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Compensation : une charge à rallonge

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Face à la flambée actuelle des prix des produits alimentaires et énergétiques, le gouvernement est obligé d’injecter plus d’argent dans la Caisse de compensation pour subventionner les prix de la farine, du sucre et du gaz. Mais au lieu de préparer un projet de loi de finances rectificative, l’exécutif a préféré adopter un décret portant ouverture de crédits supplémentaires au profit du budget de fonctionnement-charges communes.

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Drôle de procédé choisi par le gouvernement Akhannouch pour injecter plus d’argent dans la Caisse de compensation pour faire face à l’augmentation des charges des produits subventionnés (farine, sucre, gaz). Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat, a adopté le projet de décret n°2.22.410 portant ouverture de crédits supplémentaires au profit du budget de fonctionnement-charges communes. Présenté par le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, ce décret vise à accompagner la dynamique du marché mondial des produits subventionnés durant les cinq premiers mois de cette année, a indiqué le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors d’un point de presse à l’issue du Conseil.

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16 MMDH supplémentaires

Ce décret de rallonge budgétaire a été adopté dans un contexte marqué par d’importantes pressions et transformations en raison de la relance économique post-coronavirus et des répercussions des tensions géostratégiques dans certaines régions du monde. Il a également pour objectif de poursuivre la politique du gouvernement visant à protéger le pouvoir d’achat des citoyens via le maintien du prix de vente du gaz Butane au niveau national, ainsi que de garantir la stabilité des prix du sucre, a fait savoir le ministre, notant que ces actions ont engendré une hausse des charges de compensation comparativement avec les crédits ouverts au titre de la loi des finances 2022. C’est dans ce sens que le gouvernement a décidé de recourir à l’ouverture de crédits supplémentaires de 16 milliards de DH (MMDH) pour couvrir les charges de compensation, a-t-il ajouté.

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Les arguments de Lekjaa

Lors d’une conférence de presse, Lekjaa a expliqué que la poursuite du soutien du gouvernement à la Caisse de compensation nécessite des crédits supplémentaires, dans le but d’accompagner la dynamique du marché international des produits subventionnés durant les cinq premiers mois de l’année en cours.  Avec la poursuite de la subvention par l’État des produits de base, les crédits alloués à la caisse de compensation passeront de 16 MMDH à plus de 32 MMDH dont plus de 9,8 MMDH réservés au gaz butane, 6 MMDH pour le blé importé et 200 millions de DH (MDH) pour le sucre. Sur les 16 MMDH consacrés à la caisse de compensation dans le cadre de la loi des finances, 9,7 MMDH ont été dépensés à fin mai dernier pour subventionner le gaz butane, 3,3 MMDH pour le blé importé et 400 MDH pour le sucre importé. C’est que les prévisions de la loi des finances 2022 sont aujourd’hui caduques. Elles ont été basées sur un prix du gaz butane de 450 dollars/tonne, alors que le prix du gaz butane aujourd’hui se situe à 807 dollars la tonne. Valeur aujourd’hui, la bouteille de gaz butane (12 kg) est subventionnée à hauteur de 100 DH, alors que les prévisions de la loi de finances (LF) 2022 tablaient sur une subvention de 50 DH.

Le matelas phosphatier

Comment le budget 2022 peut-il l’absorber ? Lekjaa a réponse à tout. «L’impact positif de l’évolution des ressources, notamment, les recettes des phosphates, permet à l’État d’assurer ces subventions ainsi que d’autres opérations de soutien, en particulier, la subvention dédiée aux professionnels du secteur du transport routier d’un montant de 452 MDH chaque mois pour maintenir la stabilité des prix du transport public», a fait valoir le ministre. Et de conclure que le gouvernement maintient les équilibres financiers sans avoir recours à une loi des finances rectificative, mettant en avant les efforts fournis par le gouvernement pour maintenir la stabilité des prix des produits de base et les équilibres macroéconomiques. Mais que veut-il prouver ? Que le gouvernement est capable de mobiliser les financements sans rectifier la LF. Le jeu en vaut-il la chandelle ? L’avenir nous le dira.

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