Accueil / Société

Ce qu’il faut retenir du round d’avril du dialogue social

Temps de lecture

Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch aux côtés de ses ministres participants aux réunions de la session d'avril du dialogue social © DR

C’était une semaine chargée de réunions entre le gouvernement et ses partenaires économiques et sociaux, dans le cadre du round d’avril du dialogue social qui s’est plutôt bien passé. Après l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), c’était au tour de la Confédération démocratique du travail (CDT) d’être reçue jeudi par le chef du gouvernement. Certes, la forme du dialogue social s’améliore, mais il reste le fond. Et pour cette session, l’exécutif a tenté d’apaiser la colère sociale à l’approche du 1er mai.

Les rencontres et les consultations entre, d’un côté le gouvernement et de l’autre le patronat et les syndicats, se sont poursuivies durant toute cette semaine. Ces négociations, comptant pour la session d’avril du dialogue social, se sont tenues à quelques jours de la fête du travail, dans un contexte marqué par une forte inflation et une chute drastique du pouvoir d’achat.

Côté patronal comme syndical, les responsables restent sur leur garde, attendant que les nombreux engagements contenus dans l’accord d’avril 2022 soient concrétisés, notamment ceux relatifs à l’augmentation des salaires, à la loi sur le droit de grève et à la révision du Code du travail.

Lire aussi : Dialogue social : un nouveau round sous le signe de l’inflation

Syndicats : la grogne monte autour des salaires

Les centrales syndicales les plus représentatives ont été reçues par Aziz Akhannouch. Le chef du gouvernement a entamé ses consultations de façon individuelle. D’abord, une première réunion avec les représentants de l’UMT puis une deuxième avec une délégation de l’UGTM. Les rencontres avec les syndicats se sont achevées jeudi par une rencontre avec la CDT.

Ces réunions, à laquelle plusieurs ministres ont pris part, ont été l’occasion de faire le point sur ce qui a été réalisé et ce qui reste encore à faire. Dans un contexte de contestations sociales, les syndicats exercent plus de pression sur l’exécutif. Les mouvements de protestation observées récemment ont pour avantage de créer un rapport de force en faveur des syndicats pour exiger l’application de tous les engagements de l’accord du 30 avril.

La liste de sujets à aborder n’a pas été fixée. Des dossiers revendicatifs, comportant des sujets divers, ont été d’ailleurs mis sur la table des négociations. «Cela s’est déroulé dans un climat positif et responsable marqué par l’échange de points de vue», a indiqué un communiqué du département du chef, soulignant que l’exécutif a veillé au respect d’un grand nombre de ses engagements, en dépit de la conjoncture difficile.

Inflation oblige. C’est la revendication de la hausse des salaires qui s’est imposée sur le devant de la scène lors des trois réunions pour alléger la pression pesant sur les ménages marocains. «Les salaires sont censés suivre la hausse des prix, il s’agit d’une revendication qui a été signée lors de l’accord d’avril 2022 qui devait être mis en application en septembre dernier», a déclaré le secrétaire général-adjoint de la CDT, Khalid Alami Houir.

D’autres points ont été également soulevés. On cite la suppression progressive de la TVA sur les produits de première nécessité et la réduction de la TIC (Taxe intérieure de consommation) et la baisse de l’impôt sur le revenu (IR).

En outre, les syndicats demandent une révision de la fiscalité. À cela s’ajoute l’ouverture des négociations sectorielles avec les différents départements, car seuls deux ministères, celui de la Santé et de la Protection sociale et celui de l’Éducation nationale, du préscolaire et des Sports, avaient mené un dialogue social avec les représentants syndicaux.

Ce que veut le patronat

À l’instar des syndicats, le patronat tient lui aussi aux engagements pris dans l’accord du 30 avril 2022. La CGEM veut surtout la mise en place de la loi sur le droit de grève et la révision du Code de travail. Deux chantiers prévus dans ledit accord mais qui tardent à voir le jour.

