Accueil / Société

Comment la hausse des prix des carburants a chamboulé le quotidien des Marocains

Temps de lecture

Une station-service au Maroc © DR

Le carburant coûte cher, voire très cher. À 17 DH l’essence et près de 15 DH le gasoil, les prix ont progressé de manière vertigineuse et ils ne sont pas près de baisser de si tôt. Cette hausse se fait déjà ressentir dans le portefeuille des Marocains, contraints de changer leurs habitudes pour limiter leurs dépenses en carburant.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix des carburants subissent des augmentations inédites. Des hausses qui pourraient s’exacerber davantage, voire même s’installer dans la durée.

Avec des tarifs atteignant les 17 DH le litre, des milliers de Marocains ont été obligés de changer leurs habitudes, surtout ceux qui utilisent leurs voitures au quotidien. Désormais, le moindre déplacement devient un poste de dépenses. La hausse, qui a durement impacté leur porte-monnaie, devient plus difficile à supporter.

Le plein n’est plus tendance

Pour les personnes qui dépendent entièrement de leur véhicule, le plein de carburant, essence ou diesel est devenu rare. Il faut débourser une fortune pour pouvoir simplement se déplacer de la maison au lieu du travail.

Remplir le réservoir devient coûteux. Ceux qui dépensaient 450 DH pour un plein il y a quelques mois payent aujourd’hui en moyenne entre 650 et 700 DH pour une durée maximale d’autonomie de 10 jours si les déplacements sont fréquents. Dans le cadre de cette conjoncture, c’est forcément avec beaucoup d’attention que l’on regarde le compteur tourner dans les stations-service.

Certaines personnes ont même fait le choix de ne remplir le réservoir de leur véhicule que lorsqu’ils en ont besoin, tout en regroupant tous leurs déplacements dans un seul trajet.

«Désormais, dès que je termine mon travail, je passe faire mes courses, puis je rends visite à mes parents, avant de rentrer chez moi pour ne plus sortir après», indique une jeune maman, chargée de clientèle dans une banque à Rabat.

Lire aussi : Carburants : les prix sont nettement repartis à la hausse 

Transports en commun et covoiturage

Pour limiter les frais, le recours aux transports commun est devenu une évidence. Sofiane, responsable dans une agence de communication au centre-ville, a fait le choix depuis quelques semaines de prendre le tramway pour aller à son travail, même si le trajet est devenu plus long. «C’est plus fatigant, mais c’est économique. Il faudrait qu’on prenne d’autres habitudes avec cette hausse des prix», explique-t-il.

Comme lui, bon nombre de Marocains ont dû changer leurs comportements, en utilisant moins leurs voitures. Certains ont opté pour le covoiturage comme solution, notamment les salariés ayant des horaires de travail et un parcours domicile-boulot similaire. Financièrement, c’est avantageux puisque cela leur permet d’économiser en moyenne un plein sur trois.

Autre solution : la trottinette électrique. C’est tendance et c’est un moyen qui a de plus en plus de succès avec une hausse de ventes de près de 20% par rapport à l’année dernière.

Ses multiples avantages poussent d’ailleurs plusieurs personnes à se les procurer pour les petits trajets urbains et on les voit déjà circuler à Casablanca. Seul problème : cette solution ne peut s’appliquer à tous les cas, faute d’infrastructures adaptées. Reste l’autre mode traditionnel : le vélo qui commence déjà à se faire une place à Marrakech, dans l’attente de voir ce moyen de transport écologique sillonner les rues des autres villes.

Lire aussi : Prix des carburants : aucune mesure supplémentaire n’est envisagée par le gouvernement

Basculer vers l’électrique ?

Cette flambée des prix des carburants à la pompe laisse présager que les motorisations hybrides et électriques vont progresser dans les volumes de vente automobiles. Selon les chiffres de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), en 2020, 1.018 véhicules essentiellement hybrides ont été vendus, alors qu’en 2021, les ventes ont explosé, s’élevant à 4.196 unités, contre 267 pour les voitures électriques qui demeurent moins commercialisées.

Il est clair que leur prix d’achat est nettement plus élevé, mais à l’usage, les coûts s’avèrent moins chers que ceux d’un véhicule à moteur thermique. Certains automobilistes seraient tentés de se tourner vers l’électrique, mais certaines contraintes persistent, comme le faible réseau des bornes de recharge, limité à 100 unités dans tout le Royaume.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger

Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Peines alternatives : vers une justice plus humaine

Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Arts et métiers : une ambition maroco-française au service de l’innovation industrielle

Société - Le 5ᵉ CA de l’école Arts et Métiers, campus de Rabat, s’est tenu le 16 décembre 2024 sous la présidence de Ryad Mezzour.

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Spoliation immobilière : un homme d’affaire écope de six ans de prison ferme

Société - La Chambre criminelle de première instance a condamné Abdallah Boudrika à six ans de prison ferme pour spoliation immobilière.

Mbaye Gueye - 16 décembre 2024

Alerte Météo : vents violents au nord du Maroc

Société - La DGM a émis un bulletin d’alerte de niveau orange concernant des rafales de vent localement fortes prévues lundi dans certaines provinces du nord du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024
Voir plus

L’immeuble yacoubian

Société - Témoin d'une époque, Alaa El Aswany pose, sans juger, un regard tendre sur des personnages qui se débattent dans le piège d'une société dominée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, les inégalités sociales, l'absence de liberté sexuelle et la nostalgie du passé.

Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023

Horaires des prières à Rabat

Société - Bienvenue sur notre page consacrée aux horaires de prière à Rabat ! Ici, nous fournirons les heures exactes des prières à Rabat ainsi que d'autres informations utiles.

Rédaction LeBrief - 13 mars 2023

La viande toujours aussi chère sur le marché de gros

Société - La viande bovine est proposée entre 88 et 91 dirhams le kilo, tandis que la viande ovine se situe entre 115 et 120 dirhams le kilo.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Bistouri : du glamour à la dérive

Dossier - Bienvenue dans un Maroc où le bistouri et les seringues sont devenus aussi communs que le brushing.

Sabrina El Faiz - 23 novembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire