Accueil / Économie

CMC : une publication spéciale sur « l’instabilité des marchés »

Temps de lecture

Centre marocain de conjoncture (CMC) © DR

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) vient de publier un nouveau numéro de sa lettre mensuelle « Maroc Conjoncture », sous forme d’un spécial intitulé « l’instabilité des marchés : Quel impact sur le pouvoir d’achat ? ». Ce spécial s’attarde sur plusieurs axes. Il s’agit, entre autres, des nouvelles tendances inflationnistes et des grands défis du climat des affaires. Le Centre indique que l’inflation au niveau national s’est accélérée de 3,2% sur un an et que l’indice de la production a progressé plus vite avec un taux de 13,4%. Détails.

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) a annoncé la parution de sa dernière publication mensuelle « Maroc Conjoncture » (n° 345). Il s’agit d’un numéro inscrit sous le thème : « L’instabilité des marchés : quel impact sur le pouvoir d’achat ? ».

Cette publication s’articule autour de nombreux axes. Elle évoque le renouvellement du partenariat Afrique-Europe, les nouvelles tendances inflationnistes et la situation de sécheresse accompagnée de la flambée des prix. Ce spécial traite également des grands défis du climat des affaires, de la pénurie des produits stratégiques ainsi que des exigences d’inclusivité du marché du travail, a indiqué le CMC dans un communiqué.

Lire aussiLe CMC se penche sur le soutien au pouvoir d’achat des Marocains

Des investissements Afrique-Europe pour un montant de 150 milliards d’euros

Le nouveau numéro note que le sommet Union européenne-Union africaine (UE-UA), qui s’est tenu à Bruxelles, les 17 et 18 février 2022, marque la 6? édition de cette rencontre de haut niveau.

Une série d’investissements Afrique-Europe de l’ordre de 150 milliards d’euros et étalée sur cinq ans a été annoncée. Cette enveloppe, si elle est effectivement mobilisée, «constitue une avancée considérable et un pont entre les deux continents», précise le président de l’UA.

L’inflation au niveau national accélérée de 3,2% sur un an

Dans l’axe relatif aux nouvelles tendances inflationnistes, le Centre estime que dans ce contexte de hausse généralisée des prix des produits de base, l’inflation au niveau national s’est accélérée sur un an de 3,2%.  Il ajoute que l’indice de la production a progressé plus vite avec un taux de 13,4%.

La poursuite de cette tendance risque d’affecter à la fois le pouvoir d’achat des ménages et les marges des entreprises, fait observer la même source.

Lire aussiNouvelle hausse du prix des carburants

Le Maroc a pu maîtriser le taux de l’inflation, selon Lekjaa

Le ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a affirmé, lundi dernier, que le Maroc a pu maîtriser la tendance haussière de l’inflation. Il a maintenu au plus bas niveau possible (4%), et ce, en comparaison avec des pays aux grandes potentialités économiques et avec d’autres de la même zone géographique.

Il a relevé que les répercussions de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne ont entrainé la hausse des prix des matières premières dans le monde, notamment ceux des matières énergétiques et alimentaires.

Ces dernières ont respectivement enregistré des hausses de 80% et 24,5% au titre des quatre premiers mois de l’année en cours, a-t-il souligné. Cela a provoqué la poursuite de la hausse du taux d’inflation dans la plupart des pays.

Le ministre a aussi précisé que ce taux a atteint 4% au Maroc à fin mars 2022, contre 8% aux États-Unis, 6,1% dans la zone euro, et 7,2% en Tunisie durant la même période.

Lire aussiFlambée des prix : les explications de Fouzi Lekjaa

Activité économique en passe de renouer avec un cycle de stagflation

Le Centre souligne la situation de sécheresse sévère qui a prévalu au Maroc depuis le début de la campagne agricole. Une situation qui a complètement «anéanti» les espoirs d’un retour à un rythme de croissance plus régulier après l’épisode épidémique.

«La flambée des prix, résultant de l’instabilité des marchés dans un contexte géopolitique fortement perturbé, s’ajoute aux difficultés du système économique à s’affranchir de sa léthargie», note le communiqué.

Le CMC indique que les dernières estimations s’attendent à une baisse de moitié, voire des deux tiers, du taux de croissance prévu en début d’exercice. Une baisse qui sera accompagnée d’une inflation pouvant dépasser le seuil de 4,5 %.

Selon le Centre, «le plan anti-sécheresse annoncé dernièrement par les pouvoirs publics pour soutenir la paysannerie apparait, dans cette conjoncture fort contraignante, insuffisant pour redynamiser une croissance en berne».

Lire aussiHausse de prix : pas de baisse prévue avant 2024

Les grands défis du climat des affaires

Le CMC indique que la suspension de la publication de Doing Business de la Banque mondiale et les perturbations engendrées par la persistance pandémique «n’ont pas altéré la volonté et l’obstination du Maroc à poursuivre la construction d’un climat des affaires favorable à l’investissement et catalyseur de la croissance».

