Quartier diplomatique de Laâyoune © DR
«Une trentaine de pays ont ouvert des consulats dans les provinces du Sud, marquant ainsi leur appui clair et net à l’intégrité territoriale du Royaume et à la marocanité du Sahara», rappelait le Souverain dans son dernier discours du 20 août. Le Chef de l’État avait par la même occasion remercié la Jordanie, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, Djibouti et les Comores, qui ont ouvert des consulats à Laâyoune et à Dakhla soulignant que 40% des États africains, relevant de cinq groupements régionaux, ont ouvert des consulats dans les deux villes du Sud du Maroc. Idem pour plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Il faut savoir que pour parvenir à l’ouverture de ce nombre impressionnant de représentations étrangères, le Royaume est dans certains cas obligé de payer la construction du consulat et de prendre en charge ses coûts de fonctionnement, surtout pour les pays les moins avancés.
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Un important maillage consulaire
Cette stratégie lancée en 2017 par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, juste après le retour du Maroc au sein de l’Union africaine (UA), a irrité au plus haut point le Polisario et son parrain, l’Algérie. Le bal avait été ouvert par les pays africains, s’est poursuivi avec les pays arabes et s’est rapidement internationalisé. Si Alger dénonçait au début systématiquement l’inauguration d’un consulat à Laâyoune ou à Dakhla, la diplomatie algérienne s’en est abstenue par la suite à cause du nombre important de représentations étrangères ouvertes dans les provinces du Sud. Un maillage consulaire qui dépasse même celui de certaines grandes villes comme Tanger, Fès, Marrakech et Agadir. Début septembre, avant qu’il ne soit relevé de ses fonctions d’envoyé spécial du gouvernement algérien, Amar Belani, avait critiqué une dernière fois Nasser Bourita, le traitant de collectionneur de consulats. «Pour tout le reste, cette histoire de consulats fantômes, c’est en fait l’histoire bien remplie d’un immeuble bien vide et en viager», avait dit Belani. Mais les faits sont là, bien que la majorité des pays n’aient pas de ressortissants établis sur place et n’offre pas réellement de services consulaires, ils ont franchi le pas avec l’ouverture de consulat dans le Sud marocain. Une stratégie payante pour Bourita et qui scelle la reconnaissance de ces pays de la marocanité du Sahara.
Intérêt extra-politique
Mais il ne faut pas se tromper, l’ouverture de ces antennes diplomatiques est loin d’être symbolique. Des quartiers diplomatiques sont même sortis de terre dans les deux cités du Sud. À la porte du vaste marché africain, les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab ne manquent pas d’atouts pour devenir de futurs carrefours continentaux. De quoi exercer un attrait certain sur les investisseurs étrangers, mais aussi les milliers d’étudiants d’Afrique subsaharienne souhaitant poursuivre des études supérieures de qualité, de s’installer dans les deux villes où des établissements d’enseignement sont déjà opérationnels, à l’instar de la faculté de médecine à Laâyoune ou encore la cité des métiers et des compétences.
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À ce jour, Laâyoune abrite 12 consulats généraux alors que Dakhla en compte 15. Deux autres consulats doivent être inaugurés prochainement à Dakhla, celui du Tchad et celui du Guatemala. Bizarrement, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, ne mentionne pas le consulat américain à Dakhla. Pourtant, le 10 janvier 2021, l’ex-ambassadeur des USA, David T. Fischer, avait inauguré en compagnie du secrétaire d’État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, David Schenker, un consulat provisoire dans la perle du Sud.
Bourita l’a rappelé plusieurs fois : «La poursuite de l’ouverture de consulats généraux de pays amis et frères à Laâyoune et à Dakhla est le fruit de la sage politique africaine de Sa Majesté le Roi». Une stratégie qui porte ces fruits face aux soubresauts des changements de position sur la question du Sahara marocain au gré des élections dans certains pays. Le revirement opéré récemment par la Colombie et le Pérou viennent nous rappeler que concernant le dossier de l’intégrité territoriale du Royaume, les dés sont loin d’être jetés.
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