage dans une lutte contre le gaspillage et pour la préservation de cette ressource vitale.
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La directive d’Abdelouafi Laftit
Abdelouafi Laftit, le ministre de l’Intérieur, a émis une directive aux walis et gouverneurs pour une mise en œuvre rigoureuse de la nouvelle circulaire visant à gérer la consommation d’eau. La première étape consiste à organiser des réunions mensuelles avec les opérateurs de distribution d’eau pour élaborer une cartographie détaillée de la consommation d’eau par quartier. Cette initiative permettra d’identifier les zones à forte consommation et de déployer des actions de sensibilisation, en collaboration avec des associations locales, pour promouvoir une utilisation rationnelle de l’eau.
En complément, le ministère préconise un contrôle du débit d’eau dans les quartiers les plus consommateurs, qui pourrait inclure des modulations de pression ou des coupures à certaines heures. La lutte contre les pertes d’eau est également un axe prioritaire, avec la nécessité pour les opérateurs de repérer et réparer les fuites dans leurs réseaux, tout en fournissant des rapports mensuels sur les volumes d’eau perdus.
La circulaire met aussi l’accent sur la répression des fraudes liées à l’utilisation de l’eau, notamment les raccordements illégaux et les détournements de canalisations, soulignant que le non-paiement des factures d’eau peut encourager ces abus. Parmi les mesures préconisées figurent des interdictions formelles sur certaines activités gourmandes en eau, comme l’arrosage des espaces verts et le nettoyage des voies publiques, ainsi que des restrictions sur le remplissage des piscines et la culture de plantes très consommatrices d’eau, en concertation avec le département de l’Agriculture.
Le document insiste sur la collaboration avec les services extérieurs des départements ministériels pour limiter l’impact du stress hydrique. Cela comprend la réactivation des comités régionaux de suivi du Programme national d’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation, l’accélération des projets en cours, le développement de programmes de recyclage des eaux usées, et la mise en place de solutions d’urgence comme l’approvisionnement en eau par camions-citernes.
Le ministre demande aussi un rapport mensuel détaillé sur les actions menées conformément à cette circulaire, y compris une évaluation de la situation du stress hydrique.
Plan d’urgence pour l’approvisionnement en eau potable
Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a exposé, mercredi, les grandes lignes du plan d’action d’urgence des systèmes hydrauliques, présenté devant le roi Mohammed VI, lors de la séance de travail présidée par le Souverain le 16 janvier, consacrée à la problématique de l’eau. Pour l’été 2024, la majorité des villes et centres relevant de l’Office national d’électricité et d’eau potable (ONEE) bénéficieront d’un approvisionnement en eau potable normal, selon Nizar Baraka. Cependant, 45 villes et centres, représentant 6% du total et concernant 227.927 clients, connaîtront des exceptions. Actuellement, l’ONEE dessert 792 villes et centres, mais 40 d’entre eux, affectant 230.094 clients, font face à des perturbations dans la fourniture d’eau potable. Baraka a également évoqué les défis liés à l’extension de l’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales, principalement dus à la rareté des ressources hydriques souterraines, aux difficultés d’accès et aux problèmes fonciers affectant la construction d’infrastructures hydrauliques.
De son côté, Abderrahim El Hafidi, directeur de l’ONEE, a souligné l’importance de l’utilisation rationnelle de l’eau, considérant cela comme une responsabilité collective. Il a mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser les citoyens aux conséquences négatives d’une consommation excessive d’eau.
Enfin, il a fait remarquer que l’État absorbe les coûts liés au maintien des tarifs de l’eau, alors que le coût réel de production et de distribution de l’eau varie entre 15 et 20 DH par mètre cube, tandis que le tarif facturé au citoyen est d’environ 2,5 DH le mètre cube.
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Mesures strictes pour gérer la crise de l’eau
Face à cette crise, les autorités de diverses villes ont été contraintes d’adopter des mesures strictes pour gérer l’usage de l’eau, notamment en réponse à la diminution alarmante des réserves des barrages. Ces mesures s’appliquent à la consommation domestique, à l’irrigation, ainsi qu’à l’utilisation dans les hammams et les stations de lavage de véhicules.
À Safi, la Régie de distribution d’eau et d’électricité (RADEES) a annoncé des coupures nocturnes d’eau potable, allant de 21 heures à 7 heures du matin, touchant trois communes proches de la ville. Ces interruptions se dérouleront sur toute la semaine, à l’exception de jours spécifiques pour certaines communes.
À Berrechid, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a, en collaboration avec les autorités locales, opté pour une réduction du débit d’eau chaque nuit, de 23 heures à 6 heures 30. Parallèlement, à Tanger, une fermeture hebdomadaire de trois jours a été imposée aux hammams et aux stations de lavage de véhicules, tandis qu’à Béni Mellal, les horaires d’ouverture des hammams ont été exceptionnellement réduits.
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Interdictions agricoles et campagnes de sensibilisation dans tout le pays
En outre, le ministère de l’Intérieur a étendu la rationalisation au-delà de l’eau potable domestique, interdisant certaines pratiques agricoles à forte consommation d’eau. À Errachidia, les autorités ont commencé à appliquer une interdiction de la culture des pastèques dans toutes ses variétés, décision prise par le gouverneur et pouvant être étendue aux autres provinces de la région du Drâa-Tafilalet.
Dans la province de Tinghir, des mesures similaires ont été prises, incluant l’interdiction de la culture des pastèques (rouges et jaunes) pour la saison agricole 2023-2024, afin de rationaliser l’usage de l’eau d’irrigation. Cette décision fait suite à des années de sécheresse et à la diminution des précipitations dans la région.
Ces initiatives font écho à une décision gouvernementale prise en septembre 2022, visant à exclure les cultures hydriquement intensives, telles que les pastèques, des subventions d’État pour l’irrigation dans le sud du Maroc, dans le but de préserver les ressources en eau.
Les campagnes de sensibilisation jouent également un rôle crucial dans cette initiative. Les autorités, en collaboration avec les entreprises de distribution d’eau et les associations de la société civile, travaillent à sensibiliser les habitants à l’importance de l’économie d’eau. Ces campagnes ciblent à la fois les grandes consommations industrielles et domestiques, cherchant à instiller une culture de conservation de l’eau dans la communauté.
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Khadija Shaqi - 9 septembre 2022
Pour la crise d’eau.
A mon humble avis il faut interdire ou supprimer les nombreuses socueress qui commercialusent l’eau en bouteille.
Ce sont l’origine de cetre crise.