Image d'illustration © DR
Selon le Haut-Commissariat au plan (HCP), l’économie nationale a connu un ralentissement important au 4ᵉ trimestre 2022, avec une croissance de seulement 0,5% par rapport à 7,6% au même trimestre de l’année précédente. Cette baisse est due à une augmentation de 2,3% pour les activités non agricoles et une baisse de 15,1% pour celles du secteur agricole. Bien que la croissance ait été tirée par la demande extérieure, elle a été enregistrée dans un contexte marqué par une forte inflation.
Lire aussi : Inflation : au-delà des chiffres, quel remède ?
Chute du secteur primaire et ralentissement des secteurs secondaire et tertiaire
Dans le détail, durant le dernier trimestre de l’année 2022, la valeur ajoutée du secteur primaire a enregistré une baisse de 15% en volume, corrigée des variations saisonnières, après une augmentation de 19,1% au même trimestre de l’année précédente. Cette baisse est due à une forte baisse des valeurs ajoutées de l’agriculture de 15,1% au lieu d’une hausse de 17,8% et de la pêche de -12,3% au lieu d’une hausse de 53,4% en 2022. Ceci conforte Ahmed Lahlimi dans sa position quand il dit que le problème de l’inflation est lié à un problème d’offre et qu’il ne peut être résolu par la politique monétaire de Bank Al-Maghrib.
La valeur ajoutée du secteur secondaire a également connu une baisse de 2,4%, notamment en raison de la baisse des valeurs ajoutées de l’industrie d’extraction de 16%, du bâtiment et des travaux publics de 4,6% et des services publics d’électricité, gaz, eau, assainissement et déchets de 4,5%. Dans le même temps, la valeur ajoutée des industries manufacturières a augmenté de 0,4% par rapport à 5,1% une année auparavant.
De plus, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a ralenti, passant d’une croissance de 6,9% au même trimestre de l’année précédente à 4,9%, avec une baisse de croissance des activités de transport et d’entreposage de 7,1% au lieu de 16,1%, des services financiers et des assurances de 5,5% au lieu de 5,9% et des services d’éducation, de santé et d’action sociale de 3,1% au lieu de 3,5%. Ces baisses ont été compensées par des hausses enregistrées par les services d’hébergement et de restauration qui ont augmenté de 55,4% au lieu de 52,5% et les autres services de 2,4% au lieu de 1,8%. En fin de compte, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu un net ralentissement, passant de 6,6% (2021) à 2,3% au 4ᵉ trimestre 2022.
Lire aussi : CMC : vers une croissance de 5,4% en 2023
Hausse des prix courants et diminution de la demande intérieure
Ainsi, avec une hausse de 2,9% des impôts sur les produits nets des subventions, le produit intérieur brut (PIB) en volume a augmenté de seulement 0,5% au 4ᵉtrimestre 2022, contre 7,6% l’année précédente. Les prix courants ont augmenté de 5,3% au 4ᵉ trimestre 2022, contre 4,9% au même trimestre de l’année précédente. En outre, la demande intérieure a diminué de 1,7% au 4ᵉ trimestre 2022, contribuant négativement à la croissance économique de 1,9 point, contre une contribution positive l’année d’avant. Ce qui est tout à fait normal dans un contexte d’inflation.
En fait, c’est un cercle vicieux. Lorsqu’il y a une augmentation des prix des biens et des services, cela conduit à une dégradation du pouvoir d’achat des ménages. Par conséquent, cela a un effet néfaste sur leur capacité à consommer et à investir. Cette diminution de la demande affecte alors les entreprises qui, dans un deuxième temps, vont réduire leurs investissements, aggravant ainsi la situation en réduisant à nouveau la demande intérieure. Cela peut également entraîner une réduction des emplois, ce qui aura un impact négatif sur les revenus des ménages, réduisant ainsi leur capacité à consommer et à investir. Ce cercle vicieux peut ainsi se perpétuer. Parallèlement, la réduction de la demande intérieure se traduit par une diminution des importations, ce qui permet de limiter l’impact négatif sur le PIB.
