Accueil / Économie

Carburants : la hausse de prix se poursuit

Temps de lecture

Station de services © DR

Après une brève accalmie, le prix des carburants dépasse, de loin, le pouvoir d’achat des citoyens. Le contexte international, marqué par le conflit russo-ukrainien et par les fortes pressions sur le pouvoir d’achat, devient de plus en plus insupportable. À partir de ce mercredi, l’essence dépasse la barre des 16 DH le litre, tandis que le diesel a baissé de quelques centimes. Comment faire face à cette inflation ? Le point.

Encore une fois, le prix des carburants au Maroc a atteint de nouveaux records dans plusieurs stations-service. À partir de ce mercredi, le prix de l’essence dépasse les 16 DH le litre. Tandis que le diesel a baissé de quelques centimes. Une hausse qui intervient en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui a commencé en février dernier. De fait, le pétrole brut Brent a grimpé à environ 123 dollars le baril. Cela suscite des interrogations et la préoccupation du citoyen marocain avec que le scénario des 20 DH le litre de carburant se profile à l’horizon.

L’envolée des prix des matières premières et énergétiques a été amplifiée ces derniers mois. Cette instabilité économique, aux échelles nationale et internationale, est l’une conséquences du conflit entre Moscou et Kiev. Les pays qui ne disposent pas de stocks de carburants risquent de connaître de graves pénuries. L’exacerbation de ce différend pourrait entrainer des répercussions, difficiles à réparer, pour les États qui ne disposent pas de moyens financiers pour faire face à cette hausse tarifaire.

Joint par la rédaction LeBrief.ma, l’économiste Abdelghani Youmni nous explique que l’inflation est de retour et elle sera structurelle. Il faudrait la contenir autour de 4 à 6% et c’est une externalité de la crise post-Covid et de la guerre en Ukraine. «Au Maroc, nous souffrons de la cherté de vie et des coûts de la mobilité, du transport et des biens et services».

En revanche, le Maroc n’a pas toujours souffert de la crise économique. L’expert rappelle que «nous avons la chance d’avoir vécu presque 20 ans de hausse du pouvoir d’achat, et 30 ans sans inflation. Tous les Marocains, riches et pauvres, ont profité de cette situation, grâce aux réformes économiques, structurelles et sociales du pays. Et aussi, grâce à la guerre des prix pendant la mondialisation pilotée par la Chine».

Lire aussi : HCP : le prix à la consommation poursuit sa tendance haussière

Le pouvoir d’achat : a-t-on pensé au citoyen ?

Concernant les pouvoirs publics, ces derniers ont érigé un bouclier tarifaire artificiel, sans bloquer les prix, révèle Youmni. En effet, l’effort budgétaire se situe entre 40 et 50 milliards de DH (MMDH), presque 4% du PIB. L’augmentation ne concerne pas uniquement les carburants, mais aussi la farine, le sucre, le gaz et l’électricité.

Pour le gasoil et l’essence, dont le prix frôle les 15 DH, «il représente deux fois le prix de 2015, l’année de la libéralisation. C’est une arme de construction massive du pouvoir d’achat des familles modestes et de la classe moyenne», souligne l’intervenant. Il ajoute : «Qui dit hausse des prix, dit hausse des recettes des taxes (TVA et TIC : 42% du prix du litre)».

À postériori, les mesures à prendre doivent prendre en considération le citoyen et son pouvoir d’achat, qui subit de plein fouet la crise économique. Selon Youmni, «décompensé n’est plus possible et remettre la libéralisation en cause n’est plus possible aussi. Repenser la taxe avec un prix plancher à 10,50 DH et plafonner la hausse en cas de baisse du prix du baril peuvent être considérées comme des solutions, car elle peut préserver les ménages, leur pouvoir d’achat et aussi limiter les effets de l’inflation».

Lire aussi : Flambée des prix du carburant : la guerre en Ukraine, les solutions et les recommandations

Comment lutter contre l’inflation ?

Dans les circonstances actuelles qui marquent plusieurs pays du monde, chaque État agit selon ses moyens et sa stratégie. En effet, l’inflation renforce l’inégalité face à la consommation et à la dignité sociale. «L’inflation érode l’épargne et accélère le retour de la pauvreté monétaire. Elle est aussi dangereuse pour la stabilité du DH et pour la stabilité sociale», explique Abdelghani Youmni.

Afin d’y faire face, l’expert appelle à accélérer la mise en place d’un registre social unifié, ainsi que la réforme fiscale, pour mieux contrôler la situation économique et considérer la souffrance du citoyen.

Dernier articles
Les articles les plus lu

BAM : les crédits bancaires ont atteint 1.121,1 MMDH à fin octobre

Économie - L’encours du crédit bancaire s’est établi à 1.121,1 milliards de dirhams (MMDH) durant les dix premiers mois de 2024.

Mbaye Gueye - 11 décembre 2024

Investissements record : 134 MMDH et 28.000 emplois validés

Économie - Aziz Akhannouch a présidé la 6ᵉ Commission Nationale des Investissements, instituée par la nouvelle Charte de l’Investissement, a approuvé 56 projets pour un montant total de 134 milliards de dirhams.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Conseil de la Concurrence : le marché des aliments composés fait face à un monopole

Économie - Les aliments pour volaille représentent à eux seuls plus de 76 % de la production totale, suivis par les aliments pour bovins, ovins et caprins.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

AMDIE : prorogation des délais pour les programmes d’accompagnement à l’export

Économie - L'AMDIE, en collaboration avec le ministère et l’ASMEX, a annoncé la prolongation des délais pour ses programmes à l’export.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Rail marocain : cap sur 2030 avec une révolution ferroviaire

Économie - Lors du Rail Industry Summit, des responsables et experts ont dévoilé un plan ambitieux pour révolutionner le réseau ferroviaire national.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Rencontre entre la Confédération des TPE-PME et Nadia Fettah

Économie - L’objectif de cette réunion était de traiter les enjeux économiques pesant sur les TPE-PME, qui constituent 98% des entreprises marocaines.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Al Haouz : +16% de nuitées à fin octobre 2024

Économie - Les EHTC de la province d’Al Haouz ont connu une augmentation notable de leur activité au cours des dix premiers mois de l’année 2024.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

HCP : une croissance record en 2023, mais des défis à relever

Économie - Le Revenu national brut disponible (RNBD) a enregistré une augmentation de 9,7% pour s’établir à 1.575,6 MMDH en 2023, selon HCP.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024
Voir plus

Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette

Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.

Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022

Driss Guerraoui primé à Barcelone

Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

CNT : Hamid Bentahar réélu

Économie - Hamid Bentahar se voit réélu pour un mandat de 3 ans à la tête de la CNT et Othman Ibn Ghazala élu vice-président générale.

Ilyasse Rhamir - 30 septembre 2024

HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023

Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire