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Le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2024 (RGPH 2024), publié par le Haut-Commissariat du plan (HCP), a permis d’établir la population marocaine à 36.828.330 habitants, dont 148.152 étrangers. La population a enregistré une augmentation de 2.980.088 habitants par rapport au précédent recensement de 2014. Cependant, ce chiffre masque une tendance à la baisse du taux de croissance démographique. Le taux d’accroissement annuel moyen a chuté de 1,25% entre 2004 et 2014 à 0,85% entre 2014 et 2024. Un signe que le Maroc, tout en restant un pays en développement, commence à voir une diminution du rythme de son accroissement démographique.
Ce ralentissement se manifeste plus dans les zones rurales, où l’augmentation est de seulement 0,22% par an. Par contre, la population urbaine, qui représente désormais 62,8% de la population totale, continue de croître à un rythme plus soutenu de 1,24% par an. Cela s’inscrit dans une tendance générale de concentration de la population dans les grandes villes, accentuée par des dynamiques économiques et sociales de plus en plus centrées autour des pôles urbains.
Le poids croissant des zones urbaines
Selon le HCP, le recensement de cette année a montré que la population urbaine marocaine a franchi une nouvelle étape en atteignant 23,1 millions d’habitants, contre 3,4 millions en 1960. Cela témoigne de la forte urbanisation du Royaume, avec un accroissement au rythme annuel de 3,04% entre 1960 et 2024. Si les villes marocaines connaissent un véritable boom démographique, elles sont également confrontées à des défis importants en termes d’infrastructures, de logement et de services publics. Casablanca, la plus grande ville du pays, concentre à elle seule environ 3,2 millions d’habitants, représentant près de 10% de la population totale du Maroc.
Cette urbanisation rapide est soutenue par l’essor de grandes régions économiques, notamment Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kenitra, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Ces régions abritent à elles seules plus de 70% de la population nationale. Casablanca-Settat reste en tête avec près de 7,7 millions d’habitants, suivie de près par Rabat-Salé-Kenitra avec plus de 5 millions d’habitants. Ces chiffres illustrent l’importance de l’axe économique Casablanca-Rabat dans le développement du Maroc.
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Cependant, l’urbanisation ne se fait pas de manière homogène. Si des régions comme Casablanca-Settat ou Laâyoune-Sakia El Hamra (92,4%) affichent des taux d’urbanisation impressionnants, d’autres comme Marrakech-Safi (46%) et Drâa-Tafilalet (36,7%) demeurent largement rurales. Cela soulève la question des disparités régionales en matière de développement urbain et d’accès aux services.
Entre 2014 et 2024, cinq régions se sont particulièrement distinguées par leur dynamique démographique, contribuant à hauteur de 86,2% à l’accroissement total de la population. Parmi elles, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a enregistré un taux d’accroissement de 1,26%, l’un des plus élevés du pays. Ces régions sont non seulement les moteurs économiques du Maroc, mais aussi des pôles d’attraction pour les populations rurales en quête de meilleures opportunités de vie. La mobilité interne est ainsi au cœur de l’urbanisation, avec une migration continue des zones rurales vers les villes.
La réduction de la taille des ménages et défis de l’urbanisation
Le HCP a révélé que l’une des tendances démographiques notables de ce recensement est la réduction de la taille moyenne des ménages. En 2024, le Maroc comptabilise 9.275.038 ménages, dont 6,17 millions en milieu urbain et 3,1 millions en milieu rural. Depuis 2014, le nombre de ménages a augmenté de 2,4 % en moyenne chaque année, mais la taille des ménages a diminué, passant de 4,6 à 3,9 personnes au niveau national. En milieu urbain, la taille des ménages est passée de 4,2 à 3,7 personnes, tandis qu’en milieu rural, elle a diminué de 5,3 à 4,4 personnes. Cette réduction de la taille des ménages est liée à l’évolution des modes de vie et à l’augmentation du nombre de personnes vivant seules ou en couple dans les grandes villes.
Si la croissance démographique du Maroc est en déclin, les défis de l’urbanisation restent majeurs. Les villes marocaines, en particulier Casablanca, Rabat, et Marrakech, connaissent des taux de croissance démographique rapides. Elles doivent faire face à des problèmes tels que l’extension urbaine non contrôlée, la congestion, le manque de logements abordables et la pression sur les infrastructures de transport et d’assainissement. Une gestion urbaine efficace devient ainsi cruciale pour accompagner ce processus de transformation.
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Les autorités marocaines doivent également porter une attention particulière à la cohésion sociale entre les zones urbaines et rurales, afin de limiter les inégalités régionales et de garantir un développement harmonieux du pays. Une meilleure répartition des infrastructures et des investissements entre les différentes régions pourrait contribuer à résoudre ces disparités.
Le recensement de 2024 montre un Maroc en pleine évolution démographique, marqué par une urbanisation rapide et un ralentissement de la croissance de sa population. Ce phénomène offre des opportunités pour le développement économique, mais aussi des défis en termes de gestion urbaine, de réduction des inégalités et de mise en place de politiques publiques adaptées.
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