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Classement de Shanghai : bonnet d’âne pour le Maroc

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Comme à l’accoutumée, le 15 août de chaque année, l’organisation Shanghai Ranking Consultancy publie son classement des meilleures universités dans le monde. Pour l’édition 2022, les États-Unis assoient davantage leur hégémonie en monopolisant le top 3, les universités françaises sont en perte de vitesse alors que le Maroc est carrément absent du top 1.000.

Le classement de Shanghai des 1.000 meilleures universités du monde est une autre preuve de la faillite du système académique marocain. Aucune université marocaine n’est présente dans ce classement mondial de l’année 2022. Alors qu’elles faisaient partie de 2.500 établissements examinés, aucune de nos universités n’a pu franchir le cap pour se hisser dans le top 1.000.

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Plusieurs pays arabes et africains font mieux

Au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), plusieurs pays tirent leur épingle du jeu et voient leurs universités faire partie du top 1.000. 11 universités turques occupent différents rangs à partir de la 400? position. L’Arabie Saoudite, dont les Universités du Roi Abdulaziz et du Roi Saoud se situent entre la 101? et la 150? place, compte sept universités dans le ranking mondial. Idem pour l’Égypte dont l’Université du Caire est en tête du peloton. La Jordanie, Oman, le Liban, le Qatar et les Émirats arabes unis comptent également une université dans le classement des 1.000.

En Afrique, le pays de Nelson Mandala fait figure de meilleur élève avec neuf établissements classés avec en tête de file l’Université de Cape Town (201-300). Le Nigeria et l’Éthiopie comptent également une université pour chaque pays en bas du top 1.000.

Les universités US toujours premières

La suprématie des universités américaines dans le classement de Shanghai est impressionnante. Pas moins de 16 universités US figurent dans le top 20. Sans surprise, l’Université de Harvard est classée numéro 1 suivi de Stanford. Le Vieux continent compte plusieurs universités dans le top 50 avec en tête de liste l’Université de Cambridge (Royaume-Uni). Cette dernière se situe à la quatrième place du palmarès, juste après le MIT, l’institut de technologie du Massachusetts, aux États-Unis.

Quant aux adeptes du système académique français, ils sont un peu déçus du recul des universités hexagonales. L’Université Paris-Saclay est la première université française du classement de Shanghai 2022. Elle arrive 16e.

Le Maroc figure dans un classement annexe

Seul lot de consolation pour l’enseignement supérieur marocain, le positionnement de trois universités marocaines un classement annexe dédié à l’enseignement de la physique. Il s’agit de l’Université Mohammed 1?? de Oujda (top 400), de l’Université Hassan II de Casablanca (top 500) et de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (top 500).

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Récemment, dans une interview accordée à LeBrief.ma, Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation déclarait : «(…) l’un des objectifs clés du Pacte ESRI 2030 est d’asseoir les bases d’une recherche scientifique aux standards internationaux, portés par une nouvelle génération de doctorants recrutés parmi les meilleurs talents et dont les travaux de recherche s’effectueront selon des modes d’encadrement en codirection/cotutelle avec des universités internationales». Et c’est justement là où le bât blesse. Nos enseignants sont tout sauf des chercheurs. «L’écrasante majorité des universitaires marocains se contente de publier des chroniques ou des tribunes et de multiplier les interventions sur les médias audiovisuels. Rares sont les enseignants qui accordent du temps à la recherche et qui publient dans des revues de référence selon leur spécialité», nous confie sous couvert d’anonymat le responsable d’une filière au sein d’une université publique. Notre interlocuteur avance qu’un travail de recherche peut nécessiter jusqu’à 600 heures. «Les professeurs préfèrent animer des conférences ou séminaires, participer à des tables rondes à l’étranger ou donner des cours dans le privé, ça leur rapporte beaucoup plus d’argent avec un moins effort», conclut-il.
Depuis 2003, l’université Jiao Tong de Shanghai publie chaque année un palmarès des meilleures universités dans le monde, Academic ranking of world universities (ARWU). Ce classement annuel est devenu un outil de comparaison internationale des performances des différents systèmes d’enseignement supérieur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le système marocain est loin du compte.
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