Covid-19 (image d'illustration) © DR
Trois ans après l’apparition des premiers cas du nouveau coronavirus à Wuhan, la Chine a mis fin, le 7 décembre dernier, à sa draconienne politique dite du «zéro covid». Une mesure qui a fortement affecté l’économie chinoise, la deuxième plus importante au monde.
Désormais, dans tout le pays, les personnes infectées et celles qui sont en contact étroit avec elles ne seront plus mises en quarantaine. Aucun test à grande échelle ne sera réalisé. La nouvelle politique vise d’ailleurs à se concentrer sur les groupes les plus vulnérables et à consacrer tous les efforts au traitement des patients dans un état grave. Avec cette levée des restrictions, les touristes chinois vont également à nouveau pouvoir quitter leur territoire. Conséquence : une explosion de cas de Covid-19 qui ne rassure pas de nombreux pays. Avec les restrictions en vigueur jusqu’ici, les chinois ont été plutôt épargnés par le virus, et c’est potentiellement plus d’un milliard de personne susceptibles d’être infectées pour la première fois, ce qui pourrait entraîner de nouvelles mutations.
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Une mesure très stricte du Maroc
Le Maroc a décidé l’interdiction d’entrée sur son territoire des voyageurs en provenance de Chine à partir du 3 janvier. Une décision prise samedi dernier, soit au lendemain de la rencontre de haut niveau entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les responsables chinois. Ces derniers ont été pointés du doigt pour le manque de partage de données en temps réel sur la situation épidémiologique. On leur a notamment reproché leur silence sur les données du séquençage génétique et de l’impact de la maladie : hospitalisations, admissions dans les unités de soins intensifs et décès.
My team met with #China representatives virtually to discuss the current surge in #COVID19 cases. @WHO again stressed the importance of transparency and regular sharing of data to formulate accurate risk assessments and to inform effective response. https://t.co/FmELvtApbT
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) December 30, 2022
Contacté par LeBrief, Tayeb Hamdi affirme que la décision du Maroc entre dans le cadre de sa politique de prévention et s’explique par le fait que le Royaume a tiré des leçons de cette pandémie.
«Il faut savoir que certains variants sont déjà présents au Maroc, alors que d’autres peuvent faire leur entrée depuis plusieurs pays, avec lesquels nous maintenons des vols quotidiens. Si le Maroc a fermé ses frontières avec les voyageurs venant de Chine, s’est surtout pour ne pas être surpris par un variant plus puissant. Le but est de réduire le risque face à un manque d’informations des autorités chinoises. C’est une décision anticipative avec quelques pertes limitées et calculées», explique-t-il.
Il s’agit, selon notre interlocuteur, d’une mesure qui s’avère indispensable pour garantir la surveillance et l’individualisation d’éventuels variants du virus dans le but de protéger la population. «Elle évitera au Maroc le risque d’avoir une situation incontrôlable, car les Marocains ne coopèrent pas et se font de moins en moins testés. Garder les frontières ouvertes avec la Chine fait craindre actuellement l’émergence d’un variant plus virulent, ce qui pourrait entraîner de nouvelles vagues épidémiques. Et puisque nous constatons une baisse importante du nombre de tests, il est donc difficile de surveiller la pandémie par le choix des tests, contrairement aux autres pays», précise l’expert.
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Quels pays imposent des restrictions ?
Une douzaine de pays ont décidé d’exiger de nouvelles régulations anti-Covid aux voyageurs en provenance de Chine. À partir du 5 janvier, les États-Unis requièrent à l’entrée du territoire un test Covid négatif réalisé obligatoirement 48 heures avant le départ de Chine ou bien un document prouvant que le passager a guéri du coronavirus dans les 90 jours précédents.
Le Royaume-Uni a aussi annoncé une mesure à partir de jeudi. Désormais, tous les passagers à destination d’un aéroport britannique doivent montrer un test négatif avant d’embarquer en Chine. En outre, le gouvernement britannique se réserve la possibilité de tester «un échantillon» de passagers à l’arrivée pour surveiller l’apparition de nouveaux variants.
En France, les passagers venant de Chine doivent présenter un test PCR ou antigénique négatif réalisé 48 heures avant leur vol. L’Italie, l’Espagne et le Canada ont également adopté une mesure similaire.
Pour sa part, Israël a décidé d’ordonner aux compagnies aériennes étrangères d’accepter des citoyens étrangers sur un vol de la Chine vers Israël, uniquement si ces derniers ont été testés à la Covid. Un centre de dépistage volontaire sera d’ailleurs mis en place pour les personnes revenant de Chine.
En Inde, un test négatif est exigé et il doit être réalisé 48 heures avant le départ de Chine et d’autres pays d’Asie. S’agissant de la Corée du Sud, elle demande aux voyageurs de fournir un test Covid négatif avant et après leur arrivée.
Enfin, le Japon, qui a déjà limité les vols en provenance de Chine, oblige les visiteurs d’être soumis à un test obligatoire à leur arrivée. Les personnes dont le test est positif seront placées en quarantaine pendant sept jours dans des établissements désignés.
Faut-il craindre le même scénario qu’en 2020 ?
Au vu la situation actuelle, rien n’empêche qu’un nouveau variant arrive. Mais sur ce point, Tayeb Hamdi se montre rassurant. D’après lui, cette probabilité est très faible.
«Je ne crois pas à l’émergence d’un « super-variant » qui échapperait complètement à la protection fournie par les anticorps et la vaccination, nous ramenant à la situation initiale de 2020. Il me semble très probable qu’un sous-variant vienne se greffer aux variants actuels», rassure-t-il.
Si actuellement le Maroc contrôle la situation épidémiologique, il existe pourtant d’autres armes pour lutter contre le virus et ses formes graves, notamment la vaccination et les gestes barrières. Dans ce contexte, il est donc recommandé de les respecter.
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