Accueil / Économie

Charte de l’investissement : le soutien étatique fixé

Temps de lecture

L’exécutif a adopté jeudi un premier décret d’application de la loi-cadre 03-22 formant charte de l’investissement et promulguée en décembre 2022. Ce décret est le premier d’une série de textes réglementaires et d’application qui permettront la mise en œuvre de la nouvelle charte. C’est un préalable pour relever l’énorme défi fixé par le Souverain : mobiliser 550 milliards de DH (MMDH) d’investissements et créer 500.000 emplois au cours de la période 2022-2026.

Encourager l’acte d’investir. C’est le but ultime de la nouvelle Charte de l’investissement dont l’exécutif a amorcé la mise en œuvre à travers un premier décret d’application adopté jeudi lors de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement. Cette charte repose sur les systèmes de soutien sans précédent au Maroc pour tous les investissements, petits et grands, l’ensemble des investisseurs, Marocains et étrangers, ainsi que toutes les régions du Royaume. Le premier décret portant le numéro 2.23.1 est relatif à la mise en œuvre du dispositif de soutien principal et du dispositif de soutien spécifique applicable aux projets d’investissement à caractère stratégique.

Lire aussi : Intelaka : 40.000 prêts octroyés d’un montant de 8,6 MMDH

Différentes primes prévues

Ce décret présenté par le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, comprend des dispositions générales visant à clarifier les principaux concepts concernant les mécanismes de soutien aux investissements et du dispositif de soutien principal. Ce dernier est composé de trois types de primes : prime commune à l’investissement, prime territoriale et prime sectorielle. Cela entend que tout investisseur privé peut prétendre à un soutien financier de l’État parce qu’il a décidé d’investir au Maroc. De plus, il bénéficie d’un appui du territoire dans lequel il a décidé de s’implanter. Enfin, une prime lui est accordée selon son secteur d’activité. À savoir que le total cumulé de ces primes ne peut, en aucun cas, excéder 30% du montant de l’investissement et un plafond de 30 millions de DH (MDH) pour les projets d’investissement réalisés dans le domaine de la production d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables.

Lire aussi : Maroc-Espagne : un forum économique aux attentes majeures

Conditions d’éligibilité

Pour que l’investisseur soit éligible au dispositif de soutien principal fixé par le décret 2.23.1, son projet doit atteindre un montant global d’au moins 50 MDH et le nombre d’emplois stables à créer doit être compris entre un seuil à fixer via une décision du chef de gouvernement et 149 postes. Sinon, l’investisseur qui s’engage à créer 150 postes stables ou plus peut profiter du dispositif de soutien étatique.

Pour ce qui est des primes communes, elles sont fixées sur la base de critères liés aux postes d’emplois stables, à l’approche genre, aux métiers du futur, à l’amélioration du niveau de l’activité, au développement durable et à l’intégration locale.
Concernant les primes territoriales, elles visent à renforcer l’attractivité de l’investissement au niveau des provinces et des préfectures et à réduire les disparités territoriales. Plus question de concentrer les investissements sur l’axe Tanger-Casablanca. Les provinces et les préfectures seront classées en trois catégories sur la base de critères objectifs afin d’améliorer leur attractivité.
Enfin, les primes sectorielles atteignent 5% du montant d’investissement au profit de tous les projets relevant de secteurs prioritaires comme l’industrie, le tourisme, le divertissement, l’artisanat, le numérique, les énergies renouvelables, la transformation et la valorisation des déchets, le transport et la logistique, ainsi que l’offshoring.

Lire aussi : Investissement : le Maroc injectera 150 MMDH dans le Fonds Mohammed VI

Quid des projets dits stratégiques ?

En vertu des dispositions de la nouvelle Charte de l’investissement, une commission nationale de l’investissement, présidée par le chef de gouvernement et composée de ministres, sera créée. Elle remplace la Commission des investissements qui existait auparavant. Aussi, la nouvelle commission sera chargée d’approuver tout projet de convention d’investissement d’un montant total égal ou supérieur à 250 MDH. C’est cette même commission qui statuera sur le caractère stratégique ou non des projets d’investissement. Les projets dits stratégiques bénéficieront d’un dispositif spécifique de soutien. Ce dernier comprend des projets d’investissement dont le montant est égal ou supérieur à deux milliards de DH (MMDH).

Lire aussi : Économie nationale en 2023 : quelles perspectives de reprise ?

Mohcine Jazouli et ses équipes sont dans les starting-blocks pour aller chercher les investisseurs. Une fois l’ensemble des textes réglementaires adoptés, il ne restera au département chargé de l’Investissement, épaulé par l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et par les douze Centres régionaux d’investissement, que de déployer tous les moyens pour booster l’acte d’investir dans un Maroc qui a soif d’une véritable relance de son économie.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Al Haouz : +16% de nuitées à fin octobre 2024

Économie - Les EHTC de la province d’Al Haouz ont connu une augmentation notable de leur activité au cours des dix premiers mois de l’année 2024.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

HCP : une croissance record en 2023, mais des défis à relever

Économie - Le Revenu national brut disponible (RNBD) a enregistré une augmentation de 9,7% pour s’établir à 1.575,6 MMDH en 2023, selon HCP.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

AMMC : dépôt d’un projet d’OPA obligatoire sur les actions « Eqdom »

Économie - Les sociétés Saham Finances, Société Générale Marocaine de Banques et Investima ont décidé auprès du l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) un projet d’offre publique d’achat (OPA) obligatoire visant les actions « Eqdom ».

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

Crypto-monnaies : Nadia Fettah plaide pour une régulation

Économie - Les crypto-monnaies pourraient devenir un levier essentiel pour renforcer l’inclusion financière au Maroc, a affirmé Nadia Fettah, lors de l'AFIS 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

RAM : reprise des vols directs entre Casablanca et Sao Paulo

Économie - Après cinq ans d’interruption, Royal Air Maroc (RAM) a repris ses vols directs entre Casablanca et Sao Paulo.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Casablanca accueille l’Africa Financial Summit 2024

Économie - Casablanca accueille depuis ce lundi les travaux de l'Africa Financial Summit, un événement phare du secteur financier africain.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Nadia Fettah présente une vision ambitieuse pour la finance en Afrique

Économie - À l’occasion du AFIS 2024 tenu à Casablanca, Nadia Fettah a esquissé une feuille de route pour faire de la finance un levier de développement durable en Afrique.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024
Voir plus

La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans

Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.

Mbaye Gueye - 7 décembre 2024

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.

Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit

Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

COMADER : Rachid Benali élu président

Économie - La Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) a un nouveau président.

Hajar Toufik - 20 mars 2023

De Lydec à la SRM : ce qui va vraiment changer pour les habitants de Casablanca-Settat

Économie - La gestion des services publics dans la région de Casablanca-Settat entre désormais dans une nouvelle ère.

Hajar Toufik - 2 octobre 2024

Francfort : le Maroc engagé pour des partenariats économiques renforcés au forum « Africa Trade & Invest »

Économie - Le Forum annuel "Africa Trade & Invest meets Managing Risk" a ouvert ses portes à Francfort.

Farah Nadifi - 7 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire