Accueil / Politique

Cote de confiance : chute libre pour le gouvernement Akhannouch

Temps de lecture

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement © DR

L’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA) a récemment publié les conclusions d’une étude évaluant le degré de confiance des Marocains vis-à-vis de différentes institutions, qu’elles soient politiques, économiques ou collectives. L’objectif est de créer un espace de dialogue public autour de la confiance institutionnelle au Maroc et de proposer des orientations et des conseils aux responsables politiques pour la consolider.

Une récente étude, portant sur la confiance des Marocains vis-à-vis de leurs institutions, notamment du gouvernement Aziz Akhannouch, a été publiée. Initiée par l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA) dans le but de stimuler le dialogue public et fournir des recommandations stratégiques aux leaders politiques, cette analyse s’est basée sur des données recueillies entre novembre 2022 et février 2023. L’enquête a sollicité l’opinion de 2.000 personnes, dont la moitié sont des femmes.

Lire aussi : Gouvernement : les dossiers de la rentrée

Gouvernement Akhannouch : sa cote de confiance en forte baisse

Cette année, le baromètre de la confiance des Marocains dans leurs institutions élues montre une inquiétante dégringolade, particulièrement en ce qui concerne le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch.

D’après l’étude de MIPA, une comparaison avec l’année précédente met en exergue une chute de la confiance. Seulement 43% des sondés affirment avoir confiance en leur gouvernement en 2023, contre une impressionnante majorité de 69% en 2022. Cette baisse abrupte interpelle et suscite une série de questionnements concernant les facteurs qui ont conduit à un tel désenchantement parmi la population. En outre, la confiance dans les partis politiques et le Parlement est également en chute libre. Les chiffres révèlent une confiance respective de 33% et 42%.

Cependant, ce climat de méfiance généralisé ne semble pas toucher uniformément toutes les institutions. Contre toute attente, les entités élues au niveau local dérogent à cette tendance nationale. Ainsi, 62% des répondants se disent confiants envers les conseils municipaux de leurs régions. Cette résilience de la confiance à l’échelle locale pourrait traduire un sentiment d’efficacité perçue chez les acteurs de terrain, qui semblent mieux répondre aux attentes et préoccupations quotidiennes des citoyens.

Lire aussi : Cherté de vie : le citoyen marocain mis à rude épreuve

Les résultats de l’étude montrent également que les institutions non-élues jouissent d’un niveau de confiance plus élevé par rapport aux institutions élues. La police, l’armée et la gendarmerie sont les institutions qui bénéficient de la plus grande confiance des Marocains.

En examinant les chiffres, la confiance des participants vis-à-vis de la police s’élève à 87%, en baisse par rapport à 92% en 2022. Pour ce qui est des forces armées, elle est de 89%, en recul par rapport à 95% l’année antérieure. Et en ce qui concerne la gendarmerie, le taux de confiance est de 84%.

Quant au système judiciaire, il jouit également d’une forte confiance, bien que moindre comparée à celle envers la police et l’armée. Elle se situe à 72%, avec 37% des sondés exprimant une confiance totale et 35% une confiance modérée.

Au sein de l’exécutif, certains ministères se sont particulièrement distingués. En effet, deux départements tirent clairement leur épingle du jeu : le ministère de l’Intérieur et celui des Habous et des Affaires islamiques, qui affichent des taux de confiance impressionnants de 73% et 83%, respectivement.

Qui tient le cap ?

Le système éducatif montre des tendances intéressantes, selon l’étude. Si le secteur public jouit d’une confiance solide, avec 76% des répondants affirmant leur confiance, on observe néanmoins une légère baisse par rapport aux 80% de l’année précédente.

Mais la vraie surprise, et non des moindres, concerne le secteur privé. L’enquête montre une chute spectaculaire de la confiance, passant de 76% en 2022 à seulement 55% en 2023. Une situation qui pose de sérieuses questions et pousse à la réflexion sur les causes potentielles d’une telle descente en si peu de temps.

Lire aussi : Réforme du système éducatif : quel bilan ?

