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À un jour de la dernière réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) au titre de cette année, le scénario d’une nouvelle hausse du taux directeur semble le plus probable. En effet, un consensus se dégage des diverses analyses en faveur d’un nouveau tour de vis monétaire de la Banque centrale.
Dans son flash pré-Conseil, CDG Capital Insight explique que «cette dernière session intervient dans un contexte, national et international, particulier, marqué notamment par les exigences de relance post-Covid19, les incertitudes qui entourent la reprise en 2023, ainsi que par la persistance des dérapages inflationnistes, alimentaires et non alimentaires laissant présager une durabilité de l’inflation pour le prochain exercice».
Ainsi, les investisseurs financiers prévoient une hausse du taux directeur de BAM de 50 points de base (pbs) à l’issue de la prochaine réunion du Conseil de la Banque, selon le dernier « report research strategy » d’Attijari Global Research. Un scénario que rejoignent d’autres économistes qui l’attribuent également à la nécessité de préserver l’épargne menacée par un niveau négatif des taux d’intérêt réels.
Il est à rappeler que BAM a décidé, le 27 septembre, de relever son taux directeur de 50 pbs à 2%, lors de sa troisième réunion de l’année 2022. Une décision qui vise à prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et à assurer les conditions d’un retour rapide à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.
Lire aussi : Conseil de BAM : faut-il s’attendre à une hausse du taux directeur ?
Dérapage à la hausse de l’inflation au Maroc
CDG Capital Insight, qui s’attend à une hausse de 50 pbs du taux directeur, relève l’existence d’un dérapage à la hausse de l’inflation au Maroc. Ce dérapage est passé à 8,1% en octobre 2022 contre 1,7% une année auparavant. Il est noté chez la quasi-majorité des pays à l’échelle internationale, particulièrement ceux dont le taux de dépendance aux importations en matières premières, en demi-produits et en énergie est élevé.
Cette envolée est due principalement à la forte hausse des prix des matières premières et énergétiques à l’échelle internationale et son incidence sur les coûts de production de l’industrie manufacturière locale et les biens de consommation importés. Elle est aussi causée par le choc d’offre sur l’alimentation en liaison avec la mauvaise campagne agricole 2021-2022, ainsi que par la transmission de la hausse des prix vers les biens non échangeables avec le reste du monde, en liaison avec la hausse du coût des intrants, notamment les matières premières et le coût du transport.
Face à ce contexte, l’économiste et spécialiste en politique de change, Omar Bakkou, soutient le scénario d’un relèvement du taux directeur. Le but est de juguler l’inflation et mettre fin à la politique d’activisme monétaire menée durant la période de la crise sanitaire. Cela emboîtera ainsi le pas aux autres banques centrales internationales, notamment la Fed et la Banque centrale européenne (BCE).
Et d’expliquer que «l’institut d’émission qui prend en considération dans son arbitrage deux variables principales, en l’occurrence l’écart d’inflation et l’écart de production par rapport à leurs niveaux potentiels, pourra prendre la décision d’augmenter le taux directeur pour revenir au moins à son niveau pré-Covid, au regard notamment de la hausse inquiétante du taux d’inflation qu’elle prévoit pour un horizon de huit trimestres (24 mois)».
Lire aussi : La Fed augmente à nouveau ses taux directeurs de 0,75 point
Augmenter le taux directeur pour protéger l’épargne
L’efficacité du canal du taux d’intérêt constitue un facteur déterminant pour atteindre l’objectif final de stabilité des prix.
Cela dit, la réaction des taux débiteurs et créditeurs, proportionnellement à la hausse du taux directeur, devrait ralentir les crédits et favoriser l’accroissement de l’épargne, générant ainsi, un ralentissement de la demande globale intérieure, et par conséquent de l’inflation.
À ce propos, Bakkou juge souhaitable une hausse du taux directeur face à une situation marquée par la persistance des taux d’intérêt réels (taux d’intérêt nominaux corrigés des variations inflationnistes) en territoire négatif.
En plus de préserver la stabilité des prix, la Banque centrale doit veiller au bon fonctionnement des marchés financiers, «chose qui exige que le taux d’intérêt utilisé soit un taux d’intérêt neutre qui ne favorise ni les épargnants ni les débiteurs», explique-t-il.
«Aucun épargnant n’a intérêt à placer son argent à terme dans cette situation», indique l’économiste. Il relève enfin la nécessité d’augmenter le taux directeur pour ajuster à la hausse les taux d’intérêt réels et protéger l’épargne.
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