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Chirurgie esthétique : fort potentiel et haut risque

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La tendance de la chirurgie esthétique s’installe de plus en plus, quoique ce phénomène ne soit pas récent au Maroc. Ces dernières années, cette pratique ne cesse de gagner du terrain, mais elle n’est pas sans risques et a des limites. On fait le point.

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Éclat de jeunesse, correction de défauts ou remodelage de la silhouette…la chirurgie esthétique permet de corriger toutes les imperfections. Cette branche médicale est aujourd’hui très répandue dans le monde. Femmes et hommes, s’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir s’y adonner, beaucoup d’entre eux ignorent les risques inhérents à la chirurgie esthétique.

Le Maroc a déjà connu des drames

En 2020, la blogueuse Imane Bensmina, âgée d’à peine 32 ans, est entrée en clinique à Rabat pour une liposuccion, une intervention chirurgicale qui consiste à extraire la masse graisseuse excédentaire. Une simple opération, mais la jeune femme n’en est pas sortie en vie. Sa famille avait dénoncé une erreur médicale et exigeait que justice lui soit rendue.

Une tragédie similaire avait eu lieu un an auparavant, soit en 2019. Cette fois-ci à Casablanca, une jeune femme de 30 ans souffrait d’obésité et espérait en finir avec les kilos de trop au niveau des cuisses en subissant une liposuccion. Le décès aurait été provoqué par une embolie pulmonaire, d’après les dires de sa famille, qui accusait également le chirurgien d’erreur médicale.

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Une Québécoise décédée au Maroc

Au Maroc, la chirurgie esthétique attire également les étrangers. Le concept de « tourisme médical » a explosé ces derniers temps, entraînant un boom du secteur dans le Royaume où, pour une opération à visée esthétique, les coûts sont en moyenne 30% plus bas qu’en Europe.

Florence McConnell, une Québécoise de 26 ans, faisait partie de cette clientèle ayant choisi le Maroc pour une chirurgie esthétique. Il y a quelques jours, elle est décédée suite à une complication médicale. C’est ce qu’a indiqué sa famille sans toutefois préciser la nature de l’intervention.

«Il aura fallu qu’une complication médicale rarissime, à la suite d’une chirurgie apparemment bénigne, survienne et t’enlève à la vie. C’est définitivement une tragédie. Il n’y a pas d’autres mots qui puissent décrire cette situation. La douleur de cette nouvelle effroyable a été foudroyante et ne saura être apaisée», a écrit son père, Brian D. McConnell, sur Facebook.

En réaction, le Bureau du coroner du Québec a décidé d’ouvrir une enquête pour déterminer les circonstances du décès. Le corps de la jeune femme a été, par ailleurs, rapatrié au Québec la semaine passée. Un drame de plus qui pousse, encore une fois, les professionnels du secteur à tirer la sonnette d’alarme.

Dans un entretien accordé à LeBrief, une chirurgienne esthétique, membre de la Société marocaine des Chirurgiens esthétiques et plasticiens (SOMCEP), affirme «que toute chirurgie peut être grevée de complications et malheureusement de décès». Notre interlocutrice exclut l’absence totale de risques, précisant «que les complications en chirurgie ont des raisons».

«Après chaque intervention, il faut un temps de suivi avec le médecin traitant, qui donne aussi des conseils aux patients. Dans la plupart des cas, ces derniers les négligent ce qui peut entraîner certaines complications», dit-elle qui souhaite garder l’anonymat.

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Alerte sur la pratique illégale

Le marché de la chirurgie esthétique reste opaque et fait face à plusieurs défaillances. Préoccupés par la montée de pratiques sauvages, les spécialistes réclament davantage la fin de la pratique illégale.

«Seuls les chirurgiens plasticiens et les médecins ayant reçu la formation et les diplômes requis, enregistrés à l’Ordre des médecins ont le droit de procéder à ces gestes médicaux», ajoute notre interlocutrice, qui souligne que des injections clandestines sont pratiquées sans aucune qualification. Des actes qui présentent de nombreux dangers.

«Les gens sont à la recherche du service le moins cher. En tant que SOMCEP, nous avons déjà averti sur ces pratiques illégales qui ne sont pas exemptes de risques. Les actes ne doivent en aucun cas être banalisés», alerte-t-elle.

Il faut savoir qu’il n’y a pas de loi qui régit le domaine de la chirurgie esthétique. Il s’agit d’une spécialité à part entière qui demande minimum 14 ans d’études après le baccalauréat.

Le tourisme médical, quelle place pour le Maroc ?

Plusieurs motivations peuvent inviter une personne à voyager à l’étranger pour effectuer une chirurgie esthétique, notamment le prix.

Au Maroc, on dénombre plusieurs cliniques spécialisées à Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech ou encore Agadir. Des services complémentaires sont également proposés comme le transfert-aéroport et le logement.

Cette industrie peut d’ailleurs générer jusqu’à 300.000 arrivées chaque année, ce qui marque le Maroc comme une destination à fort potentiel. Dès lors, la concurrence est rude dans ce secteur compétitif. Tunisie, Inde, Thaïlande Brésil et Turquie font d’ailleurs partie des piliers du domaine.

Interrogée sur ce point, notre interlocutrice explique que le Maroc se positionne au même niveau que ses pays voisins, à savoir la Tunisie et l’Égypte. Par contre, le prix des opérations est plus cher qu’en Turquie.

«C’est juste une question de prix et non pas de qualité. Il faut savoir qu’au Maroc, nous disposons des dernières technologies et nos cliniques répondent parfaitement aux normes internationales», conclut-elle.

Parmi les actes de chirurgie esthétique les plus demandés, on note la liposuccion qui permet un remodelage de la silhouette par aspiration, le lifting que ce soit du visage, du coup ou des fesses.

Enfin, le prix d’une chirurgie esthétique dépend de plusieurs éléments, notamment la nature de l’intervention. Au Maroc, les tarifs commencent à partir de 4.000 DH pour des injections de botox ou d’acide hyaluronique. Ils peuvent atteindre 40.000 DH pour des interventions chirurgicales.

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