Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Afrique / Société / Changement climatique : l’Afrique en première ligne, le Maroc parmi les pays les plus touchés

Changement climatique : l’Afrique en première ligne, le Maroc parmi les pays les plus touchés

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

L’Afrique, continent le plus affecté par le changement climatique, subit des sécheresses et des records de chaleur alarmants. Le Maroc, particulièrement exposé, a enregistré en 2023 des températures sans précédent et un déficit pluviométrique critique, mettant en péril sa sécurité alimentaire.

Temps de lecture : 5 minutes

Selon le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Afrique ressent avec une acuité particulière les effets dévastateurs du changement climatique. C’est le continent le plus affecté. Le Maroc, situé en Afrique du Nord, est particulièrement exposé. Le pays a vécu une année 2023 marquée par des défis climatiques intenses.

Le rapport précise que les économies africaines, surtout celles du nord du continent, subissent des coûts élevés. Ceci est dû à leur vulnérabilité aux inondations, sécheresses, et à l’augmentation des températures. Ces risques climatiques imposent des dépenses disproportionnées pour l’adaptation. Celles-ci, bien que coûteuses, sont importantes pour améliorer la résilience des pays aux catastrophes naturelles et garantir la sécurité alimentaire des populations.

Le document de l’OMM met en lumière une urgence particulière : sans interventions adéquates, 118 millions de personnes extrêmement pauvres en Afrique pourraient être confrontées à des sécheresses, inondations et chaleurs extrêmes dans les six prochaines années, exacerbant leur vulnérabilité et menaçant leur survie.

Lire aussi : Crise climatique : quelle influence sur la migration?

2023 : une des années les plus chaudes, records battus au Maroc

Le rapport souligne que 2023 figure parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées depuis 124 ans. Des températures moyennes ont été enregistrées excédant de 0,61°C celles de la période 1991-2020, et de 1,28°C celles de 1961 à 1990. Cette tendance est particulièrement prononcée en Afrique, où plusieurs pays, dont le Maroc, ont vécu des records de chaleur.

Le Maroc, mentionné aux côtés de l’Ouganda, du Mali et de la Tanzanie, a connu des températures exceptionnellement élevées. Celles-ci ont surpassé largement les normes saisonnières et établissent un nouveau record pour 2023. Une hausse de 1,25°C par rapport à la moyenne de 1991-2020, a été enregistrée. Notamment, Agadir a battu son propre record de température estivale en atteignant 50,4°C. Un phénomène similaire a été observé à Tunis avec un pic de 49 degrés.

Au-delà des records de température, le rapport note une augmentation continue du réchauffement sur le continent africain. Celui-ci s’est intensifié à un rythme de 0,3°C par décennie entre 1991 et 2023. Ce taux est légèrement supérieur à la moyenne mondiale. L’année 2023 n’a pas seulement été marquée par la chaleur, mais également par une aridité inhabituelle. Celle-ci a affecté gravement des régions en Afrique du Nord comme le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, ainsi que plusieurs pays subsahariens. Dans ces zones-là, la sécheresse a atteint des niveaux historiques.

Sécheresse record en Afrique

Le rapport révèle également que plusieurs nations africaines ont été frappées par une sévère sécheresse en 2023. Parmi elles, figurent le Nigeria, le Cameroun, l’Éthiopie, Madagascar, l’Angola, la Zambie, le Zimbabwe et la République démocratique du Congo. La Zambie a été particulièrement affectée, subissant la pire sécheresse depuis quarante ans. Elle a touché huit de ses dix provinces et environ six millions de personnes.

En Afrique du Nord et du Nord-Ouest, les précipitations ont été nettement inférieures à la normale. Au Maroc, en Algérie, en Tunisie et dans l’ouest de la Libye, un déficit pluviométrique supérieur à 150 mm a été enregistré. Ceci a gravement affecté les rendements agricoles dans les pays du Maghreb. Au Maroc, les précipitations de 2023 ont chuté de 28% par rapport à la normale. Ce qui marque la quatrième année consécutive avec moins de 20% des précipitations habituelles.

En termes de production céréalière, le Maroc a connu une augmentation par rapport à 2022, mais reste 20% en dessous de la moyenne. En Tunisie, la production a drastiquement chuté de plus de 80%, tombant à 300.000 tonnes, tandis que l’Algérie a enregistré une baisse de 12%, avec une production de 3,6 millions de tonnes.

Lire aussi : Climat : le Maroc intègre le top 10 mondial pour sa performance écologique

Urgence d’investir dans les infrastructures climatiques pour la résilience

Face à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, le développement résilient en Afrique appelle à des investissements substantiels dans les infrastructures hydrométéorologiques et les systèmes d’alerte précoce. La mise à niveau des Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) africains est essentiel pour améliorer la collecte de données et la précision des prévisions. Chose qui permettrait ainsi une réponse plus efficace en cas de conditions météorologiques sévères.

Investir dans des technologies avancées est essentiel pour affiner la précision et la rapidité des prévisions météorologiques, climatiques et hydrologiques. Ces avancées technologiques sont vitales pour la capacité des institutions à fournir des alertes et des bulletins précoces. Ces derniers sont importants pour préparer les populations et minimiser les impacts des catastrophes naturelles. Il est projeté que l’Afrique subsaharienne consacrera annuellement entre 30 et 50 milliards de dollars américains à ces efforts d’adaptation au cours de la prochaine décennie. Ce qui représente 2 à 3% de son PIB. Tout ceci souligne l’urgence de mesures adaptatives et de soutien international pour atténuer les effets dévastateurs du changement climatique sur le continent.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

sécheresse chaleur

TikTok au Maroc : interdiction ou régulation ?

À nouveau sous les projecteurs, TikTok, le géant des réseaux sociaux, fait face à des critiques croissantes au Maroc. Une potentielle interd…
sécheresse chaleur

Fnideq : quand le désespoir de la jeunesse explose

Ce qui s’est passé ces derniers jours à Fnideq illustre l'ampleur du désespoir chez une grande partie de la jeunesse marocaine, ainsi que l'…
sécheresse chaleur

Travail : pourquoi les femmes arabes sont-elles pénalisées ?

Bien que des progrès aient été réalisés en matière d'égalité des sexes dans certaines régions du monde, les femmes dans de nombreux pays du …
sécheresse chaleur

Santé : Dr Hamdi rassure sur la capacité du Maroc à gérer les épidémies

Alors que le monde continue de se remettre des répercussions d’une pandémie mondiale, un nouveau défi émerge avec le mpox, positionnant le M…
sécheresse chaleur

Catastrophes naturelles : le PPS demande une mobilisation urgente du FSEC

Le PPS a exprimé, via un communiqué, sa profonde préoccupation pour les familles, villages et communes sévèrement impactés par ces catastrop…
sécheresse chaleur

Intoxications alimentaires : la multiplication des cas suscite l’inquiétude

Les cas d'intoxications alimentaires se multiplient dangereusement, touchant notamment plusieurs villes comme Casablanca, Marrakech ou encor…
sécheresse chaleur

Crise du plastique : le Maroc pointé du doigt dans une étude mondiale

Une étude globale sur la pollution plastique menée par des chercheurs de l'Université de Leeds a classé le Maroc 33e sur 246 pays en termes …
sécheresse chaleur

Les étudiants en médecine obtiendront-ils gain de cause ?

La semaine dernière, une atmosphère de tension enveloppait la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, témoignant du climat de méf…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire