Abdellatif Jouahri, Gouverneur de Bank Al Maghrib © DR
Durant l’année 2021, l’économie marocaine a connu une croissance exceptionnelle de 7,9%, soit la plus forte depuis 1997. Plusieurs facteurs expliquent cette performance, notamment la campagne de vaccination contre la Covid-19, le programme de relance économique, le maintien des stimulus monétaire et budgétaire ainsi que les conditions climatiques favorables.
Ce rebond a d’ailleurs engendré une nette hausse des recettes fiscales, contribuant ainsi à réduire le déficit budgétaire à 5,9% du produit intérieur brut (PIB). Pour sa part, l’inflation est ressortie à 1,4% au lieu de 0,7% en 2020 et 0,2% en 2019.
Lire aussi : BAM : ce qu’il faut retenir du 18e rapport annuel sur la supervision bancaire
Record de transferts des MRE
Le rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) indique que les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint un niveau record de 93,7 milliards de DH (MMDH), enregistrant ainsi une hausse de 37,5% comparativement à 2020. Cette performance a contribué à contenir le creusement du déficit courant qui s’est établi à 29,1 MMDH, soit 2,3% du PIB au lieu de 1,2 % un an auparavant.
Sur le marché? de change, la situation a été marquée par un excédent de liquidités en devises au cours du deuxième semestre, induit notamment par la forte hausse des transferts des MRE, ajoute ledit rapport.
En parallèle, les inquiétudes suscitées par les vagues récurrentes de contaminations ont continué? de peser sur l’activité? touristique. En chiffres, les recettes voyages ont diminué, pour atteindre 34,3 MMDH contre 36,4 MMDH en 2020 et 78,7 MMDH en 2019.
Les faux billets en baisse
Le nombre de faux billets détectés l’année dernière s’est établi à 7.372, représentant l’équivalent de 1,1 million de DH (MDH), ressort-il de ce rapport. Les coupures les plus touchées sont celles de 200 DH, avec une part de 61%.
Toutefois, le faux monnayage reste sous contrôle de BAM. Les données sur ce phénomène indiquent la poursuite de la tendance baissière observée ces dernières années. Le taux de faux monnayage a reculé de 6,1 billets pour chaque million de billets en circulation en 2017 à 3,3 en 2021.
Lire aussi : BAM : 17,5 millions de Marocains détiennent au moins un compte bancaire
Marché du travail : une reprise partielle
Le rapport indique que le marché? du travail a connu un redressement relatif en 2021 avec une création nette de 230.000 emplois. Une performance qui reste bien insuffisante pour compenser les pertes enregistrées un an auparavant.
En parallèle, 309.000 demandeurs d’emploi ont intégré le marché?, après une sortie de 110.000 en 2020. Il s’agit du nombre le plus élevé depuis 2004, qui se traduit par une importante hausse du taux d’activité?.
En ce qui concerne le taux de chômage, il s’est accru de 0,4 point à 12,3% globalement, avec en particulier une aggravation prononcée parmi les jeunes de 15 à 24 ans, dont près de la moitié a été sans emploi.
Les dépôts bancaires en hausse de 5,2% en 2021
Il est également précisé dans ce rapport que les dépôts bancaires se sont accrus de 5,2% en 2021 au lieu de 6,4% un an auparavant. Par secteur institutionnel, les dépôts des entreprises non financières privées ont augmenté de 10,8% à 174,4 (MMDH), recouvrant principalement une hausse de 11,4% des dépôts à vue et un recul de 1,8% de ceux à terme, indique BAM.
S’agissant des particuliers, les dépôts à vue et les comptes d’épargne se sont améliorés respectivement de 6,7% et 2,9%, alors que les dépôts à terme se sont repliés de 7,9%. Quant aux entreprises publiques, leurs avoirs auprès des banques se sont renforcés de 28,3% à 23,7 MMDH.
Par ailleurs, malgré le contexte d’incertitudes liées à l’évolution de la pandémie de la Covid-19, les recettes au titre des investissements directs étrangers (IDE) ont enregistré une hausse de 22,7% à 31,9 MMDH, soit l’équivalent de 2,5% du PIB contre 2,3% en 2020.
Lire aussi : Politique monétaire : le Conseil de BAM opte pour le statu quo
Une liste des actions prioritaires
En exposant les grandes lignes de ce rapport, Abdellatif Jouahri a mis l’accent sur les actions prioritaires à engager pour faire face aux tensions et incertitudes auxquelles est confrontée l’économie nationale.
Face à un environnement international, marqué par la guerre en Ukraine, les perturbations du commerce mondial et la flambée des prix, le responsable estime qu’il est impératif que les autorités publiques donnent la visibilité nécessaire pour redynamiser l’investissement privé et renforcer l’adhésion à l’action publique.
Le wali de BAM a aussi mis l’accent sur de nombreux chantiers en cours. D’abord celui de la réforme de l’éducation. «Cette réforme se poursuit aujourd’hui “sous forme d’actions qui, nonobstant leur pertinence, ne paraissent pas toujours facilement identifiables” et son suivi ne se fait pas clairement à l’aune des objectifs et des délais qui y sont fixés», a-t-il déploré.
