Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
![Cancer du sein](https://files.lebrief.ma/uploads/2022/10/11220947/Cancer-du-sein-900x540.jpg)
Temps de lecture : 5 minutes
Le cancer du sein est une des pathologies qui affaiblit non seulement la santé des personnes qui en souffrent, mais qui affecte aussi leurs finances. Et des milliers de femmes en sont victimes chaque année.
Au Maroc, une femme sur huit risque de développer ce cancer au cours de sa vie. Avec près de 10.500 femmes diagnostiquées chaque année, le Royaume est particulièrement concerné par cette maladie. Cette dernière est la plus répandue de tous les cancers sur le plan national, avec 36% de cas de cancer et 28% des décès dus aux cancers chez la femme. Son incidence standardisée annuelle par rapport à la population marocaine est de 49,5 nouveaux cas pour 100.000 femmes.
Ces statistiques permettent non seulement d’avoir une idée sur l’ampleur du cancer du sein, mais aussi de braquer les projecteurs sur certains facteurs déclencheurs de la maladie. Parmi eux, celui lié à la qualité de l’air.
Lire aussi : Pollution de l’air : risque accru d’arythmies cardiaques et de cancer du poumon
Cancer du sein : les polluants de l’air augmentent les risques
Parmi les facteurs à l’origine du cancer du sein, les causes hormonales et génétiques. Mais, ces causes «ne permettent pas d’expliquer l’ensemble des cas», indique le Centre de lutte contre le cancer, Leon Berard. Ce dernier a participé à une étude baptisée Xenair, financée par la fondation Arc pour étudier le lien entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à certains polluants atmosphériques.
Jusqu’à alors, plusieurs études avaient «suggéré que l’exposition à des polluants environnementaux, en particulier ceux à effet perturbateur endocrinien, pourrait avoir un rôle dans le développement du cancer du sein», mais les données ne permettaient pas de le confirmer clairement.
Avec le centre Gustave Roussy (région parisienne), l’École centrale de Lyon (sud-est), l’université de Leicester (Royaume-Uni), l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris, basé au nord de Paris) et le centre Bordeaux Population Health (sud-ouest), le Centre Léon Berard a travaillé sur 5.222 cas de cancer du sein diagnostiqués entre 1990 et 2011 et a estimé leur exposition moyenne à huit polluants différents. Leurs résultats ont été comparés avec ceux obtenus par 5.222 autres femmes issues de la même cohorte nationale, mais qui n’ont, quant à elles, pas développé de cancer du sein.
Sur ces huit polluants, cinq sont responsables d’une augmentation du risque de cancer du sein. Le dioxyde d’azote (NO2), émis par le trafic routier ainsi que les appareils au gaz utilisés dans les habitations, ferait ainsi augmenter ce risque d’environ 9% en cas de forte exposition. Même constat pour les particules fines PM10 (issues notamment des poussières de chantier ou des résidus de combustion) et PM25, qui font respectivement augmenter le risque de cancer du sein de 8% et 13%.
Par ailleurs, le benzopyrène (issu de la combustion des matériaux fossiles) et les polychlorobiphényles (utilisés dans la fabrication de transformateurs électriques et de condensateurs) feraient quant à eux augmenter le risque de cancer du sein de 15% et 19%.
En parallèle, l’étude relève également une «baisse continue des expositions des femmes» à l’ensemble de ces polluants, à l’exception de l’ozone. «Les niveaux d’expositions pour les dioxydes d’azote et les particules restent largement au-dessus des recommandations sanitaires actuelles», souligne toutefois le centre Leon Berard.
Lire aussi : Pollution de l’air et santé : il est temps d’agir !
Pollution atmosphérique et cancer du sein : le lien n’est pas clairement établi à ce jour
Interviewé par LeBrief, Hassan Berrada, gynécologue à Casablanca, estime que la prise de conscience de la pollution de l’air est grandissante.
«Si les effets de cette pollution sur la santé sont bien connus (diminution de l’espérance de vie, augmentation de la mortalité), les liens avec les différents cancers, en particulier le cancer du sein, ne sont pas clairement établis à ce jour», précise-t-il.
Et d’ajouter que «le benzopyrène (BP) est un polluant perturbateur endocrinien formé lors de la combustion incomplète de matières organiques. Il a été reconnu comme une substance toxique pour la reproduction et le développement. Cependant, les preuves épidémiologiques de l’effet à long terme du BP de l’air ambiant sur le cancer du sein sont limitées».
Néanmoins, l’exposition atmosphérique au benzopyrène serait un facteur de risque de cancer du sein, en particulier les cancers du sein hormono-dépendants (c’est-à-dire ceux qui expriment des récepteurs aux estrogènes et à la progestérone), souligne le médecin.
Actuellement, poursuit-il, les centres européens et américains de lutte contre le cancer considèrent que seul le cancer du poumon peut être directement lié à la pollution de l’air (avec également des suspicions pour le cancer de la vessie).
Lire aussi : La poussière noire envahit la ville de Kénitra
Enfin, améliorer la qualité de l’air reste un excellent levier pour l’amélioration de la qualité de vie des concitoyens et pour la prévention de nombreuses maladies, dont certainement le cancer du sein. Notons que chaque année, la pollution de l’air tue plus de sept millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Temps de lecture : 5 minutes
Les Marocains en première position des ordres de quitter l’UE en 2024Au cours des trois premiers mois de 2024, le nombre d'individus sommés de quitter l'Union européenne pour retourner dans leur pays d'origine… |
Le Code de la famille pourra-t-il équilibrer entre foi et changement sociétal ?Dans le cadre de ses prérogatives en tant qu'Amir Al Mouminine, le roi Mohammed VI a initié une démarche de révision du Code de la Famille. … |
Baccalauréat 2024 : un taux de réussite en légère haussePartout au Maroc, les candidats au baccalauréat ont découvert leurs résultats ce mercredi, dès les premières heures du jour. Les résultats o… |
Été 2024 : où se baigner en toute sécurité ?Selon le dernier rapport du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, présenté lors d'une conférence de presse à R… |
Le label «écoles pionnières» : un nouveau standard pour l’éducationLe nouveau décret gouvernemental établissant le label «écoles pionnières» représente une étape importante dans la quête de l'excellence éduc… |
Education : pourquoi les Marocains délaissent les filières littéraires au profit des sciences ?Depuis quelques années, le nombre de candidats dans les filières scientifiques au baccalauréat ne cessent d’augmenter et cette année n’a pas… |
Protection sociale : comment assurer une couverture universelle et soutenable ?Au Maroc, la généralisation de la protection sociale s'impose comme une réforme sociétale importante et un pilier essentiel de l'État social… |
Aïd Al-Adha : histoire et tradition marocaineL’Aïd Al Adha ou L'Aïd el-Kébir plus connu sous le nom de la fête du sacrifice ou la fête du mouton, est une fête célébrée par tous les musu… |