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Campagne agricole 2022/2023 : quelles prévisions ?

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Céréales © DR

La campagne agricole 2022-2023 connaitra une hausse de 62% de la production de céréales, atteignant 55,1 millions de quintaux d’après les prévisions du ministère de l’Agriculture. S’agissant de l’offre en ovins et caprins destinés à l’abattage pour Aïd Al-Adha, elle est estimée à environ 5,6 millions de têtes. Afin de renforcer l’offre, qui est inférieure de 15% à celle de l’année dernière, et garantir la stabilité des prix, l’exécutif compte se tourner vers l’importation. Détails.

Les conditions météorologiques pèsent lourdement sur l’agriculture au Maroc. Un secteur qui constitue le 1er contributeur au PIB (14%) devant le tourisme et l’industrie mais qui ne cesse de se dégrader, en raison notamment du déficit pluviométrique.

Dans un communiqué publié vendredi 28 avril, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, dévoile ses prévisions pour la campagne agricole 2022-2023.  Il annonce que la production prévisionnelle des céréales principales (blé tendre, blé dur et orge), au titre de l’actuelle campagne agricole, est estimée à près de 55,1 millions de quintaux (Mqx), contre 34 Mqx en 2021/2022. Il s’agit ainsi d’une hausse considérable de l’ordre de 62% par rapport à la campagne précédente.

Cette production est issue, selon la même source, d’une superficie semée en céréales principales de 3,67 millions d’hectares contre 3,57 millions hectares en 2021/2022, soit une hausse de 2,8%. Par espèce, cette production est répartie sur le blé tendre (29,8 Mqx), le blé dur (11,8 Mqx) et l’orge (13,5 Mqx).

En outre, quatre régions participent à hauteur de 82,9% de la production nationale, notamment, Fès-Meknès (27,1%), Rabat-Salé-Kénitra (26,5%), Grand Casablanca-Settat (16,9%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12,4%).

Hausse de la production arboricole

Concernant la production prévisionnelle des principales espèces arboricole, elle est en hausse, après avoir connu une baisse remarquable en 2022 sous l’effet des conditions climatiques défavorables, indique le ministère.

«Les conditions favorables, relativement meilleures de celles ayant prévalu en 2022, ont permis une bonne floraison annonçant un retour prévisible à la normale des productions agrumicoles et oléicoles. Les conditions climatiques exceptionnellement favorables au sud de l’Atlas annoncent également une campagne dattière en hausse par rapport à l’année dernière», selon le communiqué.

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Bonne campagne maraichère

S’agissant de la production maraichère du printemps, elle a permis un redressement du marché des principaux légumes, à savoir la tomate, l’oignon et la pomme de terre, ajoute la tutelle.

Le communiqué explique que la production de primeurs en cours a permis d’approvisionner le marché national, de couvrir les besoins et de répondre à l’export. Les efforts conjoints des professionnels et du ministère ont permis de réguler le marché des tomates tout en poursuivant les exportations. Les basses températures de février et mars ont perturbé les récoltes et induit des hausses des prix par période.

À l’exception de la pomme de terre, les prix des oignons verts et des tomates sont en baisse et se situent à des niveaux normaux, souligne la même source. Quant à l’installation des cultures maraichères de printemps, le programme se déroule normalement.

Et de noter que l’inflation a beaucoup impacté les coûts de production avec une hausse notable des intrants agricoles, particulièrement ceux importés tels que les engrais azotés et les produits phytosanitaires.

Amélioration du secteur de l’élevage

Après une succession d’années sèches, la campagne agricole 2022/2023 se caractérise par un couvert végétal correct des parcours, particulièrement dans le sud, Timahdit et les zones de montagne.

Quant au secteur de l’élevage, il s’est nettement amélioré par rapport à 2022, suite à l’amélioration des conditions climatiques et la mise en œuvre du programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique lancé en mars 2022. Rappelons que ce programme porte sur la distribution de l’orge subventionnée et d’aliments composés subventionnés au profit des éleveurs, ainsi que l’appui à l’abreuvement du cheptel à travers l’aménagement et l’équipement de points d’eau.

De plus, les mesures prises en matière de suspension des droits de douane et de la TVA ont permis, d’après le ministère, de contenir l’augmentation des prix des viandes. Aussi, le secteur laitier a connu un net redressement pour enclencher son retour à l’équilibre.

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Aïd Al-Adha : 2,25 millions de têtes d’ovins et de caprins identifiés

Par ailleurs, le ministère annonce que l’identification du cheptel ovin et caprins destiné au sacrifice à l’occasion de la fête Aïd Al-Adha a atteint 2,25 millions de têtes actuellement, soit 33% de l’objectif de l’effectif destiné à cette occasion.

En outre, le nombre d’unités potentielles d’engraissement et de préparation des ovins et des caprins pour l’Aïd s’élève à environ 214.000 unités, indique la même source, assurant que la situation sanitaire du cheptel est satisfaisante.

«Un suivi sanitaire régulier est assuré par les services de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) des vétérinaires privés mandatés par l’ONSSA», souligne le communiqué.

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Les prix des moutons pourraient augmenter de 25%

D’après le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, l’exécutif s’apprête à importer un grand lot de bêtes pour renforcer l’offre en ovins et caprins, sachant que l’offre aujourd’hui équivaut la demande, soit 5,6 millions de têtes.

Concernant les objectifs de cette opération, le responsable gouvernemental a indiqué que l’enjeu est de garantir un bon approvisionnement du marché, sachant que l’offre est réduite de 15% par rapport à l’année précédente. L’opération vise également à stabiliser les prix «qui pourraient augmenter de 25% cette année».

Toutefois, le secteur de l’élevage «demeure fragile et il faudra du temps pour pouvoir reconstituer et renforcer le cheptel», indique le ministre. Ce dernier a précisé que le Royaume compte actuellement plus de 214.000 unités d’élevage à l’engraissement.

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