Le président de la CGEM, Chakib Alj, veut que le gouvernement passe des paroles aux actes. Selon lui, accélérer les réformes législatives, notamment l’amendement du Code du travail et la promulgation de la loi sur la grève pour accompagner, d’une part, la mise en place de la Charte de l’investissement et améliorer, d’autre part, le climat des affaires sont nécessaires à la sauvegarde du tissu économique et à la promotion de l’emploi.

La situation des salariés dans ce contexte exceptionnel d’inflation a été aussi abordée lors de cette réunion, qui a été l’occasion d’examiner les solutions adéquates aux dossiers en suspens. Celle que vivent les entreprises a été également évoquée et la CGEM n’a pas manqué de dresser les contraintes de renchérissement des matières premières et autres intrants générés par ce même contexte inflationniste.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Sekkouri présente une version modifiée du projet de loi sur le droit de grève

Société - Younès Sekkouri, annonce la suppression des articles interdisant la grève politique, alternée et solidaire.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Le Groupe scolaire de Bourgogne ferme son établissement sans préavis

Société - La fermeture du groupe scolaire est attribuée à des problèmes juridiques signalés dès le début de l’année scolaire.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Al Haouz : 2,7 MMDH déjà versés pour la reconstruction

Société - Aziz Akhannouch, a présidé la 13ᵉ réunion de la Commission interministérielle dédiée au programme de reconstruction et de réhabilitation des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Reconstruction d’Al Haouz : l’action s’accélère

Société - La première réunion du conseil de l’Agence pour le développement du Haut Atlas s’est tenue marquant le lancement officiel des travaux de reconstruction dans les régions touchées par le séisme d’Al Haouz.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Berkane inaugure le 1er parking intelligent au Maroc

Entreprise, Société - Parqour s’associe avec les autorités locales de Berkane pour lancer le premier parking intelligent au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Berrechid : circulation suspendue de mardi à mercredi

Société - Dans le cadre des travaux d’élargissement de l’autoroute Casablanca-Berrechid, ADM a annoncé la suspension temporaire de la circulation entre les échangeurs Berrechid-Nord et Berrechid-Sud.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024

Palestine : Barid Al-Maghrib émet un timbre-poste arabe commun en solidarité

Société - Le groupe Barid Al-Maghrib a lancé un timbre-poste spécial intitulé Avec Gaza en signe de solidarité avec le peuple palestinien.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Journée mondiale des transports durables : l’ONU fait un timbre spécial Al Boraq

Société - A l’occasion de la Journée mondiale des transports durables, proclamée par les Nations Unies, l’Administration postale des Nations Unies (APNU) a émis un timbre commémoratif représentant le train à grande vitesse Al Boraq.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024
Voir plus

Séisme d’Al Haouz : les survivants critiquent l’inaction gouvernementale huit mois après

Société - Huit mois après le séisme d'Al Haouz, les survivants vivent sous des tentes et dénoncent l'absence de solutions durables.

Chaima Aberni - 7 juin 2024

Peines alternatives : vers une justice plus humaine

Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Smeia et BMW : partenaires officiels du FIFM

Société - Smeia, importateur exclusif de BMW au Maroc, célèbre sa 9ᵉ année en tant que transporteur officiel du FIFM.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Sekkouri présente une version modifiée du projet de loi sur le droit de grève

Société - Younès Sekkouri, annonce la suppression des articles interdisant la grève politique, alternée et solidaire.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Rabat : lancement du premier certificat universitaire en éducation bilingue et langue des signes pour les sourds

Société - L’Université Mohammed V de Rabat lance un programme innovant à destination des élèves sourds et malentendants.

Farah Nadifi - 8 novembre 2024

Le 1er Joumada II de l’an 1446 de l’Hégire, c’est aujourd’hui !

Société - Le 1er Joumada II de l'an 1446 de l'Hégire correspond au mardi 3 décembre 2024, a annoncé lundi le ministère des Habous et des Affaires islamiques.

Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire