Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lors de son apparition sur le plateau de l’Al Oula. © Capture d’écran SNRT
Après sa déclaration provocatrice, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a provoqué un tollé. L’acharnement médiatique contre lui a commencé lorsqu’il a répondu à un journaliste : «Mon fils a deux licences, il étudie à Montréal. Son père est riche et lui a payé ses études à l’étranger». Même si le ministre a le dos large comme il le prétend, cette déclaration lui a coûté sa réputation en tant que ministre de la Justice et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM).
La situation de Abdellatif Ouahbi au sein du parti est actuellement incertaine. L’affaire du concours d’accès au barreau a remis en question sa légitimité. Depuis que des accusations de corruption et de manipulation des résultats de l’examen ont été portées contre lui, il a été soumis à de fortes pressions. Certains membres du PAM le forcent à démissionner de ses postes de ministre et de secrétaire général du parti. Ils lui imputent la responsabilité de la crise actuelle.
Lire aussi : Abdellatif Ouahbi a-t-il raté sa gestion de crise ?
Abdellatif Ouahbi vs le reste du monde
Le bureau politique du PAM a rendu public un communiqué sur ce sujet. En effet, le bureau «condamne la campagne acharnée dont la direction du parti est exposée de temps à autre, et qui est menée par des opposants et certains partis connus et inconnus qui utilisent des méthodes viles et immorales». Dans sa note, le bureau n’a pas soutenu particulièrement Abdellatif Ouahbi.
عبد اللطيف وهبي : تعرضت للاستفزاز وأنا أعتذر pic.twitter.com/CXnlUg2Z9t
— Soufian Khalihana (@soufian_khalih1) January 4, 2023
Concernant sa démission, Abdellatif a clairement refusé de quitter son poste de ministre. Il a soutenu qu’il était innocent et qu’il était en train de mettre en place des mesures pour remédier à la situation. «Le ministère est une responsabilité. Je ne vais pas démissionner au premier problème. Peut-être que j’ai fait des erreurs et que j’ai glissé. Mais j’ai des responsabilités et je les assumerai jusqu’à la fin du mandat qu’on m’a fixé», a-t-il annoncé lors de son passage dans l’émission « Avec Ramdani », diffusée sur 2M.
De plus, Abdellatif Ouahbi est un membre important de son parti. Il a été nommé ministre de la Justice en raison de sa grande expérience dans le domaine judiciaire. Cependant, la gravité de cette affaire pourrait nuire à l’image du PAM et du gouvernement.
Lire aussi : Le concours des avocats sur fond de polémique
L’acharnement médiatique
Les relations du ministre avec les médias se sont également exaspérées. Certains ont accusé Abdellatif Ouahbi de minimiser l’ampleur de cette affaire en refusant de donner des détails sur les investigations en cours. Des enquêtes qui concernent les plaintes déposées contre lui par les candidats qui ont échoué à l’examen d’accès au barreau, sont en cours. Elles sont, selon le ministre, de fausses allégations qui ne sont ni fondées ni vérifiées. Néanmoins, il a déclaré qu’il coopérait pleinement avec la presse.
S’agissant du cas d’une candidate qui se serait présentée à l’examen avec une licence en économie, il a martelé que «cela n’était pas vrai». Il a ajouté : «Une poignée de ceux qui ont échoué a voulu dénigrer les 2.000 étudiants qui ont réussi. Les plaintes déposées, et que nous avons consultées, ne comportent pas d’éléments ou de faits fondés. Les plaignants se sont contentés de formuler des allégations». Au sujet du concours d’accès au barreau, Ouahbi estime qu’il n’a rien à se reprocher. Pour lui, il est victime d’une campagne médiatique tendancieuse et partiale.
En outre, lors de son passage devant les députés de la Commission de justice, de législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants, le ministre n’a pas pu retenir ses larmes. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, Abdellatif Ouahbi a évoqué la pression psychologique à laquelle ont été soumis ses enfants et sa famille. Les parlementaires de la majorité et de l’opposition, émus par la situation du ministre, lui ont exprimé «leur solidarité et leur compassion face aux attaques inacceptables visant sa vie privée, sa dignité et celle de sa famille».
🇲🇦⚖ | 𝗘𝘅𝗰𝗹𝘂𝘀𝗶𝗳. «Ma petite famille est constamment attaquée»: après le bad buzz, Ouahbi livre ses raisons pic.twitter.com/CZRrD2AKDI
— Le360 (@Le360fr) January 3, 2023
Enfin, il est important de noter que cette affaire a révélé les problèmes de corruption et de manque de transparence qui persistent dans le système judiciaire marocain. C’est le moment propice pour prendre des mesures concrètes visant à garantir l’intégrité de tous les examens nationaux.
MRE, qui ne veut pas de vous ?
DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité
Société - Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des inégalités éducatives importantes.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques
Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Alerte météo : chutes de neige samedi et dimanche
Société - Des chutes de neige sur les hauteurs dépassant les 1.800 m, sont prévues dans certaines provinces du Royaume.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Quel est le vrai taux de chômage au Maroc ?
Société - Un jeune Marocain sur deux, âgé de 15 à 24 ans, vivant en milieu urbain, est au chômage selon BAM. Le HCP révèle un taux de 13,6 % et 21,3 % d’après le RGPH.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Latifa Akharbach défend le droit universel à l’éducation numérique
Société - Latifa Akharbach, présidente de la HACA, a souligné que l’éducation à l’information et au numérique doit être considérée comme un droit universel.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Radars fixes : 270 millions gaspillés, une enquête en cours
Société - La BNPJ enquête sur les anomalies relevées par la Cour des comptes concernant le marché public de radars fixes.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Migration : un nouvel axe Maroc-UE en construction
Société - Le Maroc et l’Union européenne (UE) s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur collaboration stratégique sur le dossier migratoire.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Les funérailles de Chama Zaz
Khansaa Bahra - 1 octobre 2020Héritage, la succession qui déchire
Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.
Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024Notes de route du Sahara
Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.
Rédaction LeBrief - 4 avril 2024L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?
Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.
Hajar Toufik - 18 mai 2023Busway de Casablanca : c’est parti !
Rédaction LeBrief - 1 mars 2024Nouvelles du Maroc
Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.
Rédaction LeBrief - 1 avril 2024Le racisme expliqué à ma fille
Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.
Rédaction LeBrief - 22 mars 2024Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?
Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.
Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024