Une station-service au Maroc © DR
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix des carburants subissent des augmentations inédites. Des hausses qui pourraient s’exacerber davantage, voire même s’installer dans la durée.
Avec des tarifs atteignant les 17 DH le litre, des milliers de Marocains ont été obligés de changer leurs habitudes, surtout ceux qui utilisent leurs voitures au quotidien. Désormais, le moindre déplacement devient un poste de dépenses. La hausse, qui a durement impacté leur porte-monnaie, devient plus difficile à supporter.
Le plein n’est plus tendance
Pour les personnes qui dépendent entièrement de leur véhicule, le plein de carburant, essence ou diesel est devenu rare. Il faut débourser une fortune pour pouvoir simplement se déplacer de la maison au lieu du travail.
Remplir le réservoir devient coûteux. Ceux qui dépensaient 450 DH pour un plein il y a quelques mois payent aujourd’hui en moyenne entre 650 et 700 DH pour une durée maximale d’autonomie de 10 jours si les déplacements sont fréquents. Dans le cadre de cette conjoncture, c’est forcément avec beaucoup d’attention que l’on regarde le compteur tourner dans les stations-service.
Certaines personnes ont même fait le choix de ne remplir le réservoir de leur véhicule que lorsqu’ils en ont besoin, tout en regroupant tous leurs déplacements dans un seul trajet.
«Désormais, dès que je termine mon travail, je passe faire mes courses, puis je rends visite à mes parents, avant de rentrer chez moi pour ne plus sortir après», indique une jeune maman, chargée de clientèle dans une banque à Rabat.
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Transports en commun et covoiturage
Pour limiter les frais, le recours aux transports commun est devenu une évidence. Sofiane, responsable dans une agence de communication au centre-ville, a fait le choix depuis quelques semaines de prendre le tramway pour aller à son travail, même si le trajet est devenu plus long. «C’est plus fatigant, mais c’est économique. Il faudrait qu’on prenne d’autres habitudes avec cette hausse des prix», explique-t-il.
Comme lui, bon nombre de Marocains ont dû changer leurs comportements, en utilisant moins leurs voitures. Certains ont opté pour le covoiturage comme solution, notamment les salariés ayant des horaires de travail et un parcours domicile-boulot similaire. Financièrement, c’est avantageux puisque cela leur permet d’économiser en moyenne un plein sur trois.
Autre solution : la trottinette électrique. C’est tendance et c’est un moyen qui a de plus en plus de succès avec une hausse de ventes de près de 20% par rapport à l’année dernière.
Ses multiples avantages poussent d’ailleurs plusieurs personnes à se les procurer pour les petits trajets urbains et on les voit déjà circuler à Casablanca. Seul problème : cette solution ne peut s’appliquer à tous les cas, faute d’infrastructures adaptées. Reste l’autre mode traditionnel : le vélo qui commence déjà à se faire une place à Marrakech, dans l’attente de voir ce moyen de transport écologique sillonner les rues des autres villes.
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Basculer vers l’électrique ?
Cette flambée des prix des carburants à la pompe laisse présager que les motorisations hybrides et électriques vont progresser dans les volumes de vente automobiles. Selon les chiffres de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), en 2020, 1.018 véhicules essentiellement hybrides ont été vendus, alors qu’en 2021, les ventes ont explosé, s’élevant à 4.196 unités, contre 267 pour les voitures électriques qui demeurent moins commercialisées.
Il est clair que leur prix d’achat est nettement plus élevé, mais à l’usage, les coûts s’avèrent moins chers que ceux d’un véhicule à moteur thermique. Certains automobilistes seraient tentés de se tourner vers l’électrique, mais certaines contraintes persistent, comme le faible réseau des bornes de recharge, limité à 100 unités dans tout le Royaume.
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