Pour le chantier de la généralisation de la protection sociale, Abdellatif Jouahri a fait part d’une certaine incertitude quant à la nature et à la qualité des services qui seront effectivement accessibles. «À trois ans de l’échéance de l’élargissement de la couverture à l’ensemble de la population, cette dernière demeure partielle et incomplète», alerte-t-il.
Quant à l’élargissement de l’assiette fiscale, qui devrait être considéré comme une des solutions pour un système fiscal réformé en profondeur et moteur du Nouveau modèle de développement, le gouverneur de BAM considère que cette mesure se fait difficilement et trop lentement, ce qui coûte à l’État près de 2,5% du PIB annuel. Selon lui, il est nécessaire «d’atténuer le problème de concentration de la pression fiscale sur un nombre réduit d’entreprises et de catégories de contribuables».
Le responsable a également appelé à une accélération de la mise en œuvre du chantier de la réforme du secteur public, notamment la refonte du secteur des entreprises et établissements publics.
Enfin, Jouahri n’a pas manqué de souligner le retard observé dans la lutte contre la corruption, qui constitue un fléau qui affaiblit la visibilité? pour les opérateurs et les investisseurs et menace même le développement économique et la cohésion sociale.
Commerce extérieur : import en baisse, export en hausse au T3-2024
Économie - L'indice des valeurs unitaires à l'importation a enregistré une baisse, tandis que celui des exportations a connu une hausse.
Rédaction LeBrief - 3 janvier 2025Rabat-Salé-Kénitra : 9.100 entreprises créées en 10 mois
Économie - En 2024, la région de Rabat-Salé-Kénitra s’est distinguée par la création de 9.121 nouvelles entreprises durant les dix premiers mois de l’année.
Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025Habitat : le financement participatif s’établit à 24,5 MMDH à fin novembre (BAM)
Économie - Selon BAM, le financement participatif pour l’habitat a atteint 24,5 milliards de dirhams (MMDH) à fin novembre 2024, contre 21,4 MMDH à la même période en 2023.
Mbaye Gueye - 3 janvier 2025Trafic aérien à Dakhla : une hausse record en 2024
Économie - Le trafic aérien à l’aéroport de Dakhla a connu une progression impressionnante au cours des neuf premiers mois de 2024.
Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025BAM : l’encours du crédit bancaire à 1.122,5 MMDH à fin novembre
Économie - BAM rapporte que l'encours du crédit bancaire s'est établi à 1.122,5 MMDH durant les onze premiers mois de 2024.
Mbaye Gueye - 3 janvier 2025Banques : hausse des dépôts à 1.225,1 MMDH à fin novembre
Économie - Les dépôts auprès des banques se sont élevés à 1.225,1 MMDH, à fin novembre, enregistrant une hausse de 7,3% par rapport à l’année précédente.
Mbaye Gueye - 3 janvier 2025Adjudication du 31 décembre : plus de 7 MMDH de bons du Trésor souscrits (DTFE)
Économie - La direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE) a révélé qu’un montant de 7,055 milliards de dirhams (MMDH) a été desservi suite à l'opération d'adjudication de bons du Trésor (BdT) de mardi dernier.
Mbaye Gueye - 2 janvier 2025Maroc : 78.244 entreprises créées à fin octobre 2024 (OMPIC)
Économie - L’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) rapporte que 78.244 entreprises ont été créées au Maroc entre janvier et octobre 2024.
Mbaye Gueye - 2 janvier 2025Le marché du travail en ébullition
J.R.Y - 4 novembre 2020Économie : une année mi-figue mi-raisin
Dossier - 2024 n'a pas été une année de forte croissance. Mais tel un phénix, le Maroc se réinventera… toujours !
Sabrina El Faiz - 31 décembre 2024Toyota Corolla bombe le torse !
J.R.Y - 1 mars 2021Gouvernement-syndicats : réforme fiscale et hausse des salaires
Économie - L'accord du gouvernement lors de la session d'avril 2024 du dialogue social central marque une avancée pour les revenus des salariés au Maroc.
Chaima Aberni - 6 mai 2024AIF 2024 : signature de trois accords entre le Maroc et la BAD
Économie -Le gouvernement marocain a procédé à la signature de trois accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD).
Mbaye Gueye - 5 décembre 202470 millions de dollars pour moderniser la protection sociale
Économie - La Banque mondiale a validé un nouveau projet d’un montant de 70 millions de dollars afin de consolider les progrès réalisés dans la réforme de la protection sociale.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Hydrogène vert : Akhannouch émet la circulaire de mise en œuvre de « l’Offre Maroc »
Aziz Akhannouch a émis la circulaire de mise en œuvre de "l’Offre Maroc" pour le développement de la filière de l’hydrogène vert.
Rédaction LeBrief - 11 mars 2024FMI : le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le ratio dette/PIB
Économie - Selon le FMI, le ratio de la dette devrait continuer à diminuer pour atteindre 68,3% en 2025, 67,2% en 2026 et 65% en 2029.
Mbaye Gueye - 27 novembre 2024