Dans le domaine de la santé, la confiance des citoyens est moindre comparativement au secteur de l’éducation. Alors que 49% font confiance à ce secteur, le volet privé bénéficie d’un niveau de confiance particulièrement élevé. Cependant, 49% des répondants manifestent des réserves. 35% n’accordent aucune confiance et 14% seulement une confiance limitée.

Quant au système bancaire, les résultats montrent que le niveau moyen de confiance s’établit à 58%. 30% ont pleinement confiance tandis que 28% ont une confiance modérée. Ces chiffres soulignent l’importance des mécanismes de surveillance du secteur, la formulation de politiques appropriées et l’obligation pour les banques d’opérer avec intégrité, transparence et responsabilité.

Enfin, les organisations de la société civile et les syndicats jouissent, pour leur part, d’un niveau de confiance moyen, affichant des taux respectivement de 58% et 44%.

Dernier articles
Les articles les plus lu

A Tanger, la régionalisation avancée en quête d’un nouveau souffle

Politique - À Tanger, les débats battent leur plein lors des Assises nationales de la régionalisation avancée.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Parc automobile : la Cour des comptes alerte sur une gestion inefficace et coûteuse

Politique - Dans son rapport annuel 2023-2024, la Cour des comptes pointe des dysfonctionnements majeurs dans la gestion du parc automobile marocain. Coûts élevés, mauvaise organisation et impact environnemental préoccupant nécessitent des réformes urgentes pour optimiser ce secteur vital.

Farah Nadifi - 20 décembre 2024

2e Assises nationales de la régionalisation avancée : le discours intégral du Roi

Politique - Voici le texte intégral du Message Royal, dont lecture a été donnée par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Le roi Mohammed VI appelle à l’élaboration d’une feuille de route pour la régionalisation avancée

Politique - Lors des 2e Assises nationales de la régionalisation avancée, le roi Mohammed VI a souligné la nécessité d’élaborer une feuille de route claire pour la prochaine étape de ce chantier stratégique.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Rencontre à Rabat : les femmes socialistes au cœur du changement mondial

Politique - Le siège de l’USFP à Rabat a accueilli une session importante du Conseil de l’Internationale socialiste des femmes.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Réformes majeures pour les agents pénitentiaires et l’administration

Politique - Le Conseil de gouvernement a approuvé le projet de décret n°2.24.1096 relatif au statut des agents de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Collectivités territoriales : des défis structurels pointés par la Cour des comptes

Politique - Le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes met en lumière les dysfonctionnements persistants dans la gestion des collectivités territoriales.

Farah Nadifi - 19 décembre 2024

Tanger va accueillir la deuxiéme édition des Assises nationales de la régionalisation avancée

Politique - La deuxième édition des Assises nationales de la régionalisation avancée, prévue les 20 et 21 décembre à Tanger, constitue une étape clé dans la mise en œuvre de cette réforme structurelle.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024
Voir plus

Ex-camarades du Roi : que sont-ils devenus ?

Politique - Ils s’appellent Fouad Ali El Himma, Mohamed Yassine Mansouri et Noureddine Bensouda. Ils font partie des ex-camarades du roi Mohammed VI pendant ses années de collège.

Hafid El Jaï - 22 mai 2022

Le Roi adresse un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle »

Politique - Le roi Mohammed VI a adressé un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle », organisé à Rabat

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Bourita reçoit le président de l’Assemblée nationale de la Mauritanie

Politique - Le Maroc et la Mauritanie confirment leur volonté de renforcer leurs relations, comme en témoigne la rencontre entre Bourita et Bemba Meguett.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

CDM 2030 : la BAD investit 650 M€ au Maroc

Politique - Le président de la BAD, a annoncé l’élaboration d’un projet de financement de 650M d’euros, destiné au développement des infrastructures ferroviaires et aéroportuaires du Royaume.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Les dessous de la carte

Dossier - Prononcé devant le Parlement du Maroc le 29 octobre, quels secrets, quelles promesses, quelle histoire se cache derrière le discours d'Emmanuel Macron ?

Sabrina El Faiz - 2 novembre 2024

PLF 2025 : des réformes pour un avenir social plus équitable

Politique - Le projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025 met en avant un ensemble de mesures visant à consolider l’État social.

Farah Nadifi - 22 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire