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Comment le Maroc est devenu une référence dans la lutte contre le terrorisme ?

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Des membres du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) © DR

Pour faire face à la menace terroriste, le Maroc n’a pas lésiné sur les moyens pour développer sa stratégie sécuritaire. Renforcement des mesures au niveau des frontières, coopération avec les partenaires, création du BCIJ, adoption d’une loi antiterroriste, en plus du programme « Moussalaha ». Cette approche a fait du Royaume un leader régional et mondial reconnu en la matière. Présentation des grandes lignes de cette stratégie marocaine.

Depuis les attentats terroristes de Casablanca du 16 mai 2003, le Maroc, conformément à la vision du roi Mohammed VI, a mis en place une stratégie efficace et multidimensionnelle de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Sur le terrain, les services de sécurité ont démantelé plusieurs cellules terroristes, dont certaines étaient à un stade avancé de préparation d’actes terroristes imminents, visant la sécurité du pays. «Plus de 210 cellules terroristes ont pu être démantelées depuis 2002». C’est le chiffre livré par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, en marge des travaux de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, tenue la semaine passée à Marrakech. Une réunion qui confirme le leadership régional et mondial acquis par le Maroc dans cette lutte.

Lire aussi : GTI : le Maroc parmi les pays les moins touchés par le terrorisme

Sécurité et coopération

À l’exception de l’attentat à la bombe à Marrakech en 2011, le Maroc a évité plusieurs attentats terroristes, comme ceux qui se sont produits dans les pays voisins. Pour ce faire, il a renforcé ses contrôles au niveau des frontières et a amélioré ses capacités à se préparer aux risques imprévisibles. Grâce à son approche proactive, il est donc devenu plus difficile aux groupes terroristes d’y pénétrer.

Néanmoins, les camps de réfugiés dominés par le Front Polisario dans le Sud-ouest de l’Algérie constituent une menace pour la stabilité de la région sahélo-saharienne. En réponse, les autorités marocaines ont procédé depuis quelques années à la consolidation de la présence militaire aux frontières. Ils ont aussi intensifié leurs investissements socioéconomiques dans les régions du Sud.

Le Maroc entretient également une coopération étroite avec ses partenaires européens, notamment la Belgique, la France et l’Espagne, pour contrecarrer les menaces terroristes potentielles. Sans oublier les États-Unis, avec lesquels le Royaume coopère en matière de renseignements.

Le BCIJ, le « FBI marocain »

Inauguré le 20 mars 2015, le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) représente, depuis son lancement, l’aile judiciaire de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). En sept ans, le « FBI marocain » a réussi à acquérir une notoriété internationale en matière de lutte contre le radicalisme et l’extrémisme.

Jusqu’en juillet 2021, 84 cellules terroristes ont été démantelées par le BCIJ. Au total, les opérations ont permis de traduire en justice 1.357 individus, dont 14 femmes et 34 mineurs liés à des affaires de terrorisme, selon les chiffres avancés par le patron du Bureau, Cherkaoui Habboub.

En outre, 137 individus de retour de zones de combat ont été déférés à la justice. Parmi lesquels 115 sont rentrés de la scène syro-irakienne, 14 sont des ex-membres de Daech en Libye et huit autres extradés vers le Maroc dans le cadre de la coordination entre le Royaume et les États-Unis.

Lire aussi : Terrorisme : arrestation de dizaines de suspects à travers le Maroc

La loi antiterroriste

Cette stratégie a été consolidée par le renforcement de l’arsenal législatif par la loi 03.03, relative à la lutte contre le terrorisme, promulguée le 28 mai 2003, soit quelques jours seulement après les attentats du 16 mai à Casablanca. C’était le point de départ. Plus tard, des amendements y ont été apportés, notamment la loi n° 86.14 sur la lutte contre le phénomène des combattants terroristes étrangers.

Principalement, cette loi criminalise «le fait de rallier ou tenter de se rallier individuellement ou collectivement à des entités et à des organisations terroristes dans les lieux de tensions».

Parmi les actes qualifiés également de terroristes : le fait de fournir, de réunir ou de gérer par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, des fonds, des valeurs ou des biens dans l’intention de les voir utiliser on en sachant qu’ils seront utilisés, en tout ou en partie, en vue de commettre un acte de terrorisme.

Le programme « Moussalaha »

Lancé en 2017, ce programme permet aux détenus de prendre conscience de la gravité des actes qu’ils ont commis et de travailler ainsi à changer leur comportement et à améliorer leur vie. Il vise surtout la réconciliation avec soi, avec le texte religieux et avec la société.

Depuis son lancement, l’initiative a pris en charge 220 prisonniers incarcérés pour terrorisme. Elle couvre plusieurs aspects à la fois subjectif, psychologique, sociétal, international et universel.

L’aspect lié à la religion musulmane occupe une place de choix dans ce programme, en coopération avec la Rabita Mohammadia des Oulémas, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et des experts spécialisés.

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