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À l’instar de tous les pays, le Maroc subit, depuis 2021 à ce jour, les répercussions d’une montée inflationniste incessante qui a occasionné des pertes significatives en termes de pouvoir d’achat.
Dans son dernier rapport annuel, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a consacré un point de vigilance de portée conjoncturelle et prospective. Le document dresse une liste d’actions à entreprendre pour minimiser les méfaits de ce choc inflationniste sur l’économie nationale et le niveau de vie des Marocains.
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Une accélération quasi-continue du taux d’inflation en 2021
D’après le rapport annuel du CESE, l’année 2021 a connu une accélération quasi-continue du taux d’inflation, particulièrement à partir du mois d’avril. Cette tendance haussière s’est poursuivie durant le premier semestre de 2022, impactant significativement le pouvoir d’achat des citoyens.
Le taux d’inflation n’a pas dépassé 1,4% en moyenne annuelle sur l’ensemble de l’année 2021. Cependant, les taux observés au cours des derniers mois de la même année indiquent une accélération. En témoigne l’inflation moyenne durant le dernier trimestre 2021 qui s’est établie à 2,5%, avant d’atteindre 3,1%, 3,6% et 5,3% respectivement en janvier, février et mars 2022.
Les perspectives de l’inflation pour 2022 laissent entrevoir une hausse plus accentuée, soit 4,7% en moyenne selon BAM, avant de revenir à 1,9% en 2023.
Aussi, selon le même document, la part des personnes qui estiment que le coût de la vie a connu une forte augmentation est passée de 55% en 2021 à 97% pendant les premiers mois de 2022.
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Les principales causes de la hausse des prix au Maroc depuis 2021
Dans son rapport, le Conseil note que «le Maroc n’est évidemment pas un cas isolé». L’inflation récente est «un phénomène mondial qui est apparu en 2021» suite aux répercussions des mesures de lutte contre les effets de la pandémie.
Et d’ajouter : «Si les tensions inflationnistes sont généralement d’origines multiples, force est de constater que pour le cas du Maroc les hausses importantes de prix observées récemment sont majoritairement d’origine externe (inflation importée)».
Parmi les facteurs internes, le rapport souligne la problématique du manque d’organisation des marchés des produits agricoles et la multiplicité des intermédiaires entre l’agriculteur et le consommateur final.
Quant aux facteurs externes, ils sont multiples et jouent un rôle prépondérant dans la hausse récente des prix au Maroc. Le rapport cite notamment l’impact important du renchérissement des prix des matières premières énergétiques sur le marché international, en particulier le pétrole et le gaz naturel, qui a été rapidement répercuté sur les prix domestiques des carburants.
Ensuite, le renchérissement du prix du carburant a été répercuté sur le coût de transport domestique des marchandises, ainsi que sur les prix des différents produits dont le processus de production est intensif en intrants énergétiques.
Le CESE évoque aussi comme facteur externe le renchérissement des cours internationaux des matières premières hors énergie, notamment, les céréales et les huiles, qui a entrainé une hausse significative des prix internes de ces produits. S’y ajoutent les effets des mauvaises campagnes agricoles dans plusieurs pays producteurs, la guerre en Ukraine et l’évolution rapide de la demande chinoise.
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Que recommande le CESE ?
Pour réduire l’impact des poussées inflationnistes que connait le Royaume, le CESE a formulé un ensemble de recommandations, à court et moyen termes.
S’agissant des actions à caractère immédiat, le Conseil préconise la distribution d’aides ciblées aux catégories les plus vulnérables qui ont subi les effets du renchérissement du coût de la vie.
En plus, il exhorte les pouvoirs publics à continuer à maintenir les droits de douane sur les prix de certains produits de base importés à des niveaux bas et diminuer momentanément les exportations des biens essentiels qui ont connu récemment des hausses importantes.
Sur le plan du fonctionnement du marché, le Conseil recommande le renforcement du contrôle du respect de la concurrence dans les différents secteurs, en particulier ceux relatifs aux biens de première nécessité et produits de base, avec des sanctions suffisamment dissuasives en cas d’infractions.
À moyen terme, et dans l’objectif de contenir les futures phases de flambée des prix, le CESE insiste notamment sur l’accélération de la mise en place du Registre social unifié (RSU) pour un ciblage optimal des aides aux plus défavorisés.
Aussi, l’institution constitutionnelle recommande d’étudier la possibilité de création d’un fonds permanent de stabilisation face aux chocs majeurs, d’investir davantage dans les capacités de stockage internes des produits énergétiques et d’envisager les modalités possibles d’une mobilisation des capacités de stockage de la SAMIR.
Il est par ailleurs question de procéder à la réforme et l’organisation des espaces de commercialisation des produits agricoles, d’étudier la faisabilité de création d’une compagnie nationale de transport maritime de marchandises et de mettre en place un observatoire des prix et des marges des produits de base et de première nécessité.
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