Derb Ghallaf à Casablanca © DR
Confrontés depuis quelques mois à des tensions inflationnistes quasi-structurelles, les ménages sont mis en difficulté par la cherté de la vie. Au 12e jour de Ramadan, certains continuent même d’appréhender l’idée de ne pas pouvoir subvenir aux dépenses liées à cette période synonyme de copiosité et de plaisirs gustatifs.
Sur les étals des grandes surfaces comme dans les souks et les marchés, les prix des denrées alimentaires connaissent des fluctuations. Parmi les produits alimentaires ayant connu une hausse et qui sont très convoités par les ménages pour compléter leurs tables de ftour, on trouve les poissons et les fruits de mer. Pour les sardines, les tarifs oscillent entre 15 et 20 DH/kg, tandis que pour les crevettes, il faut débourser jusqu’à 100 DH/kg.
Quant aux viandes rouges, les prix de vente au détail dans la plupart des marchés sont entre 80 et 100 DH/kg. Très prisés pendant ce mois sacré, les œufs coûtent aussi plus cher et leur prix peut aller jusqu’à 1,40 DH l’unité. S’agissant des légumes, le kilogramme des tomates se vend actuellement à 6 DH au lieu de 10 DH il y a quelques jours, et celui des oignons est à 15 DH.
Mobilisation pour atténuer la courbe haussière des prix
La Commission interministérielle de haut niveau chargée de la veille de l’état d’approvisionnement des marchés nationaux, avait tenu, jeudi 30 mars au siège du ministère de l’Intérieur à Rabat, sa seconde réunion sur le suivi des prix des denrées alimentaires de base, ainsi que l’encadrement et le renforcement des interventions des services de contrôle. Ont pris part à cette réunion les ministres de l’Intérieur, de l’Économie et des Finances, de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, de l’Industrie et du Commerce et de la Transition énergétique et du Développement durable.
C’était l’occasion d’examiner «les moyens ainsi que les solutions innovantes susceptibles de parer à la flambée des prix des denrées alimentaires dans l’objectif de conserver le pouvoir d’achat des citoyens». C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, soulignant que les prix de certains produits commencent déjà à baisser comme c’est le cas de la tomate.
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a expliqué la hausse des prix de certains produits alimentaires par, entre autres, le coût élevé de la production ainsi que les aléas climatiques. Il a prédit une baisse des prix lors de ce printemps avec la récolte abondante de certains légumes comme la tomate et les pommes de terre.
De son côté, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a assuré que les produits généralement très consommés au mois de Ramadan sont en quantité suffisante dans les marchés nationaux. Et de noter que le volume de la production prévu dans les prochains jours aura certainement une incidence positive sur les prix.
Lire aussi : Inflation : au-delà des chiffres, quel remède ?
Le PPS adresse une lettre ouverte à Aziz Akhannouch
Le bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) a tenu une réunion extraordinaire, le jeudi 30 mars, consacrée à l’examen de la question de la flambée des prix et la détérioration du pouvoir d’achat des Marocains. Il a ainsi décidé d’adresser une lettre ouverte au chef du gouvernement.
Dans son texte, le parti «note avec une grande inquiétude la légèreté qui caractérise la gestion, indifférente et irresponsable, par votre gouvernement de la flambée exorbitante et insupportable des prix des produits alimentaires et de consommation, provoquant ainsi une montée de l’exaspération et de la tension populaire et menaçant la paix sociale».
En outre, le parti de centre gauche «condamne le silence et l’inaction de votre gouvernement face à cette situation qui affecte toutes les catégories sociales, et en particulier les personnes à revenu modeste, les couches nécessiteuses et vulnérables et les classes moyennes». Il attire également l’attention «sur les dépits répétitifs des Marocaines et des Marocains devant les assurances verbales et les expressions de satisfaction du gouvernement, démenties par la réalité, ainsi que par les publications de Bank Al-Maghrib, du Conseil économique, social et environnemental et du Haut-Commissariat au plan, qui attirent l’attention sur la gravité de la situation et l’élargissement de la pauvreté».
Par ailleurs, le bureau appelle le gouvernement à «assumer pleinement ses responsabilités face à la situation sociale préoccupante et à abandonner complètement la rhétorique de la justification de la situation par les fluctuations internationales, les conditions climatiques et les arguments fallacieux de l’héritage des gouvernements précédents au sein desquels votre parti a été une composante essentielle, en assumant les portefeuilles des plus importants secteurs financiers, économiques et productifs».
