Accueil / Économie

Cannabis thérapeutique : pourquoi le Maroc a sa place de leader ?

Temps de lecture

Cannabis © DR

C’est légal, c’est joli, ça attire les foudres ou l’admiration… La légalisation du cannabis à visée thérapeutique en aura fait couler de l’encre !

La presse internationale s’est emparée du sujet, comme de la révolution de la décennie. Et c’est une révolution ! Le Maroc ne sera plus leader mondial qu’au niveau du phosphate. Il brillera dans un autre monde, celui du secteur pharmaceutique.

Et c’est parti pour un tour. Longuement en discussion, le projet de loi a été voté, et en 2021 le cannabis à visée pharmaceutique peut désormais être produit au Maroc. Le pays s’offre une agence de régulation du cannabis légal. La structure est publique et elle a pour rôle de contrôler toutes les étapes de la chaîne de production. Cela comprend l’importation des semences, la certification des plants et la commercialisation des produits finis.

C’était la dernière étape avant l’application d’une loi autorisant l’usage thérapeutique du cannabis.

Lire aussi : La légalisation du cannabis vue par la presse nationale

En 2021, le premier producteur mondial de résine de cannabis (à en croire l’ONU), a adopté cette loi permettant les usages licites du cannabis. Cela touche les domaines médicaux, cosmétiques et industriels. Mais attention, qu’à cela ne tienne, il ne s’agit pas de laisser n’importe quel cultivateur apporter sa pierre à l’édifice. Il s’agit d’un projet encadré et géographiquement limité dans les provinces d’Al-Hoceima, de Chefchaouen et Taounate, situées au niveau du Rif.

Quelques mois plus tard, le projet n’a cessé d’avancer, octroyant 10 autorisations à des laboratoires pharmaceutiques et agroindustriels pour développer la production.

Maroc, leader du cannabis thérapeutique ?

Le marché mondial du cannabis à visée thérapeutique est estimé à 90 milliards de dollars d’ici 2026. Ce chiffre, aussi attirant que foudroyant, saura titiller la concurrence, dont la production… n’est pas toujours bonne. Parmi les principaux concurrents du Maroc, l’entreprise Pharma 5 en a cité trois principaux dans une de ses études. Israël, Etats-Unis et Canada. Sur ces marchés, ils ont tiré des conclusions intéressantes, telles que l’existence d’une chaîne de valeur divisée en deux. Les deux parties comprennent, tout d’abord, l’expertise agronomique à hauteur de 25% et l’expertise industrielle à hauteur de 75% de la chaîne de valeur.

Lire aussi : Du Rif au reste du monde : le cannabis marocain trace sa route légale

Toutefois, après une lancée farouche vers le marché du cannabis, ces pays ont rapidement déchanté face à une réglementation très complexe. Malgré la présence d’entreprises pharmaceutiques sur leur territoire, très peu ont décidé de se lancer dans l’aventure. Au niveau de l’Amérique du Nord et d’Israël, les cours en bourse se sont effondrés pour cause de surproduction, de déficit de la compétitivité, du coût, de la qualité et du non-respect des normes, en absence d’acteurs pharmaceutiques dans la course. Erreur que le Maroc n’a pas faite en intégrant, dès le départ, une dizaine d’industriels au projet.

En termes de consommation récréative, les Etats-Unis et le Canada arrivent en tête à hauteur de 79% pour le premier et 15% pour le second. Viennent juste après l’Allemagne, l’Italie et Israël, mais avec des chiffres bien plus petits, ne dépassant pas les 2%. Ils ne sont donc pas d’importants concurrents sur le marché du cannabis thérapeutique légal.

Par ailleurs, le Maroc peut se targuer de pouvoir développer ses plantations à l’air libre, sans craindre les nombreuses intempéries connus dans ces Etats, forcés de planter en intérieur.

