Cour des comptes : le stress hydrique, un état d’urgence climatique et stratégique
Illustration stress hydrique au Maroc. DR
La Cour des comptes, dans son rapport annuel 2023-2024, dresse un état des lieux alarmant de la gestion des finances publiques et des grandes réformes stratégiques au Maroc. Avec 166 missions de contrôle, réalisées cette année et 4 thématiques majeures traitées concernant les réformes en cours, l’accent est mis sur des enjeux critiques, dont le stress hydrique. Parmi les chiffres révélateurs, 54,85 milliards de dirhams correspondent au montant global des condamnations prononcées dans les affaires de gestion. La question de l’eau, en particulier, se situe au cœur des priorités, car elle impacte directement les finances publiques et les besoins vitaux des citoyens.
Dans ce contexte marqué par une raréfaction croissante des ressources en eau et des retards structurels dans les projets hydriques, le Maroc est appelé à agir de toute urgence. Ce constat s’accompagne de recommandations concrètes pour optimiser la gestion hydrique, limiter les gaspillages et accélérer les projets d’infrastructures.
Une situation critique aggravée par des choix et des contraintes multiples
Le stress hydrique au Maroc est le résultat d’une combinaison de facteurs naturels et humains. Le rapport de la Cour des comptes met en avant plusieurs points clés :
Baisse drastique des ressources disponibles
Le Maroc disposait autrefois de plus de 2.500 m³ d’eau douce par habitant par an dans les années 1960. Ce chiffre est tombé à environ 620 m³ en 2023, bien en dessous du seuil de sécurité hydrique fixé à 1.000 m³. Cette raréfaction est due à :
– Changements climatiques : Réduction des précipitations et augmentation des sécheresses, qui touchent particulièrement les zones rurales.
– Surexploitation des nappes phréatiques : L’agriculture irriguée, qui consomme près de 87% des ressources en eau, reste très inefficace en l’absence de technologies modernes.
– Urbanisation galopante : La demande en eau potable explose dans les villes, où les infrastructures datées peinent à suivre.
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Des infrastructures déficientes et une gestion inefficace
La Cour des comptes pointe des déficiences majeures dans la gouvernance hydrique et dans les infrastructures de distribution. Les pertes dans les réseaux d’approvisionnement atteignent parfois 40%, privant ainsi le pays de millions de mètres cubes d’eau utilisable. De plus, les retards dans la mise en œuvre de projets stratégiques, comme les barrages ou les stations de dessalement, limitent la capacité du Maroc à sécuriser ses réserves d’eau.
Outre les effets sur la vie quotidienne, le stress hydrique représente un coût économique énorme. Les retards accumulés et les inefficacités dans la gestion des projets hydriques s’ajoutent aux autres 54,85 milliards de dirhams de condamnations financières relevées cette année par la Cour des comptes. Cette pression financière complique encore l’allocation des ressources nécessaires pour moderniser le secteur.
Les recommandations de la Cour des comptes : une feuille de route pour l’avenir
Face à cette situation alarmante, la Cour des comptes propose des solutions stratégiques, articulées autour de la gestion durable, de l’investissement et de la sensibilisation.
Modernisation des infrastructures et utilisation optimale des ressources
Le rapport appelle à :
– Réduire les pertes dans les réseaux d’eau potable grâce à des travaux de rénovation et à la maintenance régulière des infrastructures.
– Renforcer les capacités des barrages pour stocker efficacement l’eau malgré les variations climatiques et l’accumulation des sédiments.
– Généraliser les techniques modernes d’irrigation dans le secteur agricole, qui reste le principal consommateur d’eau.
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Accélération des projets de dessalement
La Cour recommande de multiplier les stations de dessalement d’eau de mer, notamment dans les régions côtières. Toutefois, ces installations doivent être couplées aux énergies renouvelables pour minimiser leur coût et leur impact environnemental.
Amélioration de la gouvernance
L’amélioration de la gouvernance passe par une meilleure coordination entre les différentes institutions et acteurs concernés. Le rapport insiste sur la nécessité d’un suivi rigoureux des politiques publiques en matière hydrique, à l’image des 4 thématiques majeures analysées dans le cadre des grandes réformes nationales.
Sensibilisation et éducation des citoyens
La Cour souligne enfin l’importance de l’éducation pour changer les comportements face à l’eau. Des campagnes de sensibilisation sont essentielles pour encourager une consommation responsable et durable.
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