Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts a élaboré, dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030, un plan d’action pour mettre en place une assurance maladie obligatoire (AMO) pour les agriculteurs. Il comprend un volet juridique et technique, portant, respectivement, sur l’élaboration d’un décret d’application et sur la définition des catégories d’agriculteurs et la somme des contributions. Cette démarche a été adoptée en partenariat avec la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), Crédit Agricole du Maroc (CAM), l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), la Fédération des Chambres agricoles du Maroc (FECAM) et la Confédération marocaine de l’agriculture et de développement rural (COMADER).
«Dans chaque région, nous avons créé une division qui se charge du registre agricole et de la sécurité sociale. Tous les acteurs du secteur agricole sont concernés par la mise en œuvre de cette stratégie agricole Génération Green», avance le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki. De plus, la pérennisation de ce projet repose sur plusieurs aspects, notamment l’utilisation de la technologie digitale et les informations à travers les satellites.
Lire aussi : Sadiki : la couverture médicale est désormais généralisée à tous les agriculteurs marocains
Démarches, cotisations et remboursements : ce qu’il faut savoir
Dans un premier temps, 1,6 million d’agriculteurs bénéficieront de ce projet de généralisation de l’AMO. Leurs familles sont également concernées par cette couverture. Pour mettre en œuvre les engagements de l’État, un cadre juridique relatif à la couverture de santé et au système de retraite a été élaboré. Aussi, le gouvernement a promulgué la loi-cadre 09.21 relative à la protection sociale.
Pour ce faire, Crédit Agricole jouera le rôle d’intermédiaire entre les agriculteurs et la CNSS. Tarik Sijilmassi, président du groupe CAM, a expliqué qu’«une base de données de la banque sera exploitée afin de proposer aux agriculteurs, disposant de comptes professionnels, de créer un second compte personnel. Le premier compte, nommé « Hissab Al Ard » et identifié par le numéro RNA, servira aux prélèvements des cotisations à la source. Ainsi, l’agriculteur s’engagera à verser ses cotisations pour une période de trois ans. Concernant le second compte, appelé « Hssab Ad Dar » et identifié par le numéro de la CNIE, recevra les remboursements des indemnités de maladie et servira également à l’agriculteur pour épargner».
Par ailleurs, Mohamed Sadiki a dévoilé, lors du séminaire organisé, ce mercredi 25 mai 2022, par son département, les catégories d’agriculteurs ciblés par ce projet. Elles sont définies selon le revenu forfaitaire relatif au salaire minimum du secteur agricole. Pour les identifier, le département s’est basé sur les données statistiques générales de l’agriculture, notamment les revenus agricoles, les activités par zone agricole, les catégories des exploitations, etc. Conformément à ce barème, le montant fixé de la cotisation minimale est 117 DH par mois. En effet, cette cotisation concerne les agriculteurs qui ont un salaire inférieur au salaire minimum agricole garanti (SMAG). Selon les statistiques officielles dévoilées par le directeur général de la CNSS, Hassan Boubrik, ces individus représentent 46,81% du nombre total des inscrits, jusqu’à présent, à la CNSS. En revanche, la cotisation maximale peut atteindre 1.081 DH pour les agriculteurs ayant un salaire six fois le montant du SMAG.
Lire aussi : BAD : mobilisation de 1,5 milliard de dollars pour soutenir les agriculteurs en Afrique
AMO : que pense l’agriculteur ?
Pour la mise en place et la réussite de ce chantier, les partenaires veillent à ce que tous les paramètres soient clairs pour les populations rurales. Acteur essentiel et au cœur de ce chantier, l’agriculteur doit d’abord comprendre l’utilité de cette initiative pour pouvoir s’engager. Parmi les propositions des partenaires, la mise à disposition de centres de proximité dans chaque région afin d’accompagner les intéressés dans leurs démarches.
Pour avoir l’avis d’un concerné, la rédaction de LeBrief a contacté un agriculteur dans la région d’Aït Ayach à Midelt, qui préfère garder l’anonymat. Il nous explique que cette initiative «est extrêmement importante pour les populations du monde rural», en ajoutant que «les cotisations proposées sont raisonnables, parce qu’elles couvrent toute la famille. Certes, chez nous, les maladies sont moins courantes vu la qualité de l’alimentation et le travail quotidien que nous faisons. Nous faisons très attention à notre santé. Cependant, quand une personne tombe malade, généralement elle ne consulte pas un médecin ou bien elle se soigne très tard». La généralisation de l’AMO pourrait sauver plusieurs personnes parce qu’elles seront engagées à payer une somme mensuellement. Donc, il faut en profiter, souligne l’intervenant.
S’agissant du suivi des démarches, le monde rural aujourd’hui dispose d’internet et de « cyber- cafés ». L’agriculteur nous dit que «le gouvernement doit former ces gens à nous accompagner aussi, sans se rendre aux centres régionaux, qui sont souvent très loin pour les habitants».
Enfin, la généralisation de ce chantier reste quand même très importante. L’agriculture représente un levier économique important pour le pays. Ainsi, l’assurance maladie et l’accès aux soins sont une condition sine qua non pour que les agriculteurs soient protégés et profitent d’une meilleure qualité de vie.
Temps de lecture : 6 minutes
RPM 2024 : IA et photographie, révolution ou menace ?L’intelligence artificielle (IA) transforme de nombreux secteurs et la photographie n’échappe pas à cette révolution. Les technologies basée… |
Urbanisation végétale des villes : quelles solutions environnementales ?Sous l'impulsion des associations écologistes, les autorités de Casablanca annoncent la fin de la plantation anarchique de palmiers sur les … |
VTC au Maroc : vide juridique et risquesCette lacune expose les utilisateurs à des risques importants, notamment en matière de sécurité, tout en engendrant une concurrence déloyale… |
Crise des étudiants en médecine : où en est-on ?Depuis le début de l’année 2024, la crise des étudiants en médecine s’enlise, malgré les efforts de médiation et de réforme engagés par le m… |
Don d’organes au Maroc : des progrès encore insuffisantsÀ l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes et de la greffe, célébrée chaque année le 17 octobre, le Maroc se trouve à un carrefour… |
Droit de grève : le CNDH se prononce sur le principe de «salaire contre travail»La ponction de salaire des grévistes est légale ! Avec cette position, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) s’est rangé du côté … |
Bilan climatique 2023 : une année record pour le MarocL’année 2023 a marqué un tournant pour le climat du Maroc. Selon le rapport officiel de la Direction générale de la météorologie (DGM), 2023… |
Jonattan Harroch : la chute d’un magnat du sport au MarocSamedi, Jonattan Harroch, fondateur du groupe Nation Sportive, a été arrêté dans un palace de Casablanca. L’homme d’affaires se trouvait en … |