Lire aussi : Cannabis légal : une première récolte de 294 tonnes

Un impact profond

L’obtention de ce nouveau marché international peut profondément impacter le Maroc en termes économiques, sociétaux… Le pays se positionnera sur un marché mondial en continuelle expansion, avec un taux de croissance annuel moyen de 45%, et plus de 90 milliards prévus pour 2026.

Au niveau social, la région du Rif connaîtra un bond de création d’emplois sur le très long terme, avec un salaire fixe, une stabilité financière et une couverture santé pour l’ensemble du foyer. Aussi, cette région se verra revalorisée à l’international, attirant par la même occasion, de nouveaux touristes en quête de nouveaux horizons.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Blé tendre : le Maroc renforce son alliance avec la Russie

Économie - Le Maroc a décidé de maintenir le soutien gouvernemental pour l’importation de blé tendre jusqu’à fin avril 2025.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

La loi de Finances 2025 publiée au Bulletin officiel

Économie - La loi de Finances 2025, promulguée par le Dahir n° 1-24-65 du 13 décembre 2024 a été publiée dans le Bulletin officiel.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

Le commerce extérieur au vert, malgré un déficit croissant

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM), a révélé que les exportations de biens marocaines ont connu une hausse de 6,2% à fin octobre 2024 par rapport à la même période de l’année précédente.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

Les OPCVM atteignent 663,3 MMDH d’actifs nets à fin novembre 2024

Économie - Une hausse de 18,5% depuis le début de l’année, selon le rapport de la politique monétaire publié par Bank Al Maghrib.

Rédaction LeBrief - 19 décembre 2024

L’inflation attendue à 0,8% au T4-2024 (BAM)

Économie - BAM a indiqué l’inflation au Maroc devrait revenir à 0,8% au quatrième trimestre (T4) 2024, après 1,3% le trimestre précédent.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

L’ACAPS renforce la protection des assurés, affiliés et adhérents

Économie - L'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a publié son rapport annuel 2023.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Injaz Al-Maghrib : une assemblée générale sous le signe des réalisations et de l’avenir

Économie - L’assemblée générale ordinaire d’Injaz Al-Maghrib s’est tenue le 17 décembre 2024 au siège de Wafa Assurance, à Casablanca.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Banques : le besoin en liquidité atteint 131,6 MMDH au T3 2024

Économie - Le besoin en liquidité des banques marocaines a atteint 131,6 MMDH en moyenne hebdomadaire au troisième trimestre 2024

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024
Voir plus

PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?

Économie - Au cœur de cette réforme, l’impôt sur le revenu (IR) fait l’objet d’une révision significative. Selon Mohamed Rahj, professeur à l’Université et consultant expert des questions en fiscalité, l’objectif principal de ce projet est de « rehausser le salaire net des employés sans accroître la charge des employeurs ».

Farah Nadifi - 21 octobre 2024

Coupe du Monde 2030 : la feuille de route

Économie, Sport - Le Maroc, l’Espagne et le Portugal préparent une Coupe du Monde qui marquera l’histoire. Ce projet tripartite dépasse le cadre sportif pour devenir un levier stratégique.

Farah Nadifi - 5 décembre 2024

PLF : voici les principales actions programmées en 2024

Économie - Le projet de loi de Finances (PLF) pour l’année 2024 a été adopté, jeudi 19 octobre, par le Conseil de gouvernement

Manal Ben El Hantati - 23 octobre 2023

Importations de céréales : les chiffres de 2024

Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Port de Tarfaya : une extension de la halle aux poissons pour 5 millions de dirhams

Économie - Le port de Tarfaya a renforcé son infrastructure avec l’extension de la halle aux poissons comprenant un espace de vente.

Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024

Dessalement : le Maroc et les USA unissent leurs forces pour l’avenir de l’eau

Économie - Un atelier organisé par l’ONEE en partenariat avec l’Ambassade des États-Unis met en lumière les dernières avancées technologiques dans le domaine du dessalement.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire