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L’économie nationale devrait enregistrer une croissance de 5,4% en 2023. C’est la prévision très optimiste du Centre marocain de conjoncture (CMC) livrée dans sa note intitulée “Un potentiel de croissance retrouvé”.
«Ce pronostic reflète la résilience et la diversité du tissu économique national, mais aussi l’important effort consenti par les pouvoirs publics en cette période de crises pour aider les ménages les plus vulnérables et pour accompagner et appuyer les secteurs qui ont le plus souffert des affres de la pandémie», explique le Centre dans le numéro 46 de sa publication “Info-CMC”.
Une projection qui reste toutefois beaucoup plus élevée que celles du Haut-commissariat au Plan (HCP) qui table sur une croissance du PIB de 3,3% en 2023, et surtout celle de Bank Al-Maghrib qui anticipe une croissance de seulement 2,6% cette année. Quant au gouvernement, il a inscrit dans la loi de finances 2023 un taux de croissance de 4%.
L’agriculture à la rescousse
Pour le CMC, l’interprétation de l’amplitude de la croissance devrait être nuancée. En effet, la robustesse de cette évolution découle en partie du rattrapage du secteur agricole qui a connu une campagne particulièrement sèche l’année passée.
Le Centre fait savoir que d’après les indices précurseurs disponibles et sur la base des anticipations des opérateurs économiques, la configuration sectorielle de cette performance globale de l’économie devrait connaître «un dynamisme notable». Ainsi, l’agriculture connaîtrait un taux de croissance en volume de l’ordre de 16% «compensant et faisant oublier l’importante décrue que ce secteur a essuyé au cours de la campagne précédente».
Et d’autres évolutions sectorielles
Le secteur des industries manufacturières, autre activité déterminante de ce profil de croissance, contribuerait, quant à lui, à l’évolution globale du produit intérieur brut (PIB) avec un taux appréciable de sa valeur ajoutée aux prix constants d’environ 3,2%.
L’activité des industries extractives qui connaît présentement une conjoncture florissante à la faveur de l’augmentation des cours des phosphates et de ses dérivés et de la bonne orientation de la demande extérieure, devrait continuer sur cette trajectoire tout le long de l’exercice 2023.
Pour ce qui est du secteur des services, dont certaines composantes ont profondément souffert en 2022 sous l’emprise des restrictions imposées par la crise sanitaire, il est en train de récupérer avec une certaine vigueur et pourrait afficher, en glissement annuel, un taux d’accroissement en termes réels de 4%, estime le Centre.
Par ailleurs, et comme toute prévision dans une conjoncture incertaine, la concrétisation de cette performance pourrait être «chahutée tout le long de cette année par des vents contraires et des phénomènes économiques contraignants qui caractérisent cette ère post-coronavirus et qui rongent toutes les économies du monde», souligne le CMC. Il s’agit en l’occurrence de «la poussée inflationniste, du resserrement monétaire et plus récemment de la crise financière avec des faillites de banques de renommée».
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