Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Carburants : la hausse de prix se poursuit

Carburants : la hausse de prix se poursuit

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Après une brève accalmie, le prix des carburants dépasse, de loin, le pouvoir d’achat des citoyens. Le contexte international, marqué par le conflit russo-ukrainien et par les fortes pressions sur le pouvoir d’achat, devient de plus en plus insupportable. À partir de ce mercredi, l’essence dépasse la barre des 16 DH le litre, tandis que le diesel a baissé de quelques centimes. Comment faire face à cette inflation ? Le point.

Temps de lecture : 4 minutes

Encore une fois, le prix des carburants au Maroc a atteint de nouveaux records dans plusieurs stations-service. À partir de ce mercredi, le prix de l’essence dépasse les 16 DH le litre. Tandis que le diesel a baissé de quelques centimes. Une hausse qui intervient en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui a commencé en février dernier. De fait, le pétrole brut Brent a grimpé à environ 123 dollars le baril. Cela suscite des interrogations et la préoccupation du citoyen marocain avec que le scénario des 20 DH le litre de carburant se profile à l’horizon.

L’envolée des prix des matières premières et énergétiques a été amplifiée ces derniers mois. Cette instabilité économique, aux échelles nationale et internationale, est l’une conséquences du conflit entre Moscou et Kiev. Les pays qui ne disposent pas de stocks de carburants risquent de connaître de graves pénuries. L’exacerbation de ce différend pourrait entrainer des répercussions, difficiles à réparer, pour les États qui ne disposent pas de moyens financiers pour faire face à cette hausse tarifaire.

Joint par la rédaction LeBrief.ma, l’économiste Abdelghani Youmni nous explique que l’inflation est de retour et elle sera structurelle. Il faudrait la contenir autour de 4 à 6% et c’est une externalité de la crise post-Covid et de la guerre en Ukraine. «Au Maroc, nous souffrons de la cherté de vie et des coûts de la mobilité, du transport et des biens et services».

En revanche, le Maroc n’a pas toujours souffert de la crise économique. L’expert rappelle que «nous avons la chance d’avoir vécu presque 20 ans de hausse du pouvoir d’achat, et 30 ans sans inflation. Tous les Marocains, riches et pauvres, ont profité de cette situation, grâce aux réformes économiques, structurelles et sociales du pays. Et aussi, grâce à la guerre des prix pendant la mondialisation pilotée par la Chine».

Lire aussi : HCP : le prix à la consommation poursuit sa tendance haussière

Le pouvoir d’achat : a-t-on pensé au citoyen ?

Concernant les pouvoirs publics, ces derniers ont érigé un bouclier tarifaire artificiel, sans bloquer les prix, révèle Youmni. En effet, l’effort budgétaire se situe entre 40 et 50 milliards de DH (MMDH), presque 4% du PIB. L’augmentation ne concerne pas uniquement les carburants, mais aussi la farine, le sucre, le gaz et l’électricité.

Pour le gasoil et l’essence, dont le prix frôle les 15 DH, «il représente deux fois le prix de 2015, l’année de la libéralisation. C’est une arme de construction massive du pouvoir d’achat des familles modestes et de la classe moyenne», souligne l’intervenant. Il ajoute : «Qui dit hausse des prix, dit hausse des recettes des taxes (TVA et TIC : 42% du prix du litre)».

À postériori, les mesures à prendre doivent prendre en considération le citoyen et son pouvoir d’achat, qui subit de plein fouet la crise économique. Selon Youmni, «décompensé n’est plus possible et remettre la libéralisation en cause n’est plus possible aussi. Repenser la taxe avec un prix plancher à 10,50 DH et plafonner la hausse en cas de baisse du prix du baril peuvent être considérées comme des solutions, car elle peut préserver les ménages, leur pouvoir d’achat et aussi limiter les effets de l’inflation».

Lire aussi : Flambée des prix du carburant : la guerre en Ukraine, les solutions et les recommandations

Comment lutter contre l’inflation ?

Dans les circonstances actuelles qui marquent plusieurs pays du monde, chaque État agit selon ses moyens et sa stratégie. En effet, l’inflation renforce l’inégalité face à la consommation et à la dignité sociale. «L’inflation érode l’épargne et accélère le retour de la pauvreté monétaire. Elle est aussi dangereuse pour la stabilité du DH et pour la stabilité sociale», explique Abdelghani Youmni.

Afin d’y faire face, l’expert appelle à accélérer la mise en place d’un registre social unifié, ainsi que la réforme fiscale, pour mieux contrôler la situation économique et considérer la souffrance du citoyen.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Carburant

PLF 2025 : résilience consolidée de l’économie marocaine

Le rapport économique et financier, récemment publié, démontre que l'économie marocaine a fait preuve d'une résilience remarquable malgré un…
Carburant

PLF 2025 : nouveau souffle pour la fonction publique

Le projet de loi de Finances (PLF) 2025 met en lumière plusieurs réformes et ajustements visant à améliorer la gestion des ressources humain…
Carburant

PLF 2025 : où en est la dette publique ?

Les données du rapport sur la dette publique indiquent une croissance continue. Cette augmentation est due à plusieurs facteurs, dont des dé…
Carburant

PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?

Cette réforme s’inscrit dans une démarche visant à optimiser le système fiscal du pays, tout en favorisant l’augmentation du pouvoir d’achat…
Carburant

Grands axes du PLF 2025 : santé, éducation et emploi au premier plan

Conçu dans un contexte de pressions climatiques, économiques et sociales accrues, le projet de loi de Finances (PLF) 2025 s'inscrit dans une…
Carburant

Emploi, pouvoir d’achat, IR… que nous réserve le PLF 2025 ?

Le 19 octobre, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté le PLF 2025. Entrons directement dans le vif du sujet avec c…
Carburant

Marché : la viande toujours en hausse

En observant les prix des légumes cette semaine, on remarque une relative stabilité dans certaines catégories. Mais attention, on dit bien r…
Carburant

La vente de Sanofi en France: quel impact sur la fabrication du Doliprane au Maroc?

Le Doliprane, dont le principal composé chimique est le paracétamol, est un médicament largement utilisé au Maroc pour traiter des affection…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire