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Le Fonds monétaire international n’a pas fermé les yeux sur la situation du marché de l’emploi marocain. L’institution a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme dans son rapport établi à l’issue des consultations au titre de l’article quatre pour l’année 2024, soulignant que le taux de chômage avait dépassé 13% en 2023. Le Royaume n’a pas connu une telle situation depuis 1990.
Le rapport souligne que les pertes nettes d’emplois au cours des premiers trimestres de 2023 étaient enregistrées dans le secteur agricole, en raison de plusieurs années de sécheresse soulignant que bien que les secteurs des services aient continué à créer des emplois pendant cette période, cela n’a pas suffi à compenser les pertes.
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De même, l’industrie, la construction et les travaux publics n’avaient pas suffisamment contribué à la création d’emplois, comme cela avait été le cas au cours des quatre années précédentes, a relevé le rapport.
Selon le FMI, une importante perte d’emplois dans le secteur agricole a été notée, avec comme conséquence la détérioration des indicateurs du marché du travail chez les femmes, en raison de leur forte présence dans ce secteur. Le rapport dénombrait en 2021, environ 52% des femmes qui travaillaient dans l’agriculture contre 29% pour les hommes.
La sécheresse plombe le secteur agricole
Pour sa part, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a donné plus de détails dans son dernier rapport sur la situation du marché de l’emploi au Maroc. Il observe une baisse de 206.000 postes dans les secteurs de l’agriculture, de la forêt et de la pêche. Les autres secteurs affichent une dynamique positive, notamment le secteur des services qui a généré 63.000 emplois. Il est suivi par l’industrie et l’artisanat, avec 34.000 emplois, et le BTP qui se retrouve avec 25.000 postes.
Le HCP note une augmentation alarmante du chômage avec 96.000 personnes supplémentaires sans emploi, portant ainsi le total au niveau national à 1.645.000 chômeurs. C’est ce qui a fait grimper le taux de 12,9% à 13,7%, avec une hausse plus marquée en milieu rural (de 5,7% à 6,8%) qu’en milieu urbain (de 17,1% à 17,6%). Le HCP souligne que le chômage touche de manière disproportionnée les jeunes de 15 à 24 ans (35,9%), les diplômés (20,3%) et les femmes (20,1%).
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Le rapport met également en exergue les conditions des travailleurs. Le HCP signale que 576.000 personnes sont en situation de sous-emploi, soit un taux de 5,6%. Toujours dans le registre des mal lotis du marché du travail, le document décèle une autre catégorie de sous-emploi, liée à l’insuffisance de revenus ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Celle-ci concerne 493.000 personnes (4,8%). Au total, le sous-emploi touche 1.069.000 personnes, avec un taux global stagnant à 10,3% au niveau national.
Cependant, le HCP souligne une légère baisse du taux d’activité de 0,5 point, passant de 43,1% à 42,6%, et une baisse du taux d’emploi de 0,9 point, de 37,6% à 36,7% au niveau national.
Des engagements et un problème toujours d’actualité
Le gouvernement a fait de l’emploi son cheval de bataille pour le mandat en cours, en le considérant dans toutes les politiques publiques dans le domaine économique, dans le cadre d’une politique nationale de transformation économique, où l’emploi est l’un de ses principes fondamentaux, en plus du renforcement de la politique nationale sur les produits et services stratégiques, la promotion du produit marocain à l’échelle nationale et internationale et sa protection contre une concurrence déloyale.
Lors de son passage à la chambre des conseillers, le 19 février dernier à l’occasion du forum parlementaire international sur la justice sociale, le chef du gouvernement a décidé de consacrer la prochaine étape de son action gouvernementale à la question et d’en faire une priorité nationale.
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Tout récemment, Aziz Akhannouch, a réitéré son engagement sur la question épineuse du chômage. Lors de sa présentation du bilan de mi-mandat du gouvernement devant le parlement, il a martelé que des efforts doivent être faits pour fournir davantage d’emplois décents, considérant que l’emploi doit être une priorité absolue au cours de la seconde moitié de son mandat.
En dépit de tous ses engagements, le gouvernement peine à trouver une solution adéquate. Avec la sècheresse notée ces dernières années, la question du chômage est très bien partie pour encore alimenter les débats.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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