Lire aussi : Ramadan : le florissant business du mois sacré
Bientôt une réunion de la majorité
Pour discuter du contexte inflationniste actuel, le chef du gouvernement et président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, a décidé de réunir prochainement les chefs de file de la majorité (RNI, PAM, Istiqlal).
Dans un communiqué, le bureau politique du RNI indique qu’il a été informé «de la décision prise par les partis de la majorité de réunir ses composantes dans les prochains jours pour examiner les derniers développements de la situation nationale».
En réaction à la lettre ouverte du PPS, le bureau politique du RNI a jugé que cette initiative «sort de la pratique démocratique habituelle». En effet, le parti de la Colombe insiste sur le fait qu’il aurait été préférable au PPS, en vertu de l’article 100 de la Constitution, «d’interpeller le chef du gouvernement par des voies constitutionnelles telles que la séance mensuelle à laquelle il participe pour répondre à des questions consacrées à la politique générale du gouvernement».
Ainsi, le PPS a «choisi d’interpeller, en sa qualité de parti politique, une institution constitutionnelle, en l’occurrence le gouvernement, pour rappeler des promesses électorales» faites lors des élections de septembre 2021, selon la RNI.
Pour l’heure, dans l’attente d’une baisse des prix, les consommateurs se serrent la ceinture et privilégient la parcimonie à l’opulence habituelle des ftours, en optant pour des recettes moins onéreuses à base d’ingrédients abordables.
Code de la route : la circulation des trottinettes va être encadrée
Société -Mohammed Abdeljalil annonce que la circulation des trottinettes va être encadrée par les dispositions du code de la route.
Mbaye Gueye - 18 octobre 2024Écoles de la 2e chance : 72% des lauréats intégrés en 2023-2024
Hajar Toufik - 18 octobre 2024Extradition de Boudrika : point sur la procédure en cours à Hambourg
Société - Le tribunal de Hambourg a récemment apporté des précisions sur la situation de Mohamed Boudrika, actuellement en garde à vue en Allemagne, en attendant une éventuelle extradition vers le Maroc.
Farah Nadifi - 18 octobre 2024Don d’organes au Maroc : des progrès encore insuffisants
Hajar Toufik - 17 octobre 2024Droit de grève : le CNDH se prononce sur le principe de «salaire contre travail»
Société - La décision prise par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) risque encore d’alimenter le débat.
Mbaye Gueye - 17 octobre 2024Bilan climatique 2023 : une année record pour le Maroc
Société - Selon le rapport officiel de la DGM, 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début du 20ème siècle.
Ilyasse Rhamir - 17 octobre 2024Mariage des mineures : une réalité persistante malgré les réformes
Société - Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) souligne la persistance du mariage des mineures au Maroc, malgré les efforts législatifs pour y mettre un terme.
Farah Nadifi - 17 octobre 2024Nouveau Code pénal : un projet controversé
Hafid El Jaï - 4 février 2023Concours des avocats : la date du nouvel examen du barreau fixée
Société - Un nouvel examen d’aptitude pour l’exercice de la profession d’avocat au titre de l’année 2023 se tiendra dans quelques semaines.
Hajar Toufik - 8 juin 2023Séisme : quelles zones sont les plus à risque sismique au Maroc ?
Société - Après le puissant séisme du 8 septembre dernier, la question de la vulnérabilité sismique du pays se pose avec acuité.
Nora Jaafar - 19 septembre 2023Mendicité au Maroc : entre répression et réinsertion
Société - Le ministère de l’Intérieur a révélé des chiffres alarmants qui témoignent de l’ampleur du fléau qu'est la mendicité au Maroc.
Ilyasse Rhamir - 25 novembre 2024Arts et métiers : une ambition maroco-française au service de l’innovation industrielle
Société - Le 5ᵉ CA de l’école Arts et Métiers, campus de Rabat, s’est tenu le 16 décembre 2024 sous la présidence de Ryad Mezzour.
Rédaction LeBrief - 16 décembre 20245G : objectifs pour la CAN 2025 et la CDM 2030
Société - Amal El Fallah Seghrouchni a annoncé que le Maroc lancera la technologie 5G en vue des grands événements sportifs à venir.
Rédaction LeBrief - 24 décembre 202416 Marocains recherchés par Interpol
Mohamed Laabi - 16 octobre 2019Le gouvernement face à la défiance populaire
Dossier - Face aux promesses, la défiance toujours plus grandissante vis-à-vis du politique ne fera que rompre un contrat social déjà fragile.
Atika Ratim - 3 février 2024