Un chantier ouvert qui, selon le CMC, nécessite pour son édification une démarche collaborative. Celle-ci doit impliquer d’un côté la gouvernance publique, dans sa mission de protecteur des intérêts économiques et sociaux de la nation. D’un autre côté, elle doit impliquer les acteurs du secteur privé, dans leur engagement à entretenir une compétitivité active et d’intégration dans la restructuration, en devenir, des échanges internationaux.

Pénurie renversante des produits stratégiques

Le Centre note que le monde plonge dans une pénurie renversante des produits dits stratégiques, voire de l’ensemble des produits, qu’ils soient énergétiques, alimentaires ou encore des matières premières.

Les premiers signes de rémission de l’économie marocaine remis en cause

Pour ce qui est des exigences d’inclusivité du marché du travail, le centre estime que les premiers signes de rémission de l’économie marocaine sont vivement remis en cause. En sus de pesantes sollicitations des finances publiques et des augmentations des prix des carburants, le pays doit, selon le CMS, faire face à une année agricole fortement affectée par l’étiolement pluviométrique.

«Le marché du travail est encore porté par la reprise relative de l’année 2021, mais il ne saurait résister, longtemps, si la belligérance s’inscrit dans la durée», conclut la même source.

La stagflation : Contraction de « stagnation » et d’ »inflation », la stagflation désigne la cohabitation, durant plusieurs trimestres, d’une croissance très faible ou au point mort et d’une inflation forte. Le terme a fait son apparition dans les années 1970, face à la conjoncture économique défavorable qui s’est imposée dans les pays de l’OCDE.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Conseil de la Concurrence : le marché des aliments composés fait face à un monopole

Économie - Les aliments pour volaille représentent à eux seuls plus de 76 % de la production totale, suivis par les aliments pour bovins, ovins et caprins.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

AMDIE : prorogation des délais pour les programmes d’accompagnement à l’export

Économie - L'AMDIE, en collaboration avec le ministère et l’ASMEX, a annoncé la prolongation des délais pour ses programmes à l’export.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Rail marocain : cap sur 2030 avec une révolution ferroviaire

Économie - Lors du Rail Industry Summit, des responsables et experts ont dévoilé un plan ambitieux pour révolutionner le réseau ferroviaire national.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Rencontre entre la Confédération des TPE-PME et Nadia Fettah

Économie - L’objectif de cette réunion était de traiter les enjeux économiques pesant sur les TPE-PME, qui constituent 98% des entreprises marocaines.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Al Haouz : +16% de nuitées à fin octobre 2024

Économie - Les EHTC de la province d’Al Haouz ont connu une augmentation notable de leur activité au cours des dix premiers mois de l’année 2024.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

HCP : une croissance record en 2023, mais des défis à relever

Économie - Le Revenu national brut disponible (RNBD) a enregistré une augmentation de 9,7% pour s’établir à 1.575,6 MMDH en 2023, selon HCP.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

AMMC : dépôt d’un projet d’OPA obligatoire sur les actions « Eqdom »

Économie - Les sociétés Saham Finances, Société Générale Marocaine de Banques et Investima ont décidé auprès du l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) un projet d’offre publique d’achat (OPA) obligatoire visant les actions « Eqdom ».

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

Crypto-monnaies : Nadia Fettah plaide pour une régulation

Économie - Les crypto-monnaies pourraient devenir un levier essentiel pour renforcer l’inclusion financière au Maroc, a affirmé Nadia Fettah, lors de l'AFIS 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024
Voir plus

Stress hydrique : le spectre d’une nouvelle année sèche

Économie - Le Maroc se retrouve aux prises avec les conséquences du changement climatique, confronté à une nouvelle saison de sécheresse

Rédaction LeBrief - 28 novembre 2023

910.000 emplois pour les sans-diplôme : un plan ambitieux

Économie - Le gouvernement dévoile une nouvelle stratégie ambitieuse pour combattre le chômage parmi les non-diplômés.

Ilyasse Rhamir - 27 novembre 2024

Coupe du Monde 2030 : opportunités et défis pour le Maroc

Économie - L'OTRAGO a publié un rapport sur les impacts économiques, sociaux et culturels du Maroc pendant et après la CDM 2030.

Ilyasse Rhamir - 5 novembre 2024

Maroc 2024 : réformes clés pour un avenir durable

Économie - Le rapport de l’OCDE pour 2024 présente des défis et des perspectives économiques mettant en avant les réformes nécessaires.

Ilyasse Rhamir - 14 novembre 2024

Vision 2024 : le Maroc investit massivement dans son réseau ferroviaire et aéroportuaire

Économie - Le Maroc transforme ses infrastructures de transport avec des projets ambitieux de modernisation ferroviaire et aéroportuaire.

Chaima Aberni - 16 mai 2024

Principales mesures et amendements du PLF 2025 dévoilés

Économie - Ces mesures du PLF 2025 incluent des réformes de l’impôt sur le revenu (IR), de la TVA et de la fiscalité douanière.

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire