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Selon le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Afrique ressent avec une acuité particulière les effets dévastateurs du changement climatique. C’est le continent le plus affecté. Le Maroc, situé en Afrique du Nord, est particulièrement exposé. Le pays a vécu une année 2023 marquée par des défis climatiques intenses.
Le rapport précise que les économies africaines, surtout celles du nord du continent, subissent des coûts élevés. Ceci est dû à leur vulnérabilité aux inondations, sécheresses, et à l’augmentation des températures. Ces risques climatiques imposent des dépenses disproportionnées pour l’adaptation. Celles-ci, bien que coûteuses, sont importantes pour améliorer la résilience des pays aux catastrophes naturelles et garantir la sécurité alimentaire des populations.
Le document de l’OMM met en lumière une urgence particulière : sans interventions adéquates, 118 millions de personnes extrêmement pauvres en Afrique pourraient être confrontées à des sécheresses, inondations et chaleurs extrêmes dans les six prochaines années, exacerbant leur vulnérabilité et menaçant leur survie.
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2023 : une des années les plus chaudes, records battus au Maroc
Le rapport souligne que 2023 figure parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées depuis 124 ans. Des températures moyennes ont été enregistrées excédant de 0,61°C celles de la période 1991-2020, et de 1,28°C celles de 1961 à 1990. Cette tendance est particulièrement prononcée en Afrique, où plusieurs pays, dont le Maroc, ont vécu des records de chaleur.
Le Maroc, mentionné aux côtés de l’Ouganda, du Mali et de la Tanzanie, a connu des températures exceptionnellement élevées. Celles-ci ont surpassé largement les normes saisonnières et établissent un nouveau record pour 2023. Une hausse de 1,25°C par rapport à la moyenne de 1991-2020, a été enregistrée. Notamment, Agadir a battu son propre record de température estivale en atteignant 50,4°C. Un phénomène similaire a été observé à Tunis avec un pic de 49 degrés.
Au-delà des records de température, le rapport note une augmentation continue du réchauffement sur le continent africain. Celui-ci s’est intensifié à un rythme de 0,3°C par décennie entre 1991 et 2023. Ce taux est légèrement supérieur à la moyenne mondiale. L’année 2023 n’a pas seulement été marquée par la chaleur, mais également par une aridité inhabituelle. Celle-ci a affecté gravement des régions en Afrique du Nord comme le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, ainsi que plusieurs pays subsahariens. Dans ces zones-là, la sécheresse a atteint des niveaux historiques.
Sécheresse record en Afrique
Le rapport révèle également que plusieurs nations africaines ont été frappées par une sévère sécheresse en 2023. Parmi elles, figurent le Nigeria, le Cameroun, l’Éthiopie, Madagascar, l’Angola, la Zambie, le Zimbabwe et la République démocratique du Congo. La Zambie a été particulièrement affectée, subissant la pire sécheresse depuis quarante ans. Elle a touché huit de ses dix provinces et environ six millions de personnes.
En Afrique du Nord et du Nord-Ouest, les précipitations ont été nettement inférieures à la normale. Au Maroc, en Algérie, en Tunisie et dans l’ouest de la Libye, un déficit pluviométrique supérieur à 150 mm a été enregistré. Ceci a gravement affecté les rendements agricoles dans les pays du Maghreb. Au Maroc, les précipitations de 2023 ont chuté de 28% par rapport à la normale. Ce qui marque la quatrième année consécutive avec moins de 20% des précipitations habituelles.
En termes de production céréalière, le Maroc a connu une augmentation par rapport à 2022, mais reste 20% en dessous de la moyenne. En Tunisie, la production a drastiquement chuté de plus de 80%, tombant à 300.000 tonnes, tandis que l’Algérie a enregistré une baisse de 12%, avec une production de 3,6 millions de tonnes.
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Urgence d’investir dans les infrastructures climatiques pour la résilience
Face à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, le développement résilient en Afrique appelle à des investissements substantiels dans les infrastructures hydrométéorologiques et les systèmes d’alerte précoce. La mise à niveau des Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) africains est essentiel pour améliorer la collecte de données et la précision des prévisions. Chose qui permettrait ainsi une réponse plus efficace en cas de conditions météorologiques sévères.
Investir dans des technologies avancées est essentiel pour affiner la précision et la rapidité des prévisions météorologiques, climatiques et hydrologiques. Ces avancées technologiques sont vitales pour la capacité des institutions à fournir des alertes et des bulletins précoces. Ces derniers sont importants pour préparer les populations et minimiser les impacts des catastrophes naturelles. Il est projeté que l’Afrique subsaharienne consacrera annuellement entre 30 et 50 milliards de dollars américains à ces efforts d’adaptation au cours de la prochaine décennie. Ce qui représente 2 à 3% de son PIB. Tout ceci souligne l’urgence de mesures adaptatives et de soutien international pour atténuer les effets dévastateurs du changement climatique sur le continent.
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