Temps de lecture : 6 minutes

Accueil / Économie / Conseil de BAM : faut-il s’attendre à une nouvelle hausse du taux directeur ?

Conseil de BAM : faut-il s’attendre à une nouvelle hausse du taux directeur ?

Temps de lecture : 6 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 6 minutes

Conjoncture oblige, deux relèvements successifs du taux directeur (TD) ont été décidés par le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), lors de ses 3e et 4e réunions trimestrielles au titre de l’année écoulée. À l’heure actuelle, à l’approche du premier Conseil de 2023, un nouveau compromis se dégage en faveur d’un nouveau tour de vis de la politique monétaire.

Temps de lecture : 6 minutes

Le premier Conseil de Bank Al-Maghrib, au titre de l’année 2023, se tiendra, mardi 21 mars, pour décider de la conduite de la politique monétaire.

Rappelons que le Conseil de BAM a décidé, à l’issue des deux dernières réunions, tenues les 27 septembre et 20 décembre 2022, de relever le taux directeur (TD), deux fois successives, de 50 Pbs, le ramenant ainsi, de 1,50% à 2,50% à fin 2022.

Cette décision est intervenue à la suite de la montée en puissance de l’inflation et surtout la transmission de la hausse des prix des biens échangeables vers les biens non échangeables. Elle vise essentiellement, d’après la Banque centrale, «à prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et à assurer les conditions d’un retour rapide à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix».

Maintenant que la conjoncture économique reste toujours marquée par la crise géopolitique, les séquelles de la pandémie, le durcissement des conditions monétaires et l’accélération du niveau d’inflation, les analystes trouvent «plus probable» une nouvelle hausse du TD lors du prochain Conseil.

Lire aussi : Conseil de Bank Al-Maghrib : les principales décisions

Un contexte national et international particulier

Dans un flash pré-conseil, les analystes de la CDG Capital Insight indiquent que ce premier Conseil de BAM en 2023 intervient dans un contexte national et international particulier. Il est marqué par «la persistance d’un niveau élevé de l’inflation de 8,9% à fin janvier, une amélioration de la distribution des crédits bancaires en dépit de la légère correction à la hausse des taux débiteurs, une poursuite de l’accélération de la masse monétaire (notamment sa partie liquide), des perspectives de croissance favorables grâce au bon déroulement de la campagne agricole 2022/2023 et la consolidation de certaines branches tertiaires à l’image du tourisme et du transport».

La même situation conjoncturelle a été mise en évidence, d’ailleurs, par le wali de BAM, Abdellatif Jouahri, mardi 14 mars, à l’occasion de la Conférence nationale sur l’environnement des affaires. Il a souligné que «les séquelles de la pandémie s’imbriquent avec les implications du conflit en Ukraine, dont notamment les perturbations des chaînes d’approvisionnement, l’accélération de l’inflation, et comme corollaire, une hausse des taux, un durcissement des conditions de financement, un ralentissement de l’activité économique, et tout récemment, l’enclenchement de ce qui pourrait devenir une crise bancaire aux États-Unis».

À ce propos, le wali a relevé que «cette conjoncture complexe nous amène à des arbitrages encore plus difficiles». Il a affirmé que «ces décisions peuvent certes avoir des impacts indésirables à court terme, mais le coût de non-action est largement plus élevé à moyen et long termes».

Ainsi, eu égard à l’ensemble des évolutions et perspectives, ainsi qu’à la forte volonté de l’institut d’émission de maintenir l’ancrage des anticipations d’inflation, les analystes de la CDG Capital Insight ont tablé sur une hausse, pour la troisième fois consécutive, de 50 pbs du TD, le ramenant ainsi à 3%.

Lire aussi : BAM : Jouahri rassure sur les conditions monétaires

La hausse de 100 pbs du TD reste insuffisante

Sur la base des indicateurs de haute fréquence publiés par BAM, la CDG Capital Insight note, dans son analyse, que la transmission des deux hausses du taux directeur, de 100 pbs, au titre des deux derniers Conseils de la Banque, vers les taux débiteurs et créditeurs demeure partielle.

Ainsi, précisent les analystes, en dépit de la hausse des taux débiteurs, le rythme d’accroissement, en glissement annuel, des crédits bancaires au secteur non financier s’est fortement accéléré pour passer à 8%, en glissement annuel, enregistré à fin 2022 contre seulement 2,9% une année auparavant.

Ce fort rebond résulte de la progression conjuguée des crédits au secteur privé, particulièrement les entreprises, sous format de crédit à l’équipement et des facilités de trésorerie, que ceux destinés aux entreprises publiques ayant connu une envolée importante au cours des deux derniers mois de l’année écoulée.

Au volet dépôts bancaires, le processus d’accentuation de la liquidité des dépôts, entamé depuis le déclenchement de la crise de la Covid-19, se poursuit mais à un rythme plus atténué avec une baisse, en glissement annuel, des dépôts à terme de 4,6% à fin janvier 2023 contre un accroissement de 8,8% des dépôts à vue et de 11,3% pour la circulation fiduciaire, soutiennent les experts.

Lire aussi : Marché secondaire : BAM achète 200 MDH de bons du Trésor

Consensus des investisseurs financiers en faveur d’une hausse du TD de BAM

De même, les investisseurs financiers prévoient, selon Attijari Global Research (AGR), une hausse du taux directeur de BAM lors de la première réunion de politique monétaire de la Banque prévue demain.

Dans son récent rapport « Research Report-Strategy », AGR indique que «lors de notre enquête du mois de mars, nous avons recensé les anticipations des investisseurs quant à l’évolution du taux directeur de Bank Al-Maghrib en marge de sa 1re réunion de politique monétaire qui aura lieu le 21 mars 2023. Ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 35 acteurs financiers considérés parmi les plus influents du marché financier marocain. Au terme de cet exercice, force est de constater un consensus des investisseurs financiers en faveur d’une hausse du TD de BAM».

Sur la base des réponses obtenues, la probabilité d’une hausse du TD de +50 pbs est de 50% contre une probabilité de 39% pour un relèvement du TD de +25 pbs. Parallèlement, la probabilité d’une stabilité du TD est de seulement 8% contre 3% pour une hausse de +100 pbs.

À l’analyse des réponses obtenues par catégorie d’investisseurs, à savoir les institutionnels locaux, les étrangers, les acteurs de référence et les personnes physiques, AGR relève que le scénario central anticipant la hausse du TD de +50 pbs en mars 2023 est justifié à hauteur de 62% par les réponses des institutionnels locaux. Quant au scénario secondaire anticipant la hausse du TD de +25 pbs en mars 2023, il est justifié à hauteur de 44% par les réponses des acteurs de référence.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 6 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Conseil de BAM

Hydrogène vert : le Maroc trace sa voie

Le World Power-to-X Summit, dont la quatrième édition a pris fin ce mercredi à Marrakech, a rassemblé une multitude de décideurs, de leaders…
Conseil de BAM

Économie bleue : le Maroc plaide pour un renforcement de la coopération Sud-Sud

Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a déclaré qu’une coopérati…
Conseil de BAM

Maroc : perspective de croissance du PIB (+2,5%)

Selon les prévisions économiques du Haut-Commissariat au plan (HCP), au quatrième trimestre 2024, le retour des branches secondaires vers un…
Conseil de BAM

Transformation digitale : levier clé pour l’éducation et l’emploi ?

Organisé par le GAM, et placé sous le patronage du roi Mohammed VI, ce sommet vise, comme chaque année, à rapprocher les acteurs du digital …
Conseil de BAM

Casablanca-Settat : quels projets pour un développement durable en 2025 ?

Dès le début de la session, le président du Conseil a présenté un rapport détaillé des activités menées durant la période 2021-2024 dans la …
Conseil de BAM

Maroc-UE : suspension des accords commerciaux, et après ?

Pour les accords commerciaux de 2019 entre l’Union européenne et le Maroc, s’en est fini ! C’est ce qu’a annoncé la Cour de justice européen…
Conseil de BAM

Emploi : l’IA va-t-elle tous nous remplacer ?

C’est l’histoire de l’imprimerie qui ressemble incroyablement à celle de l'IA… Elle est venue bousculer 80.000 emplois dans l’Empire ottoman…
Conseil de BAM

Prix des fruits, légumes et viandes : qu’en est-il ?

Le marché des fruits, légumes, et viandes connaît une fluctuation des prix cette semaine. À travers une analyse des prix de gros des produit…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire