La cérémonie de lancement du produit de dette subordonnée appelé «CapAccess» pat le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et le Groupement professionnel des banques du Maroc, le 5 mars 2024 à Casablanca © DR
Lors d’une cérémonie officielle tenue hier à Casablanca, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I) a inauguré le programme CapAccess, en collaboration avec les établissements bancaires. Une somme de 4 milliards de DH (MMDH) a été attribuée à ce programme, visant à dynamiser l’investissement privé et à créer entre 30.000 et 35.000 nouveaux emplois.
Selon les modalités de financement, chaque projet recevra une contribution du Fonds à hauteur d’un tiers, soit jusqu’à 30 millions de DH (MDH). Les deux tiers complémentaires seront assurés par les banques partenaires, portant ainsi le montant total du financement par projet à 90 MDH. Et afin d’assurer une gestion sur mesure des projets ayant des besoins spécifiques, la mise en place d’un comité ad-hoc est prévue. Cette mesure devrait renforcer l’efficacité et l’influence positive de CapAccess sur le tissu économique national.
Lire aussi : Situation des TPE-PME : la Confédération lance un cri d’alarme
CapAccess, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’un produit de dette subordonnée lancé par le FM6I en partenariat avec le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Ce dispositif financier innovant a été spécifiquement conçu pour répondre aux besoins de financement des entreprises marocaines, en leur permettant d’accéder à des ressources complémentaires pour financer leurs projets d’investissement. L’objectif principal est de combler le gap de financement auquel sont confrontées de nombreuses entreprises, notamment celles qui ne disposent pas des fonds propres nécessaires pour réaliser leurs ambitions de croissance et d’expansion.
Pour être éligibles à CapAccess, les entreprises doivent remplir certaines conditions. Tout d’abord, elles doivent être basées au Maroc et opérer dans l’un des secteurs d’activité jugés éligibles par le FM6I. Cela inclut une large gamme de secteurs, reflétant l’intention du fonds de soutenir la diversité économique du pays. De plus, les entreprises candidates doivent réaliser un chiffre d’affaires annuel compris entre 10 et 500 millions de DH (MDH). Cette fourchette vise à cibler principalement les petites et moyennes entreprises (PME). Ces dernières représentent un moteur crucial pour l’économie nationale mais qui rencontrent souvent des difficultés d’accès au financement traditionnel.
Selon l’économiste Youssef Ennaciri, interrogé par LeBrief, ce produit de financement s’attaque à une problématique fondamentale : celle de la surcapitalisation et, plus précisément, de la contribution propre des entreprises dans le cadre de leurs investissements face aux exigences bancaires. En effet, le FM6I s’inscrit dans une logique d’appui aux des petites et moyennes entreprises (PME), en facilitant leur accès au financement. En mettant l’accent sur la question de l’apport en fonds propres, le Fonds se positionne comme un levier pour les entreprises à faible capitalisation. Ce qui permet de pallier partiellement les obstacles rencontrés lors de la recherche de crédits bancaires.
«Le Fonds va financer un tiers du montant nécessaire à l’investissement, jusqu’à 30 MDH, avec un taux d’intérêt très avantageux de 5,5%», explique notre interlocuteur. Cette mesure, bien qu’elle ne couvre pas l’ensemble des besoins de financement des PME, constitue néanmoins un pas en avant et un excellent point de départ pour renforcer leur capacité d’investissement et leur accès au crédit bancaire.
Lire aussi : Capital-investissement au Maroc : un levier de croissance pour les PME
Quels avantages ?
L’introduction de CapAccess sur le marché financier représente un coup de pouce pour les entreprises. Le produit offre plusieurs avantages qui répondent directement aux défis du financement. Parmi les plus notables, le taux d’intérêt compétitif fixé à 5,5% par le FM6I. Ce taux, considéré comme particulièrement attractif, est conçu pour alléger le fardeau financier sur les entreprises bénéficiaires. Ce qui à terme leur permet de poursuivre leur croissance sans être accablées par des coûts d’emprunt prohibitifs.
En outre, la durée du crédit proposée dans le cadre de CapAccess est un autre avantage. Celle-ci est prolongée de trois ans par rapport aux conditions habituellement offertes par les banques. Cette extension de la maturité du prêt offre aux entreprises une plus grande flexibilité pour organiser et réaliser leurs projets d’investissement avec moins de pression sur le remboursement à court terme. À cela s’ajoute le délai de grâce accordé avant de commencer les remboursements. Celui-ci est doublé par rapport à ce que proposent généralement les banques (jusqu’à cinq ans sans remboursement). Enfin, CapAccess se distingue par sa structure de financement souple et non dilutive. Ce qui signifie que les entreprises peuvent bénéficier de cet apport financier sans céder une part de leur capital.
Le spécialiste en entrepreneuriat a évalué l’impact potentiel du programme CapAccess sur la croissance et le développement des PME, mettant en avant les bénéfices pour les entreprises disposant d’une solide base financière. Il considère CapAccess comme un catalyseur majeur pour l’expansion et la dynamisation des PME, contribuant à une accélération du développement économique et à la création d’emplois. Une création qui devrait se faire aussi bien directement au sein des entreprises bénéficiaires qu’indirectement, à travers l’écosystème des sous-traitants, fournisseurs et partenaires. Avec plus de 90% du tissu entrepreneurial marocain composé de TPME, il estime que ce produit jouera un rôle crucial dans la stimulation de la croissance économique du pays.
Un pas en avant avec des défis persistants
Cependant, Youssef Ennaciri met en lumière certains obstacles inhérents à l’accès au financement, malgré les avantages apportés par CapAccess. «Le programme ne couvre qu’un tiers de l’investissement à un taux avantageux de 5,5%, laissant les deux tiers restants à la charge des financements bancaires traditionnels, qui peuvent imposer leurs propres conditions et taux. Cette configuration met en évidence que, bien que CapAccess soit une aide significative, il ne constitue pas une solution complète à la problématique plus large de l’accès au crédit pour les PME. Le rôle des banques devient alors central et ces dernières vont évaluer la viabilité et la rentabilité des projets d’investissement avant de transmettre les dossiers à l’entité gestionnaire pour une évaluation finale de l’éligibilité», explique-t-il.
S’agissant des secteurs d’activité qui pourraient bénéficier le plus de ce produit de dette subordonnée, Youssef Ennaciri fait savoir que les secteurs industriels et de transformation figurent parmi les plus susceptibles de bénéficier de ce programme. Ceux-ci sont caractérisés par un besoin important en capitaux pour leurs activités. Toutefois, les entreprises de services, en fonction de leurs perspectives de marché et de leur accessibilité, peuvent également tirer avantage de cette offre de financement. La même chose est vraie pour les entreprises évoluant dans le secteur immobilier.
Enfin, il est important de savoir que pour l’opérationnalisation de ce financement, le Fonds a mandaté l’institution financière publique Tamwilcom. Elle jouera un rôle crucial dans la simplification et l’accélération du processus d’accès au financement pour les entreprises désireuses de bénéficier de CapAccess. Sa mission est d’agir au nom et pour le compte du FM6I, offrant un guichet unique pour les demandes de financement. Ce qui représente un avantage en termes de gain de temps et d’efficacité pour les entreprises candidates.
Soutien public à la presse : les modalités fixées
Économie - Le gouvernement a publié une décision conjointe qui fixe les plafonds d’aide à la gestion pour les secteurs de la presse.
Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024Tourisme : envol des arrivées et des recettes
Économie - Le secteur du tourisme au Maroc continue de montrer une vitalité remarquable, avec une hausse de 10% des nuitées dans les EHTC.
Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024BOA : le PNB consolidé en amélioration de 12%
Économie - Le produit net bancaire (PNB) consolidé de Bank of Africa (BOA) a enregistré une progression de 12%.
Mbaye Gueye - 26 novembre 2024PLF 2025 : un budget citoyen pour tous
Économie - Le budget citoyen détaille les notions liées au budget de l’État ainsi que les étapes de préparation et d’approbation du PLF
Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024Finances publiques 2024 : ce que les chiffres nous révèlent
Économie - La note de conjoncture révèle que le déficit budgétaire a atteint 47,3 milliards de dirhams à fin octobre.
Mbaye Gueye - 26 novembre 2024LGV Kénitra-Marrakech : Gezhouba décroche le contrat clé
Économie - L’ONCF a sélectionné le groupe chinois Gezhouba pour l’exécution du neuvième lot des travaux de génie civil de la LGV.
Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024Stellantis délocalise la production de la prochaine C4 de Madrid à Kénitra
Économie - Stellantis a décidé de transférer la fabrication de la future ë-C4 de son usine de Madrid vers celle de Kénitra, dès 2028
Farah Nadifi - 25 novembre 2024Internet : un taux de pénétration record de 112,7% à fin septembre (DEPF)
Économie - La DTFE a indiqué que le marché internet a enregistré un net rebond de son activité avec une hausse de 6,5% à fin septembre 2024
Mbaye Gueye - 25 novembre 2024Riz : suspension des taxes pour 55.000 tonnes en 2025
Économie - Le ministère de l’Industrie et du Commerce a récemment annoncé une initiative visant à stabiliser les prix et à assurer l'approvisionnement en riz sur le marché national.
Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024Cannabis licite : bilan 2024 et ambitions pour 2025
Économie - L’année 2024 a été marquée par une forte mobilisation autour de la filière du cannabis licite. Lors de son conseil d’administration, l’ANRAC a présenté un bilan encourageant.
Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024Retard des pluies : entre espoir et inquiétude
Économie - À peine démarrée, la campagne agricole inquiète déjà. Les agriculteurs et les citoyens espèrent que la pluie sera au rendez-vous.
Hajar Toufik - 26 octobre 2022La retenue de TVA s’impose aux avocats dans leurs transactions avec l’État
Économie - Les avocats sont désormais soumis à la retenue de TVA dans leurs transactions avec les institutions publiques, selon la loi de finances 2024.
Chaima Aberni - 13 septembre 2024Port de Tan Tan : un investissement stratégique pour l’économie régionale
Économie - Le projet du port de Tan Tan est structuré autour de la construction et de la rénovation des infrastructures existantes.
Rédaction LeBrief - 4 novembre 2024Bourse de Casablanca : près de 4,2 MMDH levés, 6 IPO opérées sur 4 ans
Économie - Depuis 2020, la bourse de Casablanca a réalisé six introductions en bourse (Initial Public Offering) pour un montant global souscrit à 82,3 s MMDH, avec des levées de près de 4,2 MMDH.
Mbaye Gueye - 16 décembre 2024L’inflation attendue à 0,8% au T4-2024 (BAM)
Économie - BAM a indiqué l’inflation au Maroc devrait revenir à 0,8% au quatrième trimestre (T4) 2024, après 1,3% le trimestre précédent.
Mbaye Gueye - 19 décembre 2024