Autre effet observé par les statisticiens du HCP, la croissance des dépenses de consommation finale des ménages a été ralentie, passant de 7,9% au 4ᵉ trimestre 2021 à seulement 0,8%, contribuant à hauteur de 0,5 point à la croissance plutôt que 4,7 points auparavant. De même, la croissance de la consommation finale des administrations publiques a été ralentie, passant de 6,1% à 4,4% avec une contribution à la croissance de 0,8 point au lieu de 1,2 point. Les échanges extérieurs de biens et services ont connu une forte croissance au 4ᵉ trimestre 2022, les exportations augmentant de 19,7% et les importations de 9,1%. Cette croissance a contribué positivement à la croissance économique à hauteur de 2,4 points.
Lire aussi : Hausse du taux directeur : quel impact sur les taux de crédit ?
Enfin, le revenu national brut disponible a connu un ralentissement, passant d’une croissance de 13% au 4ᵉ trimestre de l’année précédente à 7,6% au 4ᵉ trimestre 2022. L’épargne nationale s’est élevée à 28,5% du PIB, tandis que l’investissement brut a représenté 30,5% du PIB. Le besoin de financement de l’économie nationale a été réduit, passant de 3,9% du PIB à 2,1% par rapport au 4ᵉ trimestre 2021. C’est peut-être le point positif à retenir de cet arrêté des comptes nationaux au 4ᵉ trimestre 2022.
Lire aussi : BAM : quelles projections macroéconomiques pour les mois à venir ?
Le dirham s’apprécie de 2,3% face au dollar américain au T3-2024 (BAM)
Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé que le dirham s’est apprécié de 2,3% face au dollar et de 0,31% vis-à-vis de l’euro au troisième trimestre 2024.
Mbaye Gueye - 18 décembre 20245G au Maroc : un défi technologique avant le Mondial 2030
Économie - À l’approche du Mondial 2030, le Maroc aspire à intégrer pleinement la 5G dans son paysage technologique.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations
Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.
Farah Nadifi - 18 décembre 2024Hausse de 1,8 million m3 de la capacité de stockage des produits pétroliers à horizon 2030
Économie - Leila Benali a annoncé une augmentation de 1,8 million de m³ des capacités de stockage des produits pétroliers d'ici 2030.
Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024Maroc-Afrique : les volumes d’échanges commerciaux en hausse de 45%
Afrique, Économie, Économie - Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains est passé de 36 milliards de dirhams (MMDH) en 2013 à 52,7 MMDH en 2023
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Mobilisation foncière : un moteur pour l’investissement au Maroc
Économie - Nadia Fettah a annoncé que près de 18.000 hectares de foncier public ont été mobilisés en 2024 pour soutenir des projets d’investissement.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024Le Maroc se dote d’un cadre juridique pour les crypto-actifs
Économie - Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a annoncé que le cadre juridique régissant les crypto-actifs au Maroc est en phase d’adoption.
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Trelleborg renforce sa présence au Maroc avec une nouvelle usine
Économie - La société suédoise Trelleborg, leader mondial des solutions polymères, a lancé la construction de sa nouvelle usine à Midparc.
Mbaye Gueye - 17 décembre 2024L’ONMT s’allie à Norwegian pour relier Tanger à Copenhague
Économie - L’ONMT a signé un partenariat avec la compagnie aérienne Norwegian pour lancer une liaison aérienne directe.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Entrepreneuriat : plus de 68.000 entreprises créées en 2024
Économie - Selon les derniers chiffres dévoilés par l’OMPIC, 68.263 entreprises ont vu le jour au Maroc au cours des 9 premiers mois de 2024.
Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024PLF 2025 : un budget citoyen pour tous
Économie - Le budget citoyen détaille les notions liées au budget de l’État ainsi que les étapes de préparation et d’approbation du PLF
Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024Agadir : entre tourisme et défis climatiques
Économie - Agadir est devenue en quelques années un havre de paix pour des milliers de retraités français. Cependant, cette douceur de vivre s’accompagne de défis environnementaux et sociaux, notamment la crise de l’eau.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Le marché du travail en ébullition
J.R.Y - 4 novembre 2020L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations
Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.
Farah Nadifi - 18 décembre 2024Toyota Corolla bombe le torse !
J.R.Y - 1 mars 2021Gouvernement-syndicats : réforme fiscale et hausse des salaires
Économie - L'accord du gouvernement lors de la session d'avril 2024 du dialogue social central marque une avancée pour les revenus des salariés au Maroc.
Chaima Aberni - 6 mai 2024